Des employés à temps partiel... de luxe
Course vendredi, 19 août 2011. 15:42 samedi, 14 déc. 2024. 08:35
MONTRÉAL - En NASCAR, les écuries n'hésitent pas à engager des pilotes à temps partiel, surtout sur les circuits routiers. C'est un peu ce qui fait le charme du stock-car, d'ailleurs. Et, surtout, c'est ce qui permet d'assurer le succès d'une épreuve comme celle de samedi à Montréal, étant donné la participation massive de pilotes canadiens et québécois.
Mais parfois, quand le contexte devient tendu, la présence de mercenaires du volant n'est pas si charmante que cela aux yeux de certains vétérans du stock-car.
C'est ainsi que depuis le début de la semaine, on a beaucoup parlé de Jacques Villeneuve, d'Alexandre Tagliani et même de Patrick Carpentier quand on évoquait la liste des favoris en vue de la course de série Nationwide qui sera disputée sur le circuit Gilles-Villeneuve.
Et un peu moins des Robby Gordon, Marcos Ambrose et Carl Edwards, les trois pilotes de Coupe Sprint qui feront la navette entre le Michigan et le Québec afin de disputer les deux épreuves du week-end.
«Combien de courses Tagliani ou Villeneuve ont-ils remporté en Nationwide? Zéro», a d'ailleurs rétorqué Gordon avec un sourire narquois, vendredi, quand on a évoqué le sujet.
«Ce que je veux dire, c'est que vous êtes Canadiens, alors vous allez encourager les Canadiens. Je comprends cela, mais je suis ici pour battre vos Canadiens», a ajouté Gordon, qui aime bien camper le rôle de mauvais garçon.
«J'aime bien Villeneuve, Tagliani et Carpentier parce que nous sommes tous de vieux potes de l'époque d'IndyCar. Donc, j'ai hâte de me battre contre eux en piste.»
Boris Said est un autre de ces pigistes du volant qui gravitent dans l'univers de NASCAR, sans sécurité d'emploi. Un statut à ce point précaire, d'ailleurs, que Said n'a appris qu'il y a deux semaines qu'il aurait un volant cette année à Montréal, même s'il a remporté l'épreuve l'an dernier.
Said est certain d'une chose, toutefois: il déteste au plus haut point les pilotes à temps plein qui regardent de haut les pilotes à temps partiel. Des pilotes comme lui, comme Villeneuve, qu'on pointe du doigt quand ils sont impliqués dans des duels serrés. Comme celui impliquant le pilote québécois plus tôt cette saison à Elkhart Lake, et Said lundi dernier à Watkins Glen.
«Je n'ai pas le sentiment d'être un citoyen de deuxième classe. Les pilotes qui sont de bons gars me traitent très bien, a d'abord déclaré Said à ce sujet. Sauf qu'à titre de pilote à temps partiel, tu te retrouves un peu plus sous la loupe. Et quand un gars commet une erreur comme Jacques l'a fait à Road America, les gens vont dire toutes sortes de choses. Si Carl Edwards avait posé le même geste, y aurait-il eu le même tollé? Il est probable que non.
«Il faut surveiller ce qu'on fait à l'endroit de certains pilotes aguerris, a ajouté Said. Certains d'entre eux vont le prendre mal comme Greg Biffle, d'autres comme Jeff Gordon ou Jimmie Johnson vont mieux l'accepter.
«Sauf que ça me met en colère quand on me lance au visage que je ne suis qu'un pilote à temps partiel, que je n'ai pas les mêmes droits qu'eux, a expliqué Said. Greg Biffle m'a engueulé à Watkins Glen, il y a un an, parce que j'ai mis trop de pression sur lui. 'Pourquoi tu forces les choses autant alors que tu ne cours même pas à temps plein?', qu'il m'avait lancé. Je lui ai dit que c'est de la bouillie pour les chats, qu'il est un idiot.
«C'est vrai que je ne cours pas pour des points au classement des pilotes, mais le gars qui m'a embauché et confié un volant s'attend à ce que je donne 100 pour cent. Michael Waltrip, qui engage des pilotes à temps partiel, je ne pense pas qu'il dit à ses commanditaires, 'Oh, je vais prendre moins de vos dollars parce qu'ils ne pourront pas rouler aussi vite que les autres...'
«Pas tout le monde ne peut être Jeff Gordon ou Jimmie Johnson. Je sais que je ne pourrai jamais être comme eux. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas essayer aussi fort que les autres.»
Boris et Jacques, même combat
Said est d'avis que Villeneuve ne doit pas s'en faire avec ceux qui le critiquent de cette même façon.
«J'ai vu ce qu'il a fait à Road America et bien des gens ont affirmé que c'était fou ce qu'il a fait. Mais c'était sous drapeau vert et il essayait de gagner la course. Ce gars-là y allait le tout pour le tout, il vient de F1, alors il sait bien que c'est son travail de dépasser la voiture qui le précède. C'est ça, la course. Parfois tu commets des erreurs en faisant ça, parfois non.
