Débriefing
Course jeudi, 10 avr. 2008. 10:34 samedi, 14 déc. 2024. 06:01
L'histoire se répétera-t-elle pour Felipe Massa et quel espoir peut entretenir l'écurie Renault de rapidement revenir aux avant-postes?
Si Felipe Massa s'est rendu en Formule Un, c'est sûrement qu'il a du talent. Cependant, il a toujours été un peu brouillon. Maintenant que l'assistance au pilotage a été éliminée, croyez-vous qu'il saura prouver qu'il a sa place dans le grand cirque?
Benoît Pelletier, Montréal
L'an passé, Felipe Massa avait connu un mauvais début de saison. En Australie, un bris de boîte en Q2, accompagné d'un changement de moteur, l'avait relégué en 22e position sur la grille de départ. Le Brésilien avait cependant réussi une belle remontée jusqu'à la 6e place.
En Malaisie, il avait signé la position de tête, mais s'était fait dépassé dans les premiers virages par les McLaren de Fernando Alonso et de Lewis Hamilton. Voulant récupérer son bien, il avait attaqué le jeune Britannique durant trois tours avant de finalement se retrouver hors piste, ce qui lui avait fait perdre deux positions.
Pourtant Massa avait besoin d'un bon début de saison. Il devait réussir à accumuler un maximum de points pendant que son nouveau coéquipier, le réputé Kimi Räikkönen, s'habituait à la F2007, aux méthodes de travail de l'écurie et, surtout, aux pneus Bridgestone.
Massa s'était bien repris, avouons-le, en dominant ensuite au Bahreïn (pole, tour le plus rapide en course, victoire) et en Espagne (pole, tour le plus rapide en course, victoire).
Puis Dame Chance l'a délaissé : disqualification au Canada pour être sorti des puits sous un feu rouge, ennuis électroniques sur la grille de départ en Grande-Bretagne, qualification ratée en Hongrie à la suite d'une erreur de l'écurie (il quitte les puits sans essence en Q2!), bris d'amortisseur arrière en Italie. Trop de résultats manqués, il a dû ensuite épauler son coéquipier. La saison s'est terminée de la pire manière qui soit : il décroche la position de tête devant son public sur le circuit d'Interlagos, mais doit laisser passer Räikkönen pour assurer son sacre.
Tout était donc à refaire cette année. Un bon début de saison, devant un Räikkönen peut-être repu après un premier titre longtemps convoité, aurait pu convaincre Ferrari que c'était à son tour de s'imposer dans la course au titre. Que le bon soldat méritait enfin la plus grande des médailles.
Et voilà que c'est encore plus mal parti !
En Australie, une erreur de pilotage dans le premier virage après le départ (il a sélectionné un rapport de boîte trop bas) l'a expédié dans un mur de pneus, ce qui lui a valu un passage aux puits. Il n'était que 10e lors de son bris de moteur.
En Malaisie, il signe la position de tête mais tombe derrière Räikkönen lors de la première séquence d'arrêt aux puits, en s'arrêtant un tour avant son coéquipier.
Mais rien n'est joué car en principe il va ensuite s'arrêter après Kimi, et pouvoir lui jouer le même tour. Pourtant il baisse les bras : à son retour en piste, il effectue quatre tours très ordinaires. Et c'est lorsqu'il hausse à nouveau le rythme qu'il part en tête-à-queue et échoue dans un bac à gravier.
Oui, il s'est racheté au Bahreïn et oui il a dominé l'édition 2007 des deux Grands Prix à venir (Espagne et Turquie).
Mais le mal est-il déjà fait?
Saura-t-il s'adapter à la F1 actuelle sans les aides électroniques au pilotage?
Massa est un pilote agressif (notamment en entrée de virage, avec un freinage tardif), ce qui lui permet d'être rapide mais le rend vulnérable, car il ne dispose plus des aides électroniques au pilotage pour le sauver de situations délicates.
Il lui faut maintenant disputer 15 autres courses parfaites, car il n'a plus de joker dans son jeu, comme l'a exprimé son ex-mentor Michael Schumacher.
Croyez-vous que Renault sera capable de se classer dans le Top 5 des meilleures écuries et Alonso dans le Top 10 des pilotes?
Maurice, St-Hyacinthe
La pente sera dure à remonter. De l'aveu même du directeur de l'ingénierie Pat Symonds, Renault se situe actuellement derrière Ferrari, McLaren, BMW, Toyota et Williams.
Ce manque de performance est dû à plusieurs facteurs.
