KUALA LUMPUR - La saison 2009 de Formule Un a connu un départ bien cahoteux : les équipes les plus en vue sont en crise, l'une des deux courses a pris fin plus tôt que prévu, et on ne sait pas encore si les résultats inscrits en Australie et en Malaisie seront homologués.

Le GP de Malaisie a été écourté peu après la mi-chemin, dimanche, quand le circuit de Sepang a été frappé par une tempête tropicale rendant la conduite impossible.

Il était prévisible que de commencer la course à 17h00 heure locale, pour satisfaire la télé européenne, augmenterait les chances qu'un tel aléa de la météo se produise - les pluies torrentielles survenant d'habitude en fin d'après-midi ou en début d'après-midi, en Malaisie.

L'heure tardive du départ signifiait aussi qu'après le plus gros de la tempête, l'arrivée rapide de la noirceur empêcherait une reprise de l'action.

Le nouveau premier ministre de la Malaisie a dit, immédiatement après la course, qu'il allait considérer remettre le début de la course à l'horaire habituel, soit l'après-midi. Il reste à voir si cela se concrétisera - plus souvent qu'autrement, les courses passant outre aux souhaits de la F1 ont tendance à disparaître du calendrier.

Il reste que les pressions politiques pourraient être fructueuses, là où les demandes des pilotes ont été délaissées. Même avant que les épreuves d'Australie et de Malaisie aient changé l'heure du départ, les pilotes avaient exprimé des inquiétudes pour ce qui est de conduire avec une luminosité réduite, parfois sous la pluie tropicale, pour plaire aux réseaux européens de télé.

Jenson Button de Brawn a triomphé lors des deux courses, faisant de cette écurie la première à remporter ses deux premières épreuves depuis Alfa Romeo, vainqueur deux premières courses de l'histoire de la F1, en 1950.

Button, Brawn et les autres du peloton de tête n'ont toutefois reçu que la moitié des points normalement attribués en Malaisie, en accord avec les règlements, car la course a duré moins des trois quarts du temps prévu.

Mais cela si les points sont homologués: les résultats des deux courses sont considérés provisoires, dans l'attente d'une décision de la Cour d'appel internationale de la FIA, mardi prochain à Paris.

Ferrari, BMW, Renault et Red Bull ont porté en appel les décisions des commissaires de course australiens et malaisiens, qui ont permis à Brawn, Toyota et Williams de disputer les courses avec une partie arrière de bolide qui, selon ce qu'avancent Ferrari et compagnie, est en violation des règles d'aérodynamisme de la F1.

Brawn et Toyota occupent le haut du classement. A l'opposé, Ferrari ne revendique aucun point après les deux premières courses d'une saison, et ce pour la première fois depuis 1992.