LA SERENA - Nasser Al-Attiyah (Volkswagen), vainqueur de la 9e étape lundi, a mis la pression sur son partenaire Carlos Sainz en lui reprenant 6 minutes, alors que Cyril Despres et Marc Coma, tous deux sur KTM, ont bataillé pendant toute la spéciale, finalement remportée par l'Espagnol.

Le Qatarien peut sourire. Sa lutte sans merci - ni coup bas - avec l'Espagnol prend un tour nouveau. Revenu à 8 min 36 de Sainz au général, ce qui équivaut au temps perdu lors d'une crevaison sur le Dakar, Al-Attiyah est en mesure de déborder son coéquipier dès mardi.

Un tel retournement de situation paraissait peu envisageable au soir de la 6e étape. Sainz avait augmenté son avance à plus de 15 minutes. Al-Attiyah semblait au tapis. Mais le Qatarien, à la rapidité reconnue, est passé à l'attaque. Pour le plus grand malheur du double champion du monde des rallyes (1990 et 1992).

"De toute ma vie, je n'ai jamais autant attaqué. Jamais!", s'est félicité le Qatarien, qui s'est dit "très content" à l'issue des 379 km dont 170 de spéciale.

"Hier, je me suis dit : 'Je dois reprendre 6 minutes à Carlos Sainz'. Si j'avais perdu du temps sur lui aujourd'hui, peut-être que l'équipe aurait donné des consignes. Mais moi, je ne veux pas de consignes", a raconté Al-Attiyah.

"Le combat continue. Je suis là pour gagner la course et je ferai de mon mieux", a-t-il avancé, estimant sa victoire "possible".

Dans un mouchoir

Les Volkswagen trustent comme souvent les premières places de la course. Derrière les deux leaders, le Sud-Africain Giniel de Villiers, tenant du titre, s'adjuge la troisième place lundi, alors que le 3e du classement, l'Américain Mark Miller termine cinquième.

Deux BMW se placent dans le top 6. Le Français Guerlain Chicherit est quatrième, alors que Stéphane Peterhansel a terminé 6e.

En moto, l'étape, commencée inhabituellement par un départ en ligne, a accouché d'un combat de chef entre les deux meilleurs pilotes, Cyril Despres et Marc Coma, remporté par ce dernier pour quatre petites secondes.

Despres est toujours solidement en tête au général avec 1 h 21 min d'avance sur le Norvégien Pal Ullevalseter (KTM), quatrième du jour.

"Ça a été intense. Chacun a pris le relais. Dans les 70 derniers kilomètres, on s'est tiré une bourre. Un coup, c'était Coma en tête, un coup moi. On a dû se doubler une quinzaine de fois", a raconté Despres.

"À l'arrivée, il y avait deux possibilités, on a chacun pris une piste et on arrive quasiment dans le même temps. Personne ne voulait rien lâcher. (...) Dans le rallye-raid, il y a très très peu de sprints finaux. Là, c'était une question d'honneur", a-t-il affirmé.

Pénalisé de 6 heures pour avoir changé de roue lors de la 7e spéciale, Coma peut toujours se consoler en se disant qu'il a gagné sa troisième étape sur neuf disputées.