MONTREAL - De nombreux pilotes de Formule 1 se sont plaints vendredi après les deux premières séances d'essais libres du Grand Prix du Canada d'une usure trop importante de leurs pneus et donc d'un manque d'adhérence de leur monoplace, à la veille des qualifications samedi.

"La piste a été incroyablement difficile à conduire. Il était compliqué de chauffer les pneus et de les faire fonctionner. Nous avons lutté à un certain moment. La voiture glissait tout le temps. Il y avait un important survirage", a observé Lewis Hamilton (McLaren), 3e temps du matin et 7e de l'après-midi.

"C'est un peu l'inconnu. Nous avons testé plusieurs choses, qui n'ont pas fonctionné. Nos pneus extra-tendres (utilisés généralement en début de course pour faire quelques tours rapides, NDLR) se sont beaucoup dégradés. Je ne pense pas qu'on verra beaucoup de longs relais avec ce type de pneus", a-t-il ajouté.

"Nous avons des problèmes de pneus. Tout le monde en a. Ca va être intéressant de voir quelle stratégie choisiront les équipes", a expliqué en écho son partenaire chez McLaren Jenson Button, meilleur temps de la première session et 11e de la deuxième.

Généralement, les équipes de tête ne rentrent qu'une fois aux stands pour changer leurs gommes. Une usure trop rapide de celles-ci pourrait causer une multiplication des arrêts dimanche en course.

Averses

"Je me suis battu avec l'équilibre et la stabilité. J'étais heureux de ma voiture ce matin et pas l'après-midi, alors que nous n'avions pas changé grand chose. Il faut comprendre pourquoi", a déclaré le champion en titre, actuel deuxième du Championnat.

"La piste est assez neuve, il n'y a pas beaucoup de gomme dessus, donc les pneus ont du mal. S'il pleut, cela va être compliqué de bien les utiliser, même les plus durs", a estimé Michael Schumacher, 2e et 9e vendredi, alors que le bulletin météo prévoit des averses samedi pour les qualifications.

"Tout le monde glissait un peu à la fin. C'était plus du rallye-cross que de la Formule 1", a raconté Sebastian Vettel, 5e du matin mais le plus rapide l'après-midi, pour qui le secret est "de ne pas paniquer".

Les positions des pilotes aux essais libres du vendredi ne reflètent pas précisément leur vraie valeur, la quantité d'essence embarquée et les réglages testés n'étant pas connus, ce qui fait varier grandement leurs temps au tour et explique leurs places parfois très différentes entre les deux sessions.

Tant les qualifications que la course semblent très ouvertes, les problèmes de pneus et donc d'adhérence renforçant encore l'incertitude sportive.