LIMASSOL - Un déluge de pluie est tombé sur le parc d'assistance de Limassol peu après le retour de Sébastien Loeb (Citroën C4), leader incontestable et incontesté du rallye de Chypre au terme d'une première journée marquée de son empreinte.

Cinq temps scratch sur six (ES1 à ES5) ont suffi pour décourager Mikko Hirvonen (Ford Focus), troisième vendredi soir et lesté d'une minute de retard : "'Seb' est déjà trop loin et si en plus il se met à pleuvoir je ne pourrai pas aller le chercher", a prévenu le Finlandais.

"Ils ont mieux joué avec les pneus que nous le matin et de toute façon je n'avais pas assez de rythme. L'écart de l'après-midi était plus acceptable", a ajouté Hirvonen, moins distancé dans la deuxième boucle (11 secondes perdues en trois spéciales) que le matin (49 secondes sur les mêmes 67 km).

"Au deuxième tour, j'avais des pneus très usés devant et neufs derrière, donc c'était très déséquilibré. Il suffisait de regarder le virage pour que la voiture tourne !", a plaisanté Loeb. "Une minute d'avance, c'est plus que ce qu'on pouvait espérer mais c'est ce qu'il faut pour tenir les deux prochains jours sur la terre", en passant le premier et donc en balayant la piste.

En gérant au mieux son quota de 16 pneus terre, dont deux de secours en permanence dans la C4, en arbitrant entre les gommes plus ou moins usées, selon que l'asphalte était sec (matin), sale (après-midi) ou mouillé (dans l'ES6), Le triple vainqueur (2004 à 2006) a montré à ses rivaux qu'il restait le patron, à Chypre comme ailleurs.

Ogier frustré

Intercalé entre Loeb et Hirvonen, Dani Sordo, deuxième à 41 secondes sur l'autre C4 officielle, a terminé la journée par un temps scratch (ES6), sous la pluie qui commençait à arroser les montagnes Troodos. Loeb avait alors (à peine) levé le pied, tout en surveillant d'un oeil les temps partiels d'Hirvonen...

À 18 secondes seulement de Sordo, avec encore 200 km de spéciales à couvrir, Hirvonen se disait prêt à traquer l'Espagnol avec l'aide de Jari-Matti Latvala, honnête quatrième pour son premier séjour à Chypre.

"Ce n'est pas encore fini", a dit Malcolm Wilson, patron de Ford en WRC, en regardant les nuages qui s'amoncelaient sur les hauteurs de Limassol, juste avant le déluge. Comme s'il n'avait pas vu que ses deux Focus de pointe étaient complètement encerclées: deux C4 devant et trois Citroën juste derrière, emmenées par la Xsara d'un Petter Solberg rajeuni.

"Cinquième, ce n'est pas mal, surtout que je n'avais jamais roulé sur asphalte avec cette voiture. C'était un peu comme une journée d'essais", a dit le champion du monde 2003, année où il avait gagné à Chypre avec une Subaru.

Provisoirement sixième avec sa C4 du Citroën Junior Team, Sébastien Ogier a vécu une journée frustrante, entamée par une grosse erreur de notes de son copilote et conclue sous la pluie par des problèmes d'embrayage.

En ce vendredi 13, le champion du monde Junior-WRC a quand même été plus chanceux qu'Henning Solberg (Ford Focus), victime d'une queue de poisson parfaitement exécutée par un conducteur de pick-up chypriote sur le parcours de liaison vers le départ de l'ES1. De quoi devenir superstitieux.