L'an passé, Renault avait souffert d'une mauvaise corrélation entre les résultats en soufflerie et les performances en piste. Ce problème est résolu, mais l'équipe a pris du retard dans son développement aérodynamique, retard qu'elle traîne encore en partie.
Deuxième raison : rappelez-vous l'histoire des « mass dampers » de 2006. Un système de lest mobile (9 kg) monté sur deux ressorts et logé dans le museau pour amortir les mouvements et absorber les vibrations. Un système jugé illégal par la FIA en cours de saison.
Renault a mis ce système de côté pour 2007 et n'y a plus pensé. Contrairement à plusieurs autres écuries qui en utilisent cette saison une version légèrement modifiée. Suffisamment pour être légale. Que Renault aura finalement sur sa voiture en Espagne.
Troisième raison, pour l'instant au stade de la rumeur : un bris survenu dans sa soufflerie. Ce qui était arrivé à Ferrari l'an passé.
Pour avoir un portrait réaliste de la saison 2008, il faudra attendre de voir la hiérarchie au Grand Prix d'Espagne, alors que toutes les écuries auront d'importantes évolutions sur leur voiture. Il sera alors possible de voir si Renault a une chance de devancer Williams et de terminer 5e.
Quant à Alonso, il avoue travailler beaucoup plus fort pour aller chercher une 8e ou une 10e place qu'une victoire à ses belles années Renault ou l'an passé chez McLaren, alors qu'il roulait en tête et pouvait se permettre de relaxer en fin de course.
Pour l'instant, bravo, il n'a pas baissé les bras. Mais attendons de voir quelle sera son attitude disons après la 10e épreuve de la saison, si la situation ne s'améliore pas. Plusieurs croient encore que l'Espagnol dispose d'une clause échappatoire dans son contrat qui lui permettrait de quitter Renault en fin de saison.
Pendant les arrêts aux puits, on peut apercevoir à la télévision des lamelles qui semblent métalliques collées sur l'asphalte et qui frottent sous les F1 lorsqu'elles se présentent.
Éric Gagné, Montréal
Votre question contient une partie de la réponse. Ces lamelles touchent effectivement la voiture qui s'arrête pour effectuer un ravitaillement, dans le but de faire une mise à terre. Et ce, afin d'éviter qu'une étincelle ne se produise, ce qui pourrait être catastrophique alors que l'on verse de l'essence à bord.
Si Felipe Massa s'est rendu en Formule Un, c'est sûrement qu'il a du talent. Cependant, il a toujours été un peu brouillon. Maintenant que l'assistance au pilotage a été éliminée, croyez-vous qu'il saura prouver qu'il a sa place dans le grand cirque?
Benoît Pelletier, Montréal
L'an passé, Felipe Massa avait connu un mauvais début de saison. En Australie, un bris de boîte en Q2, accompagné d'un changement de moteur, l'avait relégué en 22e position sur la grille de départ. Le Brésilien avait cependant réussi une belle remontée jusqu'à la 6e place.
En Malaisie, il avait signé la position de tête, mais s'était fait dépassé dans les premiers virages par les McLaren de Fernando Alonso et de Lewis Hamilton. Voulant récupérer son bien, il avait attaqué le jeune Britannique durant trois tours avant de finalement se retrouver hors piste, ce qui lui avait fait perdre deux positions.
Pourtant Massa avait besoin d'un bon début de saison. Il devait réussir à accumuler un maximum de points pendant que son nouveau coéquipier, le réputé Kimi Räikkönen, s'habituait à la F2007, aux méthodes de travail de l'écurie et, surtout, aux pneus Bridgestone.
Massa s'était bien repris, avouons-le, en dominant ensuite au Bahreïn (pole, tour le plus rapide en course, victoire) et en Espagne (pole, tour le plus rapide en course, victoire).
Puis Dame Chance l'a délaissé : disqualification au Canada pour être sorti des puits sous un feu rouge, ennuis électroniques sur la grille de départ en Grande-Bretagne, qualification ratée en Hongrie à la suite d'une erreur de l'écurie (il quitte les puits sans essence en Q2!), bris d'amortisseur arrière en Italie. Trop de résultats manqués, il a dû ensuite épauler son coéquipier. La saison s'est terminée de la pire manière qui soit : il décroche la position de tête devant son public sur le circuit d'Interlagos, mais doit laisser passer Räikkönen pour assurer son sacre.
