MONTRÉAL - Même s'il n'a pas encore réussi à se trouver un commanditaire en titre, le Grand Prix du Canada fera ses frais cette année, a assuré mercredi son président, François Dumontier.

Dans un discours prononcé à la tribune de l'Association des MBA, M. Dumontier a estimé que les grandes entreprises québécoises et canadiennes devaient "s'intéresser de plus près à cette formidable propriété qu'est le Grand Prix du Canada".

Selon lui, les compagnies "négligent la valeur des milliers de mentions du nom d'un commanditaire intégré à l'appellation d'un Grand Prix", notamment lors de la présentation du podium, diffusée dans des millions de foyers à travers le monde.

Le dirigeant a souligné que dans d'autres pays, de grands groupes se sont rangés derrière leur Grand Prix: Telefonica en Espagne, Petronas en Malaisie et Qantas en Australie.

Le Grand Prix de Montréal est dépourvu de commanditaire en titre depuis le départ d'Air Canada, en 2003. Pour l'organisation, il s'agit d'un manque à gagner de 4 à 5 millions $, une somme non négligeable compte tenu du budget total de l'événement, soit une trentaine de millions de dollars.

Par contre, les ventes de billets sont en hausse d'environ 12 pour cent par rapport à 2008, année de la dernière présentation du Grand Prix à Montréal. C'est tout un soulagement pour l'équipe de François Dumontier, qui a craint un instant, lors de la confirmation du retour de la Formule Un à Montréal, en novembre, que le public ne boude l'événement.

"Les gens se sont ennuyés du Grand Prix", particulièrement au Québec, d'où proviennent 60 pour cent des spectateurs, a finalement constaté le promoteur.

La faiblesse de plusieurs devises _ dont l'euro et le dollar américain _ par rapport au huard n'a pas nuit aux ventes de billets à l'étranger, a indiqué M. Dumontier.

En fait, l'absence d'un Grand Prix aux États-Unis cette année fera en sorte d'attirer bon nombre d'Américains dans l'île Notre-Dame. L'organisation montréalaise s'attend à ce que 18 pour cent des quelque 300 000 spectateurs viendront des États-Unis et de l'Amérique latine, 18 pour cent du reste du monde, plus particulièrement l'Europe, et quatre pour cent du reste du Canada.

Cette année, l'étape montréalaise du grand cirque de la F1 coïncidera avec le début de la Coupe du monde de soccer, en Afrique du Sud. En raison d'un conflit d'horaire avec un match, le Grand Prix du Canada a accepté de devancer d'une heure, de 13h00 à midi, le coup de départ de la course du 13 juin.