Débriefing
Course samedi, 5 sept. 2009. 19:09 vendredi, 13 déc. 2024. 16:34
Que pensez-vous de l'embauche de Giancarlo Fisichella chez Ferrari ?- Mylène Lalonde, Laval
Un bon choix, pour éviter d'avoir une Ferrari en dernière ligne sur la grille de départ et aider la Scuderia à maintenir sa troisième place au classement des constructeurs.Fisichella de retour chez Ferrari ? Un clin d'œil au fait que le pilote né à Rome le 14 janvier 1973 a déjà conduit une Ferrari de Formule Un. C'était en novembre 1995 à titre de récompense de ses efforts au volant d'une Alfa Romeo dans le Championnat DTM (voitures de tourisme).
Après quelques Grand Prix chez Minardi en 1996 (il est remplacé par un pilote payant : qui se souvient de Giovanni Lavaggi ?), il passe chez Jordan où il fait mieux que Monsieur Frère, Ralf Schumacher.
Cela lui vaut une promotion en 1998 chez Benetton, qui utilisera au fil des ans un moteur Mecachrome/Playlife/Supertec/Renault. En quatre ans, il fait mieux que ses coéquipiers (Alexander Wurz et Jenson Button), mais sans beaucoup de résultats en raison d'une voiture moyenne. Fisico obtient quelques podiums ici et là, dont trois à Montréal (97-98-99).
Benetton n'exerce pas l'option dont elle dispose pour le conserver en 2002 (probablement en raison d'un salaire trop élevé prévu par contrat, salaire que Fisichella n'entendait pas revoir à la baisse).
L'Italien se retrouve chez Jordan (2002-03) où les bons résultats se font rares (outre une victoire chanceuse, voir ci-dessous), au volant d'une voiture bien ordinaire. Puis un court passage chez Sauber (2004) lui permet de se rappeler au bon souvenir de tous, dont son ex-patron Flavio Briatore qui le ramène chez Renault.
Malheureusement pour lui, Fisichella se retrouve alors aux côtés d'un certain Fernando Alonso, qui sera champion du monde en 2005-06 (Fisico termine 5e et 4e au classement). Alonso parti chez McLaren en 2007, Fisichella se retrouve numéro 1, mais au sein d'une écurie en chute libre.
Puis débute ce qui s'annonce comme une fin de carrière peu glorieuse chez Force India. Aucun point en 2008, aucun point en 2009 jusqu'à ce Grand Prix de Belgique fabuleux.
Pourquoi une Force India tout d'un coup si performante à Spa ? Parce que cette écurie a progressé de 2,5s depuis le début de la saison (notamment en raison d'un nouvel ensemble aéro apparu à Valence et apportant un gain de 0,6s). Parce que Spa était le premier circuit de la saison nécessitant des appuis aérodynamiques moyens, ce qui convient aux caractéristiques de la VJM02. Et parce que Force India dispose d'un moteur Mercedes, le meilleur en F1.
Que penser des trois victoires de ce pilote de 36 ans ?
Brésil 2003
Course disputée sous la pluie, avec quatre interventions de la voiture de sécurité, donc une véritable loterie. Fisico ravitaille sous une neutralisation au 7e tour et roule ensuite en 18e place. Les sorties de piste et accidents se multiplient et, avec les ravitaillements des autres, il se retrouve 2e au 53 tour. Le meneur Kimi Raikkonen commet une erreur, voilà Fisico en tête mais avec un autre ravitaillement à effectuer. Heureusement pour lui, la course est arrêtée au drapeau rouge.
Australie 2005
L'Italien obtient une position de tête un peu chanceuse, car la moitié des pilotes doit se qualifier sur une piste détrempée. Par contre, il mène la course de bout en bout sans être inquiété. Il remporte ainsi la première course de la saison. Sa seule de la saison, contre sept pour son coéquipier.
Malaisie 2006
Fisico décroche la position de tête, tandis que Alonso, qui par erreur a trop d'essence à bord de sa voiture, se qualifie 7e. L'Italien mène de fil en fil. Encore là 7-1 pour Alonso au chapitre des victoires durant l'année.
