SILVERSTONE (AFP) - Lorsqu'il ne gagne pas, Fernando Alonso termine deuxième: après une cinquième victoire en huit courses, dimanche à Silverstone, l'Espagnol est bien parti pour conserver sa couronne mondiale, d'autant que sa Renault se montre course après course supérieure à ses rivales.

Dimanche, petits rapports au tiercé du Grand Prix de Grande-Bretagne: les trois meilleurs pilotes du plateau sont réunis sur le podium: Alonso surplombe Michael Schumacher, deuxième, et Kimi Räikkönen, troisième.

S'il est difficile -voire polémique- de départager les trois hommes par le talent, leurs monoplaces, elles, font la différence et établissent une très nette hiérarchie. A une course de la mi-saison, Alonso avec sa Renault compte 23 points d'avance sur Schumacher et sa Ferrari, autant dire un gouffre, et 41 sur Räikkönen et sa McLaren-Mercedes, soit des années lumières.

"Il n'y a pas de secret pour expliquer ce fantastique début de saison: nous attaquons chaque course comme un nouveau défi, nous restons concentrés et nous ne commettons pas d'erreur", explique Alonso.

Fusée

Le directeur général de Ferrari, Jean Todt, réplique par la rigueur arithmétique: "Vingt-trois (points) divisé par dix (courses restant à courir avant la fin du Championnat), cela donne un écart tout à fait jouable". Mais son optimisme est affiché d'un ton trop ironique et cassant pour ne pas devenir suspect.

Même son de cloche, tout aussi dissonant, chez Schumacher: "cette course (Silverstone, ndlr) n'était pas cruciale, il en reste dix et donc de nombreuses

Même son de cloche, tout aussi dissonant, chez Schumacher: "cette course (Silverstone, ndlr) n'était pas cruciale, il en reste dix et donc de nombreuses opportunités... il n'y a aucun raison de se résigner".

Alonso lui-même a bien assuré avant Silverstone que la R26 n'avait pas la même marge de supériorité sur ses rivales que la R25 avec laquelle il a obtenu son premier titre en 2005.

Et pourtant... Alors que la Ferrari -moins que la McLaren certes- est à la recherche de constance et de performance, la Renault survole le Championnat, son tableau de marche est celui d'une fusée.

Alonso refuse cependant de se laisser griser. Mis à part à Barcelone, pour son GP national, pas d'effusion particulière après les victoires qui s'amoncellent et, surtout, pas question de baisser la garde.

"On ne sait jamais ce qui peut arriver, nous devons continuer à développer la voiture et continuer de gagner des courses (...) La meilleure défense, c'est l'attaque", martèle-t-il dans sa soif inassouvie de victoires.

"Continuer"

Et le pilote, qui a annoncé avant le début de la saison qu'il quittait Renault pour McLaren-Mercedes en 2007, appelle toute son équipe, lui compris, à "continuer à faire (son) travail sérieusement, chaque week-end, sans faire d'erreur ni prendre les choses à la légère".

L'Espagnol veut battre le fer tant qu'il est chaud: "nous devons profiter de notre avantage maintenant. Nous avons une bonne voiture, nous n'avons pas de problème mécanique particulier, nous amassons des points importants, pas à pas".

Néanmoins, forts de deux victoires devant Alonso, l'une à Imola acquise dans la douleur, l'autre sur le Nürburgring, grâce à de petites difficultés passagères rencontrées par Renault notamment au niveau des pneus, Schumacher et Ferrari continuent -heureusement !- de s'accrocher.

"L'adversaire est particulièrement rapide, fiable, il ne fait pas d'erreur, note Todt. Renault fait du bon travail, est bon en stratégie, a la fiabilité et un pilote extrêmement performant, c'est un ensemble qui fait qu'ils gagnent plus".

"Cela rend les choses plus difficiles, même si le challenge est plus intéressant" pour Ferrari, ajoute-t-il, se voulant beau joueur.

La tricherie de Schumacher à Monaco a cependant démontré que la Scuderia et son pilote vedette étaient en mal de confiance, mais prêts à tout pour coiffer la couronne.