PARIS - Le Mexicain Esteban Gutierrez, 21 ans, chez Sauber, et le Finlandais Valtteri Bottas, 23 ans, chez Williams, sont les chefs de file d'une génération spontanée de cinq débutants qui participeront pour la première fois de leur vie, dimanche à Melbourne, à un Grand Prix de Formule 1.

Gutierrez et Bottas piloteront a priori de meilleures monoplaces que leurs trois camarades de promotion, le Français Jules Bianchi, le Britannique Max Chilton et le Néerlandais Giedo van der Garde, répartis dans les deux écuries réputées les plus modestes du plateau, Marussia et Caterham.

À une semaine de leur premier examen de passage sur la piste de l'Albert Park, à Melbourne, ces cinq candidats ont déjà beaucoup roulé en essais (plus de 6000 km pour Bottas, près de 4000 pour Chilton), sans compter les essais libres du vendredi matin, avant d'être titularisés en F1.

Gutierrez, objectif « finir »

Gutierrez, 21 ans, remplace un autre Mexicain, Sergio Pérez, chez Sauber, grâce à la filière de pilotes mise en place par TelMex, le géant mexicain des télécommunications. Champion de GP3 en 2010, il s'est ensuite fait les dents en GP2 : une victoire en 2011 et trois en 2012, ce qui lui a permis de finir 3e du championnat, grâce aussi à des remontées spectaculaires. Il va devoir apprendre la patience et la sagesse dans la rigoureuse écurie suisse, où on a horreur de rentrer bredouille.

Bottas, objectif « points »

Souvent vu aux essais libres du vendredi matin, Bottas était le protégé de l'ex-futur homme fort de Williams, l'homme d'affaires autrichien Toto Wolff, parti depuis chez Mercedes. Champion de GP3 en 2011, un an après Gutierrez, il s'est concentré en 2012 sur son rôle de pilote de réserve, participant à 15 séances d'essais du vendredi matin. Il rejoint en F1 un autre Finlandais, Kimi Räikkönen (Lotus), champion du monde 2007 et 3e en 2012.

Pic, objectif « confirmer »

Le jeune Charles a parfaitement mené sa barque l'an dernier chez Marussia, apprenant beaucoup et faisant peu d'erreurs dans une monoplace limitée. Du coup, il a tapé dans l'oeil de la grande rivale de Marussia, Caterham, de plus en plus francophile depuis qu'elle s'est alliée avec Renault. Avec une voiture plus performante, Pic va pouvoir montrer qu'il a d'autres atouts que la régularité.

Bianchi, objectif « se montrer »

Invité de dernière minute dans le baquet occupé l'an dernier par Pic, Jules n'avait pas démérité comme pilote de réserve Force India en 2012. Mais ça n'a pas suffi pour qu'il intègre l'écurie indienne, plus cotée que Marussia. « Quand on ne peut pas avoir de pâtes aux truffes, il faut se contenter de pâtes au beurre », a résumé son agent, Nicolas Todt, pour qui il était important que Bianchi, réputé rapide, puisse commencer à accumuler de l'expérience en course, même dans une écurie modeste. Exactement comme Pic en 2012.

Chilton, objectif « exister »

À peine plus âgé que Gutierrez, il est le moins connu et a priori le moins rapide des cinq, avec un palmarès relativement léger : une victoire en F3 britannique, deux victoires en GP2, pas de quoi faire lever les foules. Mais son père, un assureur ayant revendu sa société au géant Aon, dépense sans compter pour que ses deux fils réussissent en course automobile. Du coup, Max a été accueilli à bras ouverts chez Marussia.