Fisichella terminera donc sa carrière au sein de la Scuderia, comme pilote de course (les cinq derniers GP de l'année) puis comme pilote de réserve (l'an prochain). Une belle conclusion à son histoire qui avait débuté avec la « petite Scuderia ».
Pourquoi Kimi Raikkonen n'a-t-il pas été pénalisé à Spa quand il est passé complètement hors piste au premier virage. Il a clairement amélioré sa position en contournant le peloton ?- Dave McMullen, Sept-Iles
- André Cinq-Mars, Shawinigan
- Patrice Lacroix, Hearst
- Serge Côté, Longueuil
J'avais prédit cette manœuvre, identique à celle de l'an passé, quelques instant avant le départ.
Raikkonen n'a jamais eu l'intention de suivre ses camarades sur la trajectoire de course en piste. Il avait prévu aller hors piste, d'autant plus qu'il n'y a à cet endroit aucun obstacle : la bordure est plane, il y a ensuite une bande de gazon artificiel puis une zone de dégagement asphaltée qui offre une pleine adhérence.
Le Finlandais a ainsi disposé d'un avantage indu pour deux raisons :
- il évitait ainsi toute possibilité d'accrochage (contrairement à Jarno Trulli qui a vu sa course ruinée lorsque son aileron avant a été endommagé par un léger contact avec la BMW de Nick Heidfeld)
- il profitait d'une piste libre pour pleinement accélérer et ainsi se porter au niveau de Robert Kubica en 2e place; il a laissé la priorité au Polonais dans Eau Rouge, pour ensuite se coller à lui dans le Raidillon et le passer aussitôt en utilisant son SREC.
Tant les commissaires sportifs que la très grande majorité des journalistes n'y ont vu que du feu !
J'ai même lu un résumé de course où l'on racontait que le pauvre Raikkonen avait dû virer large pour éviter l'accrochage entre Trulli et Heidfeld !
C'est pourtant un geste équivalent à court-circuiter une chicane ! Mais plus subtil trop subtil pour ces chers commissaires sportifs ?
Durant le Grand Prix de Valence, après les deuxièmes arrêts aux puits, vous avez mentionné que Rubens Barrichello était avantagé par rapport à Lewis Hamilton, parce qu'il utilisait la gomme super-tendre et son rival la gomme tendre. Si la gomme extra-tendre était plus rapide, pourquoi Barrichello ne l'a-t-il pas utilisée pour deux de ses trois relais, et non pas seulement son dernier ?
- Alain Dumais, Chicoutimi
Une question légitime qui permet d'ajouter quelques précisions sur l'utilisation des pneus.
La gomme extra tendre est certes plus rapide que la gomme tendre, par contre elle est plus fragile, elle s'use plus rapidement et perd alors de son avantage.
Donc, si elle est intrinsèquement plus rapide, on ne peut l'utiliser sur de longs relais de course.
Voici la stratégie de pneus prévue pour Rubens Barrichello à Valence :
- premier relais : gomme tendre, 20 tours
- deuxième relais : gomme tendre, 24 tours
- troisième relais : gomme extra tendre, 13 tours
À noter que l'écurie Brawn a devancé de quatre tours le second arrêt de Barrichello, afin de le mettre à l'abri d'une éventuelle intervention de la voiture de sécurité. Il pouvait se le permettre car il allait ressortir en tête devant Lewis Hamilton qui se trouvait alors en gomme tendre.
Comme on le constate, Barrichello devait utiliser les gommes extra tendres pour son plus court relais.
Lors de la course de Valence, les gommes extra tendres procuraient un avantage marqué pour une dizaine de tours, puis commençaient à se dégrader et devenaient quelques tours plus tard moins performantes que les gommes tendres.
Autre exemple à Valence : Hamilton a utilisé des extra tendres sans ennuis pour son premier relais de 17 tours. Ce qui l'a incité à utiliser des extra tendres pour son deuxième relais de 21 tours. Mais comme il a dû hausser le rythme pour tenter de se distancer de Barrichello, ses pneus ont commencé à se détériorer. Il a avoué après la course que cette stratégie pneus avait été une erreur.