Tout était donc à refaire cette année. Un bon début de saison, devant un Räikkönen peut-être repu après un premier titre longtemps convoité, aurait pu convaincre Ferrari que c'était à son tour de s'imposer dans la course au titre. Que le bon soldat méritait enfin la plus grande des médailles.
Et voilà que c'est encore plus mal parti !
En Australie, une erreur de pilotage dans le premier virage après le départ (il a sélectionné un rapport de boîte trop bas) l'a expédié dans un mur de pneus, ce qui lui a valu un passage aux puits. Il n'était que 10e lors de son bris de moteur.
En Malaisie, il signe la position de tête mais tombe derrière Räikkönen lors de la première séquence d'arrêt aux puits, en s'arrêtant un tour avant son coéquipier.
Mais rien n'est joué car en principe il va ensuite s'arrêter après Kimi, et pouvoir lui jouer le même tour. Pourtant il baisse les bras : à son retour en piste, il effectue quatre tours très ordinaires. Et c'est lorsqu'il hausse à nouveau le rythme qu'il part en tête-à-queue et échoue dans un bac à gravier.
Oui, il s'est racheté au Bahreïn et oui il a dominé l'édition 2007 des deux Grands Prix à venir (Espagne et Turquie).
Mais le mal est-il déjà fait?
Saura-t-il s'adapter à la F1 actuelle sans les aides électroniques au pilotage?
Massa est un pilote agressif (notamment en entrée de virage, avec un freinage tardif), ce qui lui permet d'être rapide mais le rend vulnérable, car il ne dispose plus des aides électroniques au pilotage pour le sauver de situations délicates.
Il lui faut maintenant disputer 15 autres courses parfaites, car il n'a plus de joker dans son jeu, comme l'a exprimé son ex-mentor Michael Schumacher.
Croyez-vous que Renault sera capable de se classer dans le Top 5 des meilleures écuries et Alonso dans le Top 10 des pilotes?
Maurice, St-Hyacinthe
La pente sera dure à remonter. De l'aveu même du directeur de l'ingénierie Pat Symonds, Renault se situe actuellement derrière Ferrari, McLaren, BMW, Toyota et Williams.
Ce manque de performance est dû à plusieurs facteurs.
L'an passé, Renault avait souffert d'une mauvaise corrélation entre les résultats en soufflerie et les performances en piste. Ce problème est résolu, mais l'équipe a pris du retard dans son développement aérodynamique, retard qu'elle traîne encore en partie.
Deuxième raison : rappelez-vous l'histoire des « mass dampers » de 2006. Un système de lest mobile (9 kg) monté sur deux ressorts et logé dans le museau pour amortir les mouvements et absorber les vibrations. Un système jugé illégal par la FIA en cours de saison.
Renault a mis ce système de côté pour 2007 et n'y a plus pensé. Contrairement à plusieurs autres écuries qui en utilisent cette saison une version légèrement modifiée. Suffisamment pour être légale. Que Renault aura finalement sur sa voiture en Espagne.
Troisième raison, pour l'instant au stade de la rumeur : un bris survenu dans sa soufflerie. Ce qui était arrivé à Ferrari l'an passé.
Pour avoir un portrait réaliste de la saison 2008, il faudra attendre de voir la hiérarchie au Grand Prix d'Espagne, alors que toutes les écuries auront d'importantes évolutions sur leur voiture. Il sera alors possible de voir si Renault a une chance de devancer Williams et de terminer 5e.
Quant à Alonso, il avoue travailler beaucoup plus fort pour aller chercher une 8e ou une 10e place qu'une victoire à ses belles années Renault ou l'an passé chez McLaren, alors qu'il roulait en tête et pouvait se permettre de relaxer en fin de course.
Pour l'instant, bravo, il n'a pas baissé les bras. Mais attendons de voir quelle sera son attitude disons après la 10e épreuve de la saison, si la situation ne s'améliore pas. Plusieurs croient encore que l'Espagnol dispose d'une clause échappatoire dans son contrat qui lui permettrait de quitter Renault en fin de saison.
Pendant les arrêts aux puits, on peut apercevoir à la télévision des lamelles qui semblent métalliques collées sur l'asphalte et qui frottent sous les F1 lorsqu'elles se présentent.
Éric Gagné, Montréal
Votre question contient une partie de la réponse. Ces lamelles touchent effectivement la voiture qui s'arrête pour effectuer un ravitaillement, dans le but de faire une mise à terre. Et ce, afin d'éviter qu'une étincelle ne se produise, ce qui pourrait être catastrophique alors que l'on verse de l'essence à bord.