Bien heureux de renouveler l'expérience du rallycross à Trois-Rivières
Course jeudi, 25 juin 2015. 17:04 vendredi, 13 déc. 2024. 12:46Je suis très enthousiaste à l’idée d’avoir déniché un volant qui me permettra de prendre part à une course du Championnat mondial de rallycross pour une deuxième année de suite lors du Grand Prix de Trois-Rivières, les 7 et 8 août.
Les recherches n’ont pas été de tout repos, car peu de places étaient disponibles, et c’est finalement avec l’équipe JRM Racing qu’il s’est créé une ouverture. Louis-Philippe Dumoulin et moi allons donc former un duo tout québécois durant cette fin de semaine qui promet d’être enlevante. Je dois remercier Dominic Fugère et l’organisation du Grand-Prix de Trois-Rivières d’avoir contribué à rendre cette collaboration possible.
Ce que je trouve bien, c’est que JRM a la réputation de mettre en piste des voitures rapides. L’équipe a connu d’excellents résultats en Angleterre récemment, donc il y a de quoi se réjouir. Il faut dire que l’an dernier, à ma toute première expérience dans ce championnat, j’avais bénéficié d’une voiture tout simplement impeccable avec l’équipe Marklund Motorsport. On n’avait pas eu à faire la moindre retouche sur le bolide pendant le week-end. De la tranmission à l’engrenage aux virages, tout était simplement parfait.
Je ne peux qu’espérer que ce sera semblable sur le circuit de Trois-Rivières le mois prochain, car ça facilite de beaucoup notre travail d’avoir à nous soucier uniquement du pilotage.
Chose certaine, le peloton s’annonce ultra compétitif comparativement à l’an passé. Il y a aura en piste un nombre impressionnants de pilotes chevronnés et capables de remporter des courses dans n’importe quel championnat sur la planète. Parmi eux, notons la présence de Mattias Ekström, gagnant en série DTM, qui courra sur Audi. Pour les amateurs de course automobile et de sensations fortes, c’est réellement une épreuve à ne pas rater!
Une image à refaire, et vite...
La popularité du sport automobile est cyclique. Jadis une épreuve qui éveillait les passions, les 24 Heures du Mans (probablement la course d’endurance la plus prestigieuse au monde) avaient quelque peu sombré dans l’oubli pendant quelques années, mais on constate un engouement renouvelé. On dirait que le retour aux voitures hybrides, qui sont hyper puissantes, a donné un second souffle. La majorité des géants de l’automobile, dont Porsche, Audi, Nissan et Toyota s’y retrouvent année après année, et ceux qui manquent encore à l’appel souhaitent s’y rajouter, comme c’est le cas pour Ford par exemple.
Pour un vétéran pilote dont les années en Formule 1 tirent à sa fin, la participation à ce genre d’événement, c’est la situation rêvée. L’Australien Mark Webber, qu’on a vu pendant plus d’une décennie en F1, est l’un de ceux qui savourent l’expérience de la course d’endurance. Même les pilotes actuels avouent y porter beaucoup d’intérêt. L’Allemand Nico Hülkenberg, de l’écurie Force India, est d’ailleurs celui qui a été couronné la semaine dernière au volant de sa Porsche. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres qui pointe vers un sport en santé sur le continent européen, tandis qu’en Amérique du Nord, c’est moins le cas.
Pour en revenir à Webber, ce dernier y est allé de propos franchement intéressants au sujet du format actuel en Formule 1. Selon ses dires, ses anciens compétiteurs s’ennuient et ne sont pas suffisamment stimulés car le pilotage est rendu trop automatisé, trop facile.
Qu’on soit en accord ou non, il faut admettre que ses commentaires ont le mérite d’être distrayants. Je ne vous cacherai pas que je partage le point de vue de Webber. J’en suis rendu au point où j’aimerais voir Niki Lauda remplacer Bernie Ecclestone comme grand manitou de la F1. Il y a un besoin évident de mettre en position d’autorité quelqu’un ayant connu les années de gloire du championnat, celles où il existait un élément de risque réel, bien plus prononcé qu’aujourd’hui, et qui ajoutait un facteur d'imprévisibilité.
C’était la belle époque, celle où les pilotes de F1 démontraient un courage hors du commun semaine après semaine. C’est ce qui manque présentement au sport, cette impression d’assister à des luttes de gladiateurs sans merci. Durant la belle époque, à laquelle Lauda a pris part, c’était un club exclusif et les coureurs étaient pratiquement vus comme des dieux. Pour des raisons de sécurité, et une tonne d’autres motivations passant de la politique aux finances, cette bataille de tous les instants a tranquillement disparu sous le joug d’Ecclestone, et c’est ce que je déplore.
Une F1, ça devrait carrément être un « démon » à conduire, étant donné que c’est la plus haute plateforme de course sur la planète, et aussi la plus spécialisée. Je serai le premier à admettre que ça prend des habiletés exceptionnelles pour pousser ces bolides à leur limite, mais malheureusement, ça manque cruellement de guts. On privilégie la stabilité au spectacle, et la «sur-réglementation » n’aide en rien non plus. Tant et aussi longtemps qu’Ecclestone détiendra une mainmise aussi importante sur son sport, on risque de devoir se contenter du statu quo, ce qui est désolant.
Mais on a le droit de rêver, et mon souhait, c’est de voir le championnat de Formule 1 regagner ses lettres de noblesse. J’ai pour mon dire que ça pourrait passer par la venue aux commandes de Niki Lauda, un homme passionné et déterminé à ramener le sport à ce qu’il a déjà été…
* Propos recueillis par Maxime Desroches