Un bon choix, pour éviter d'avoir une Ferrari en dernière ligne sur la grille de départ et aider la Scuderia à maintenir sa troisième place au classement des constructeurs.Fisichella de retour chez Ferrari ? Un clin d'œil au fait que le pilote né à Rome le 14 janvier 1973 a déjà conduit une Ferrari de Formule Un. C'était en novembre 1995 à titre de récompense de ses efforts au volant d'une Alfa Romeo dans le Championnat DTM (voitures de tourisme).
Après quelques Grand Prix chez Minardi en 1996 (il est remplacé par un pilote payant : qui se souvient de Giovanni Lavaggi ?), il passe chez Jordan où il fait mieux que Monsieur Frère, Ralf Schumacher.
Cela lui vaut une promotion en 1998 chez Benetton, qui utilisera au fil des ans un moteur Mecachrome/Playlife/Supertec/Renault. En quatre ans, il fait mieux que ses coéquipiers (Alexander Wurz et Jenson Button), mais sans beaucoup de résultats en raison d'une voiture moyenne. Fisico obtient quelques podiums ici et là, dont trois à Montréal (97-98-99).
Benetton n'exerce pas l'option dont elle dispose pour le conserver en 2002 (probablement en raison d'un salaire trop élevé prévu par contrat, salaire que Fisichella n'entendait pas revoir à la baisse).
L'Italien se retrouve chez Jordan (2002-03) où les bons résultats se font rares (outre une victoire chanceuse, voir ci-dessous), au volant d'une voiture bien ordinaire. Puis un court passage chez Sauber (2004) lui permet de se rappeler au bon souvenir de tous, dont son ex-patron Flavio Briatore qui le ramène chez Renault.
Malheureusement pour lui, Fisichella se retrouve alors aux côtés d'un certain Fernando Alonso, qui sera champion du monde en 2005-06 (Fisico termine 5e et 4e au classement). Alonso parti chez McLaren en 2007, Fisichella se retrouve numéro 1, mais au sein d'une écurie en chute libre.
Puis débute ce qui s'annonce comme une fin de carrière peu glorieuse chez Force India. Aucun point en 2008, aucun point en 2009 jusqu'à ce Grand Prix de Belgique fabuleux.
Pourquoi une Force India tout d'un coup si performante à Spa ? Parce que cette écurie a progressé de 2,5s depuis le début de la saison (notamment en raison d'un nouvel ensemble aéro apparu à Valence et apportant un gain de 0,6s). Parce que Spa était le premier circuit de la saison nécessitant des appuis aérodynamiques moyens, ce qui convient aux caractéristiques de la VJM02. Et parce que Force India dispose d'un moteur Mercedes, le meilleur en F1.
Que penser des trois victoires de ce pilote de 36 ans ?
Brésil 2003
Course disputée sous la pluie, avec quatre interventions de la voiture de sécurité, donc une véritable loterie. Fisico ravitaille sous une neutralisation au 7e tour et roule ensuite en 18e place. Les sorties de piste et accidents se multiplient et, avec les ravitaillements des autres, il se retrouve 2e au 53 tour. Le meneur Kimi Raikkonen commet une erreur, voilà Fisico en tête mais avec un autre ravitaillement à effectuer. Heureusement pour lui, la course est arrêtée au drapeau rouge.
Australie 2005
L'Italien obtient une position de tête un peu chanceuse, car la moitié des pilotes doit se qualifier sur une piste détrempée. Par contre, il mène la course de bout en bout sans être inquiété. Il remporte ainsi la première course de la saison. Sa seule de la saison, contre sept pour son coéquipier.
Malaisie 2006
Fisico décroche la position de tête, tandis que Alonso, qui par erreur a trop d'essence à bord de sa voiture, se qualifie 7e. L'Italien mène de fil en fil. Encore là 7-1 pour Alonso au chapitre des victoires durant l'année.
