Paraître ou ne pas paraître, là est la question! C’est ce Shakespeare aurait pu écrire s’il avait décidé de raconter les essais de la Formule Un plutôt que d’écrire sur la pourriture du royaume du Danemark.

Tant les résultats de ces essais peuvent fasciner les amateurs de course, tant ils peuvent laisser perplexe. Prenez les Mercedes de Lewis Hamilton et Valtteri Bottas. Rien pour casser la baraque sur la piste catalane depuis deux jours en terme de chrono, mais personne ici ne peut affirmer que le titre appartient d’office à Sebastian Vettel.

D’ailleurs le refrain est connu : Ferrari commence la saison en force depuis quelques années mais s’effondre en cours de route.

Phénoménal Leclerc

Rendons à César ce qui lui appartient : la Ferrari 2019 est formidable, fiable et rapide. Aucun signe de défaillance au cours des deux derniers jours. Venant de Sebastian Vettel, ce n’est pas une surprise. Mais la confirmation du jeune Charles Leclerc mardi, sur une piste probablement plus froide assure aux tifosis un réconfort sans pareil. La voiture est à point, mais surtout l’équipe se dote d’un pilote qui n’est pas qu’un sous-lieutenant de Vettel, mais d’un pilote qui a toutes les qualités pour devenir capitaine.

Le jockey monégasque a accompli une tâche  colossale. Mais qui sait ce que Ferrari a placé dans le ventre de la bête rouge? À l’œil nu, Lewis Hamilton (10e /12) semblait le plus à l’attaque sur chacun des coins. Discret et tranquille au niveau des résultats, lui et son coéquipier Valtteri Bottas ont avalé des kilomètres de donnés.

La stratégie est possiblement la même pour l’écurie Racing Point. L’équipe de Lawrence Stroll, toujours aussi discrète dans les garages, opte pour une philosophie semblable en piste. En douce, Sergio Perez et Lance Stroll ont fait leur boulot discrètement. S’il y a des problèmes, ils ne sont pas étalés sur la place publique. Tout ce que l’on sait, c’est que la monture de Stroll a éprouvé des problèmes avec l’application du DRS.

Mais est-ce suffisant pour expliquer l’écart qu’il y a entre la voiture de Stroll et Leclerc? Plusieurs facteurs entrent probablement en ligne de compte.

Sauf qu’en ce jour de fébrilité où plusieurs jeunes déployaient leurs ailes dans leur nouvelle équipe, le clan Stroll a visiblement compté sur le long terme plutôt que sur le tape à l’œil. Si cette journée d’essai du 19 février pouvait être perçue comme celle du changement avec l’émergence des Leclerc, Lando Norris, Pierre Gasly et autres, le clan Stroll n’a pas embarqué dans la danse. L’avenir nous révélera quel jeu était caché et quel jeu était exagéré.

« On est encore en période d'essais »