MELBOURNE (AFP) - On connaissait le nez de Cléopatre, la Formule 1 pourrait bientôt faire du nez de la Williams-BMW, oeuvre d'une jeune ingénieur en aérodynamique italienne, Antonia Terzi, un appendice aussi glorieux si la voiture anglo-allemande, Ralf Schumacher ou Juan Pablo Montoya, venait à détrôner Ferrari et Michael Schumacher cette saison.

Un museau typé "raie manta" visant à améliorer le flux aérodynamique, provoquer le maximum d'appuis, est né de l'imagination d'Antonia, blonde aux yeux bleus, arrivée chez Williams en mars 2002 après cinq années passées chez Ferrari.

Née en 1972 dans les environs de Modène, diplômée d'ingéniérie mécanique à l'Université de Modène avant d'obtenir un Master en aérodynamique en Grande-Bretagne, Antonia Terzi ne pouvait que débuter sa carrière en F1 au sein de cette Scuderia, objet de tous les rêves des enfants italiens, de ceux de Modène en particulier.

Chez Ferrari cependant, Antonia ne pouvait laisser libre cours à son esprit créateur, à une riche imagination. Ce que la blonde italienne allait réussir chez Williams.

"J'ai proposé mon idée à Gavin Fisher (chef de projet Williams). Il a accepté", déclarait récemment Antonia Terzi à propos de la nouvelle FW26 et du fameux nez, objet de tous les fantasmes actuellement en F1.

"Blagueuse et chaleureuse"

La belle Antonia vient rarement sur les circuits. Elle sera absente à Melbourne pour le premier Grand Prix de la saison, dimanche. Son travail à l'usine de Grove (Grande-Bretagne) est trop prenant, important, pour permettre à la jeune femme de venir sur les Grands Prix.

"L'an passé, elle n'est venue que sur deux ou trois courses. Ce sera encore le cas cette saison, dit Silvia Hoffer, chargée des relations publiques de Williams-BMW. Elle est présente sur les circuits où l'aérodynamique pose des problèmes particuliers. Mais elle ne reste pas longtemps, repartant bien souvent le samedi".

Tête bien pleine et physique agréable, Antonia Terzi fait l'unanimité au sein de l'écurie Williams-BMW. Non seulement pour ses qualités professionnelles, mais également pour son entrain.

"Elle est souriante, blagueuse, chaleureuse, ouverte. C'est une italienne", juge ainsi Sylvia Hoffer. Un compliment d'une autre italienne, aussi brune qu'Antonia Terzi est blonde.

Milieu réservé hier aux seuls hommes, la technique de la Formule 1 s'ouvre peu à peu aux femmes. Mais si le "nez de la FW26" devenait gagnant, il est certain qu'Antonia Terzi entrerait alors dans le cercle fermé des "grands noms" de la F1, au même titre que les références actuelles, Adrian Newey (McLaren) et Rory Byrne (Ferrari).