Fisichella terminera donc sa carrière au sein de la Scuderia, comme pilote de course (les cinq derniers GP de l'année) puis comme pilote de réserve (l'an prochain). Une belle conclusion à son histoire qui avait débuté avec la « petite Scuderia ».
Pourquoi Kimi Raikkonen n'a-t-il pas été pénalisé à Spa quand il est passé complètement hors piste au premier virage. Il a clairement amélioré sa position en contournant le peloton ?- Dave McMullen, Sept-Iles
- André Cinq-Mars, Shawinigan
- Patrice Lacroix, Hearst
- Serge Côté, Longueuil
J'avais prédit cette manœuvre, identique à celle de l'an passé, quelques instant avant le départ.
Raikkonen n'a jamais eu l'intention de suivre ses camarades sur la trajectoire de course en piste. Il avait prévu aller hors piste, d'autant plus qu'il n'y a à cet endroit aucun obstacle : la bordure est plane, il y a ensuite une bande de gazon artificiel puis une zone de dégagement asphaltée qui offre une pleine adhérence.
Le Finlandais a ainsi disposé d'un avantage indu pour deux raisons :
- il évitait ainsi toute possibilité d'accrochage (contrairement à Jarno Trulli qui a vu sa course ruinée lorsque son aileron avant a été endommagé par un léger contact avec la BMW de Nick Heidfeld)
- il profitait d'une piste libre pour pleinement accélérer et ainsi se porter au niveau de Robert Kubica en 2e place; il a laissé la priorité au Polonais dans Eau Rouge, pour ensuite se coller à lui dans le Raidillon et le passer aussitôt en utilisant son SREC.
Tant les commissaires sportifs que la très grande majorité des journalistes n'y ont vu que du feu !
J'ai même lu un résumé de course où l'on racontait que le pauvre Raikkonen avait dû virer large pour éviter l'accrochage entre Trulli et Heidfeld !
C'est pourtant un geste équivalent à court-circuiter une chicane ! Mais plus subtil trop subtil pour ces chers commissaires sportifs ?
Durant le Grand Prix de Valence, après les deuxièmes arrêts aux puits, vous avez mentionné que Rubens Barrichello était avantagé par rapport à Lewis Hamilton, parce qu'il utilisait la gomme super-tendre et son rival la gomme tendre. Si la gomme extra-tendre était plus rapide, pourquoi Barrichello ne l'a-t-il pas utilisée pour deux de ses trois relais, et non pas seulement son dernier ?
- Alain Dumais, Chicoutimi
Une question légitime qui permet d'ajouter quelques précisions sur l'utilisation des pneus.
La gomme extra tendre est certes plus rapide que la gomme tendre, par contre elle est plus fragile, elle s'use plus rapidement et perd alors de son avantage.
Donc, si elle est intrinsèquement plus rapide, on ne peut l'utiliser sur de longs relais de course.
Voici la stratégie de pneus prévue pour Rubens Barrichello à Valence :
- premier relais : gomme tendre, 20 tours
- deuxième relais : gomme tendre, 24 tours
- troisième relais : gomme extra tendre, 13 tours
À noter que l'écurie Brawn a devancé de quatre tours le second arrêt de Barrichello, afin de le mettre à l'abri d'une éventuelle intervention de la voiture de sécurité. Il pouvait se le permettre car il allait ressortir en tête devant Lewis Hamilton qui se trouvait alors en gomme tendre.
Comme on le constate, Barrichello devait utiliser les gommes extra tendres pour son plus court relais.
Lors de la course de Valence, les gommes extra tendres procuraient un avantage marqué pour une dizaine de tours, puis commençaient à se dégrader et devenaient quelques tours plus tard moins performantes que les gommes tendres.
Autre exemple à Valence : Hamilton a utilisé des extra tendres sans ennuis pour son premier relais de 17 tours. Ce qui l'a incité à utiliser des extra tendres pour son deuxième relais de 21 tours. Mais comme il a dû hausser le rythme pour tenter de se distancer de Barrichello, ses pneus ont commencé à se détériorer. Il a avoué après la course que cette stratégie pneus avait été une erreur.