Notre reporter Jean-Luc Legendre a profité de la conférence de presse de Jacques Villeneuve pour obtenir une entrevue exclusive avec le pilote québécois.

Jean-Luc Legendre (JL): Comment les négociations se sont déroulées avec Braun Racing?

Jacques Villeneuve (JV): Les négociations se sont très bien déroulées. Mon conseiller Barry Green s'est occupé de ce dossier. L'envie était là de la part de Braun Racing et il fallait ensuite boucler les budgets. Nous avons travaillé sur cette partie au cours des deux ou trois derniers jours et tout s'est organisé assez rapidement.

(JL): Braun Racing est propulsé par Toyota, un peu comme Bill Davis Racing avec qui tu as déjà roulé, est-ce une coïncidence ou si c'était important pour toi de poursuivre avec ce motoriste?

(JV): Il y a une petite dose d'importance puisque j'avais déjà un bon contact avec Toyota. C'est sûr que la continuité demeure un peu plus facile, mais en bout de ligne il faut saisir les opportunités qui se présentent. Sans oublier que c'est une voiture qui roule parmi les meneurs et qui a gagné des courses cette saison avec Kyle Busch. C'est quand même se présenter à Montréal avec de bonnes chances de connaître du succès.

(JL): Tu piloteras une bonne voiture au sein d'une bonne équipe et tu connais aussi les mécaniciens avec qui tu as travaillé avec Bill Davis Racing en camion. Est-ce que ces éléments seront des avantages pour toi?

(JV): Oui ce sont des gens avec lesquels j'ai déjà travaillé et je pense que ça va faciliter mon travail.

(JL): Afin d'obtenir ce volant, tu as déniché quelques commanditaires. Parle-nous de ces compagnies qui t'appuient?

(JV): Comme nous avons annoncé jeudi, on est associé avec EA Montréal. C'est agréable de compter sur des entreprises d'ici surtout que j'adore les jeux vidéos. Via Rail est aussi de la partie. Quand j'ai commencé ma carrière que ce soit en Italie ou au Japon, je me rendais à mes courses en train et sans oublier la compagnie L'Équipeur. Bref, ça colle très bien avec le Québec. C'est facile pour moi de vendre ces commanditaires puisque je n'ai pas besoin de mentir (rires).

(JL): Est-ce qu'il y a d'autres commanditaires qui sont près de s'associer avec toi

(JV): Oui, il y a d'autres commanditaires qui font partie de nos projets, mais la course de Montréal arrivait trop vite et les nouvelles avec ces compagnies devraient suivre dans les prochaines semaines.

(JL): Est-ce que ce sont des gens qui seraient prêts à te suivre quand l'aventure se poursuivra?

(JV): Je l'espère, je souhaite qu'il y aura assez d'engouement et de retombées pour les commanditaires avec la course de Montréal pour qu'ils aient le désir de faire d'autres courses près du Canada. Ce serait intéressant comme projet.

(JL): L'an dernier, Patrick Carpentier a profité de ses succès à Montréal pour se retrouver à Watkins Glen la semaine suivante. Est-ce que tu serais prêt à vivre une expérience semblable?

(JV): Bien sûr, ça serait plaisant et intéressant. Mais pour l'instant le contrat avec Braun Racing comprend seulement Montréal.

(JL): Tu as roulé sur cette piste une dizaine de fois en F-1, mais la voiture NASCAR est bien différente. Comment entrevois-tu cette fin de semaine de course?

(JV): Ce sera quand même difficile surtout qu'il y a beaucoup de voitures en piste. Je connais bien la piste, mais au volant d'une Formule Un. Cette fois, je piloterai une voiture complètement différente et je devrai faire particulièrement attention aux endroits de freinage. En F1, je freinais peut-être à 100 mètres d'un virage, cette fois en Nationwide je devrai freiner à environ 200 mètres. J'ai eu un peu de difficulté lorsque j'ai fait des courses de stock-car à Bahreïn puisque j'étais habitué de rouler sur ce tracé en F1. J'ai passé quelques tours à connaître des ennuis parce que je freinais aux mêmes endroits qu'en F1. C'est le genre de choses que je dois m'habituer. Quand ça fait 10 ans que tu pilotes sur un circuit, tu développes certaines habitudes qui sont difficiles à changer.

(JL): Quel est ton objectif pour cette importante course pour toi à Montréal?

(JV): La victoire serait tellement agréable, mais ce ne sera pas du gâteau. Il y aura des très bons pilotes expérimentés qui sont rapides sur les circuits routiers sans oublier Patrick Carpentier qui a bien fait l'an passé. Si je pouvais faire une belle course et rouler parmi les meneurs, ce serait fantastique. J'ai seulement gagné à Montréal en Formule atlantique, ce serait donc génial. Les essais seront très importants pour apprendre à connaître la voiture.