OVIEDO (AFP) - Les supporteurs asturiens de Fernando Alonso, réunis dimanche dans l'Auditorium d'Oviedo (nord), sa ville natale, pour assister sur grand écran au Grand Prix du Brésil, ont accueilli dans un véritable délire collectif son sacre mondial après sa troisième place.

Sept tours avant la fin, les quelque 2000 personnes surexcitées qui s'étaient massées dans la grande salle du Palais des congrès de la ville des Asturies, commençaient déjà à entonner "campeon, campeon!" (champion, champion!).

Le dernier tour s'est déroulé dans un vacarme assourdissant, le niveau sonore s'élevant même encore de manière indescriptible lorsque l'enfant du pays franchissait la ligne à bord de son bolide jaune et bleu.

"Fernando, merci d'avoir transformé nos rêves en réalité", pouvait-on lire sur une immense banderole déployée dans la salle juste après l'arrivée.

Tout ce petit monde, vêtu de jaune et bleu, a ensuite chanté, voire hurlé pour certains, et pour la énième fois, la production musicale locale: "El himno de Asturias de Melendi" (l'hymne des Asturies de Melendi), du nom du compositeur originaire de la verdoyante région espagnole.

"Récompensé"

Le classique du groupe de rock anglais Queen, "We are the champions", a suivi, comme très souvent en pareille occasion.

"Je suis super content", lâchait Enrique, 25 ans. "Je suis venu de Malaga pour voir la course", ajoutait-il quasiment aphone après avoir tant crié.

"Aujourd'hui c'est énormément de joie", expliquait Aida, vêtue d'un costume traditionnel des Asturies. En pleurs à cause de "l'émotion".

"Nous avons beaucoup souffert l'année dernière, mais là il est récompensé", ajoutait la jeune fille, qui vit à Colloto, tout près d'Oviedo. "C'est là où Alonso fait son footing", poursuivait-elle. "C'est pour ça qu'il a gagné, grâce au bon air".

Le public de l'Auditorium s'est ensuite dirigé vers la sortie pour rallier la Plaza de America, également appelée Fontaine de Gabinona, afin de prolonger ce dimanche de fête.

Une foule nombreuse et compacte, avec force drapeaux et chants répétés, cernait la fontaine dans laquelle des centaines de jeunes se baignaient.

Des t-shirts consacrant le titre mondial d'Alonso se vendaient à même la rue (10 euros).

Quelques pétards et d'interminables concerts de klaxons ont également accueilli le sacre d'Alonso dans les rues d'Oviedo.

Pendant la course, les fans du pilote, armés de matraques en plastique et de sifflets, ont régulièrement hurlé leur satisfaction lorsque leur protégé réalisait le tour le plus rapide ou quand l'un des deux pilotes McLaren passait plus de temps qu'Alonso au ravitaillement. Jusqu'à l'explosion de joie finale.