MONTRÉAL - Il y a un an à peine, Marc-André Bergeron se remettait d'une intervention chirurgicale à un genou et venait de vivre une séparation très douloureuse avec le Canadien de Montréal, se contentant de répondre « j'aime la course » sur un ton sec lorsqu'on l'avait rencontré dans les puits du circuit Gilles-Villeneuve, en marge du NAPA Pièces d'auto 200 de Montréal.

Douze mois plus tard, force est d'admettre que c'est le jour et la nuit par rapport à 2010 pour le défenseur trifluvien âgé de 30 ans. Selon plusieurs membres de son entourage, son moral n'a jamais atteint de tels sommets, sa copine leur mentionnant « qu'elle ne l'avait jamais vu aussi heureux et souriant qu'actuellement ».

« Je crois que l'important, c'est de jamais lâcher. Peu importe ce que tu fais dans la vie, il n'y a rien de facile, et les gens qui réussissent sont ceux qui ont de la volonté, a déclaré Bergeron. Je ne lâches pas, je garde la tête haute et quand c'est moins facile, on baisse la tête et on fonce. »

Bergeron a de nombreuses raisons de se réjouir dernièrement, sa persévérance étant récompensée durant la saison morte par un contrat de deux saisons avec les finalistes de l'Association de l'Est, le Lightning de Tampa Bay.

« On a une très bonne équipe, et de nos jours de jouer pour une équipe de pointe ça facilite la tâche - on l'a prouvé l'an passé, a poursuivi Bergeron, qui dit entretenir de très bons liens avec Vincent Lecavalier, notamment. D'être là pour deux ans, c'est une belle preuve de confiance, parce que j'aimerais encore jouer pendant cinq ou six ans. Mais ça augure bien. »

L'ancien vedette des Cataractes de Shawinigan a piloté au cours du week-end le bolide no 21 de l'écurie MASIF 47 (pour Marc-André, Sofia, Isabelle et Frédérick, les prénoms de sa petite famille), au Championnat canadien de voitures de tourisme.

Bergeron, qui a pris le départ de la 28e position vendredi après-midi, a finalement terminé 20e à Montréal. Bien qu'il soit satisfait du résultat, il n'a pas été en mesure de ramener sa voiture intacte, démolissant son pare-chocs arrière.

« Je ne veux pas terminer dernier, et je ne veux pas briser la voiture, avait confié Bergeron avant le départ. J'ai trop de respect pour le travail des mécanos pour 'scrapper' la voiture. »

Il avait aussi décroché une 18e place au sein du plateau de 26 bolides à Mosport, et a été contraint à l'abandon après une collision qui a détruit son radiateur au Grand-Prix de Trois-Rivières.

Une deuxième carrière?

Le Québécois a par ailleurs indiqué que c'était son agent et ami Paul Corbeil qui, par le biais de connaissances, l'avait mis en contact avec les frères Jean-François et Louis-Philippe Dumoulin. Puis, de fil en aiguille, une relation d'amitié s'est tissée - Louis-Philippe arbore d'ailleurs le no 47 en l'honneur de Bergeron sur son bolide de la série Canadian Tire - et une passion pour la course automobile s'est développée.

« J'avais un go-kart, et j'aimais ça, mais c'était un peu dangereux, a convenu celui qui a récolté deux buts et six passes en 23 matchs la saison dernière à Tampa Bay. Alors je me suis dit que l'auto ferait peut-être mon affaire, et c'est devenu beaucoup plus gros que j'aurais pensé - je gère maintenant une petite entreprise (l'écurie Dumoulin) -, mais c'est vraiment une belle expérience. Il s'agit non seulement de conduire une auto de course, mais d'acquérir de l'expérience en étant dans les coulisses d'une écurie de course. »

Si, pour l'instant, la course automobile est un « hobby » - il détient une entente spéciale avec le Lightning pour exercer sa passion -, Bergeron ne ferme pas la porte à une carrière plus sérieuse une fois que les portes du circuit Bettman se seront définitivement refermées devant lui.

« C'est une autre porte qui commence à s'ouvrir, je connais de plus en plus de gens (dans le milieu), a admis Bergeron. On va voir comment mes partenaires vont m'appuyer, mais je sais que j'aimerais développer l'auto pendant encore trois, quatre ans, et ensuite on regardera où ma carrière au hockey en est rendue puis on prendra une décision. »

Simple co-propriétaire de l'écurie Dumoulin jusqu'à cette saison, l'ancien défenseur du Tricolore a reconnu entretenir une relation bien différente avec ses pilotes Jean-François et Louis-Philippe depuis qu'il est entré dans la confrérie des coureurs automobiles.

« On aide Marc-André le plus possible - c'est un vieil ami, et ça fait longtemps qu'il m'encourage -, et il travaille tellement fort que ça nous pousse à nous surpasser nous-mêmes en piste », a lancé Louis-Philippe.

« On essaie parfois de lui donner de petits trucs, même si en fin de semaine on a moins de temps parce qu'on court nous aussi (en Canadian Tire et en Nationwide), a ajouté Jean-François. Il a une nouvelle équipe, une nouvelle voiture, mais on va en parler après la fin de semaine, ça c'est certain. »