À l'aube du lancement de la saison 2008, voici un survol des forces en présence. J'ai attribué des notes pour chacunes des écuries et tous les pilotes en vue de la saison qui promet d'être excitante.


Ferrari F2008 : 9/10

Räikkönen : 9/10
Massa : 7,5/10


La Ferrari a été la première F1 à tourner, le 7 janvier dernier.

Les ingénieurs ont travaillé pour gommer les défauts de la monoplace de l'an passé, qui éprouvait des difficultés dans les virages lents de Monaco et Budapest, ainsi que dans les chicanes de Montréal et Monza.

On a bien fait le travail. On estime que Ferrari pourrait débuter la saison avec un avantage pouvant aller jusqu'à deux dixièmes de seconde au tour.

Reste à assurer une fiabilité sans faille, qui a fait défaut à la Scuderia l'an passé.

Kimi Raikkonen s'est immédiatement adapté à la F1 sans assistance au pilotage. Mais il ne possède pas l'éthique de travail de Michael Schumacher, ni son perfectionnisme. Exemple : il va décrire le comportement de sa voiture à ses ingénieurs, puis attendre qu'ils apportent des améliorations. Schumi définissait lui-même les changements à apporter.

Felipe Massa est rapide, mais manque de constance. Il a probablement raté en 2007 sa meilleure chance de remporter le titre.


McLaren MP4-23 : 8,5/10

Hamilton : 8,5/10
Kovalainen : 7/10


La McLaren a pris la piste une journée après sa grande rivale. Il s'agit d'une évolution de l'excellente voiture de l'an passé.

Elle a un désavantage : elle ne peut utiliser un système de freinage sophistiqué ressemblant trop à celui de Ferrari - interdit à la suite de l'affaire d'espionnage de l'an passé.

Elle a un avantage : une parfaite connaissance du boîtier électronique standard, qui gère l'électronique de toutes les voitures 2008, car ce boîtier est une conception d'une filiale de McLaren !

Par ailleurs, la McLaren devrait conserver sa fiabilité exemplaire de l'an passé.

Lewis Hamilton, dans un sondage effectué par le magazine "F1 Racing" auprès des pilotes de F1, a été élu numéro 1. Il est rapide, il a le sens de l'attaque. Avec un an d'expérience, va-t-il mieux résister à la pression ?

La valeur de Heikki Kovalainen demeure inconnue. Après un début de saison désastreux l'an passé, il a terminé en force. Mais il devra faire sa place chez McLaren.

Derrière ces deux écuries, cela va se bousculer, avec quatre équipes visant les podiums.


BMW F1.08 : 7,5/10

Heidfeld : 7/10
Kubica : 6,5/10


La nouvelle BMW constitue une évolution radicale.

Les ingénieurs ont pris des risques calculés dans le but de se rapprocher des deux équipes de pointe, ce qui donne une voiture potentiellement plus rapide que sa devancière, mais qui se montre, pour l'instant, plus difficile à mettre au point, et donc, à piloter.

Erreur de design ou question de réglages? Affaire à suivre...

Nick Heidfeld s'est montré sous un bon jour l'an passé, sans être génial. Fiable, expérimenté, il saura profiter des occasions.

On se demande si Robert Kubica n'a pas plafonné l'an passé. Mais cela était peut-être dû à une mésentente totale avec son ingénieur de piste.


Red Bull RB4 : 7,5/10

Webber : 7/10
Coulthard : 6/10


La Red Bull RB4 est un raffinement de la voiture de l'an passé, qui avait terminé en force, comme le prouve la présence des deux voitures de l'écurie dans le Top 10 en qualifications lors des deux dernières courses.

Les ingénieurs se sont attachés à améliorer la fiabilité, épouvantable l'an passé.

Cette voiture nous dira si Adrian Newey, concepteur des Williams et des McLaren victorieuses des années '90 - début 2000, est encore génial.

Mark Webber est bosseur, il ne baisse jamais les bras, mais est-il rapide, ou très rapide ? C'est sa dernière chance d'établir sa réputation.

David Coulthard… aura 37 ans le 27 mars.


Williams FW30 : 7/10

Rosberg : 7,5/10
Nakajima : 5/10


Williams a emprunté les bonnes idées des grandes écuries pour réaliser une voiture qui semble très efficace. Elle possède un bon équilibre, qui devrait aider les pilotes à aller facilement à la limite, malgré l'absence des assistances au pilotage, tout en préservant leurs pneus.

Nico Rosberg est très rapide et possède maintenant une belle maturité.

Kazuki Nakajima est pistonné par Toyota.


Renault R28 : 7/10

Alonso : 9/10
Piquet : 7/10


L'an passé, constatant que sa saison 2007 allait être ratée, l'écurie Renault a rapidement placé tous ses efforts sur la voiture 2008.

Malheureusement, lors de ses premiers tours de roue, la R28 accusait un retard d'une bonne seconde sur les Ferrari/McLaren.

L'écurie tente de combler cet écart avec l'aide de l'enfant prodige Fernando Alonso. Celui-ci estime qu'un écart de 2 à 3 dixièmes à Melbourne signifierait que Renault pourra viser quelques podiums cette saison. Sinon…

Alonso est un battant et aura envie de revanche.

Nelson Piquet était aussi rapide que Hamilton en GP2. Mais comment ? va-t-il s'entendre avec Alonso ? Je vous cite ses premières impressions : "je pensais qu'on collaborerait plus". Il pourrait être mal servi comme pilote no 2.

Et derrière, on retrouve les deux écuries japonaises...


Toyota TF108 : 6/10

Trulli : 7/10
Glock : 6,5/10


Toyota a réalisé une grande amélioration sur le plan de l'aérodynamique, mais les débuts en piste ont été décevants.

Jarno Trulli... rapide, mais pourrait se décourager si la voiture avance à pas de tortue.

Timo Glock : champion en titre du GP2, mais moins convaincant que les Rosberg et Hamilton.


Honda RA108 : 5,5/10

Button : 6,5/10
Barrichello : 6,5/10


Les débuts de la nouvelle Honda ont été catastrophiques, notamment en raison de difficulté d'adaptation avec le boîtier électronique standard.

La voiture aurait été améliorée avec un nouvel ensemble aérodynamique testé en secret la semaine passée…

Sans le dire, l'écurie considère 2008 comme une année de transition, et fera porter la majorité de ses efforts sur 2009, sous la direction de Ross Brawn, ex-directeur technique de Ferrari.

L'étoile de Jenson Button pâlit avec le temps.

Et Rubens Barrichello semblait déjà démotivé l'an passé.

En conclusion, l'action devrait être féroce, à l'avant et au milieu du peloton cette saison.

Transcription de la chronique F1 diffusée dans Sports 30.