«Quand A.J. Allmendinger mène la course et que Kurt Busch, qui a un tour de retard, sort le meneur, personne ne dit rien. Mais si c'est un gars comme moi qui le fait, on le crucifie.»
Mais parfois, quand le contexte devient tendu, la présence de mercenaires du volant n'est pas si charmante que cela aux yeux de certains vétérans du stock-car.
C'est ainsi que depuis le début de la semaine, on a beaucoup parlé de Jacques Villeneuve, d'Alexandre Tagliani et même de Patrick Carpentier quand on évoquait la liste des favoris en vue de la course de série Nationwide qui sera disputée sur le circuit Gilles-Villeneuve.
Et un peu moins des Robby Gordon, Marcos Ambrose et Carl Edwards, les trois pilotes de Coupe Sprint qui feront la navette entre le Michigan et le Québec afin de disputer les deux épreuves du week-end.
«Combien de courses Tagliani ou Villeneuve ont-ils remporté en Nationwide? Zéro», a d'ailleurs rétorqué Gordon avec un sourire narquois, vendredi, quand on a évoqué le sujet.
«Ce que je veux dire, c'est que vous êtes Canadiens, alors vous allez encourager les Canadiens. Je comprends cela, mais je suis ici pour battre vos Canadiens», a ajouté Gordon, qui aime bien camper le rôle de mauvais garçon.
«J'aime bien Villeneuve, Tagliani et Carpentier parce que nous sommes tous de vieux potes de l'époque d'IndyCar. Donc, j'ai hâte de me battre contre eux en piste.»
Boris Said est un autre de ces pigistes du volant qui gravitent dans l'univers de NASCAR, sans sécurité d'emploi. Un statut à ce point précaire, d'ailleurs, que Said n'a appris qu'il y a deux semaines qu'il aurait un volant cette année à Montréal, même s'il a remporté l'épreuve l'an dernier.
Said est certain d'une chose, toutefois: il déteste au plus haut point les pilotes à temps plein qui regardent de haut les pilotes à temps partiel. Des pilotes comme lui, comme Villeneuve, qu'on pointe du doigt quand ils sont impliqués dans des duels serrés. Comme celui impliquant le pilote québécois plus tôt cette saison à Elkhart Lake, et Said lundi dernier à Watkins Glen.
«Je n'ai pas le sentiment d'être un citoyen de deuxième classe. Les pilotes qui sont de bons gars me traitent très bien, a d'abord déclaré Said à ce sujet. Sauf qu'à titre de pilote à temps partiel, tu te retrouves un peu plus sous la loupe. Et quand un gars commet une erreur comme Jacques l'a fait à Road America, les gens vont dire toutes sortes de choses. Si Carl Edwards avait posé le même geste, y aurait-il eu le même tollé? Il est probable que non.
«Il faut surveiller ce qu'on fait à l'endroit de certains pilotes aguerris, a ajouté Said. Certains d'entre eux vont le prendre mal comme Greg Biffle, d'autres comme Jeff Gordon ou Jimmie Johnson vont mieux l'accepter.
«Sauf que ça me met en colère quand on me lance au visage que je ne suis qu'un pilote à temps partiel, que je n'ai pas les mêmes droits qu'eux, a expliqué Said. Greg Biffle m'a engueulé à Watkins Glen, il y a un an, parce que j'ai mis trop de pression sur lui. 'Pourquoi tu forces les choses autant alors que tu ne cours même pas à temps plein?', qu'il m'avait lancé. Je lui ai dit que c'est de la bouillie pour les chats, qu'il est un idiot.
«C'est vrai que je ne cours pas pour des points au classement des pilotes, mais le gars qui m'a embauché et confié un volant s'attend à ce que je donne 100 pour cent. Michael Waltrip, qui engage des pilotes à temps partiel, je ne pense pas qu'il dit à ses commanditaires, 'Oh, je vais prendre moins de vos dollars parce qu'ils ne pourront pas rouler aussi vite que les autres...'
«Pas tout le monde ne peut être Jeff Gordon ou Jimmie Johnson. Je sais que je ne pourrai jamais être comme eux. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas essayer aussi fort que les autres.»
Boris et Jacques, même combat
Said est d'avis que Villeneuve ne doit pas s'en faire avec ceux qui le critiquent de cette même façon.
«J'ai vu ce qu'il a fait à Road America et bien des gens ont affirmé que c'était fou ce qu'il a fait. Mais c'était sous drapeau vert et il essayait de gagner la course. Ce gars-là y allait le tout pour le tout, il vient de F1, alors il sait bien que c'est son travail de dépasser la voiture qui le précède. C'est ça, la course. Parfois tu commets des erreurs en faisant ça, parfois non.
«Quand A.J. Allmendinger mène la course et que Kurt Busch, qui a un tour de retard, sort le meneur, personne ne dit rien. Mais si c'est un gars comme moi qui le fait, on le crucifie.»