MANAMA (AFP) - La nouvelle Ferrari F2005 tant attendue par ses pilotes a connu des débuts difficiles lors du Grand Prix de Bahreïn de Formule 1 dimanche, démontrant un potentiel certain mais manquant de fiabilité, une faiblesse parfaitement exploitée par Renault et Fernando Alonso.

Dimanche soir, le constat chiffré était brutal: aucun point marqué (contre dix et une victoire pour Renault), une seule voiture à l'arrivée (Barrichello), un moteur changé (Barrichello), une boîte de vitesses (Barrichello) cassée, réparée, changée, puis changée de nouveau pour celle qui avait été réparée. Difficile à suivre et surtout bien inhabituel dans le petit monde parfait de la Scuderia.

"La course a été aussi difficile que décevante", a commenté le directeur général de Ferrari, Jean Todt.

En effet, Schumacher n'était qu'à quelques dixièmes de secondes d'Alonso en tête de la course lorsqu'un problème hydraulique l'a empêché de rétrograder à l'entrée d'un virage. Le septuple champion du monde tirait tout droit et ramenait sa monoplace au stand où il la garait définitivement. La course n'en était qu'au 12e tour.

Léger

"Schumacher était, je pense, plus léger que moi, mais je savais que grâce à mes pneus Michelin notamment, j'étais meilleur sur la longueur. Alors, malgré la pression, je n'étais pas inquiet, même s'il m'avait doublé", a nuancé le vainqueur.

Il n'empêche que jusque-là, Schumacher avait démontré que la F2005 était bien née. A commencer par son deuxième temps des qualifications, lui qui était parti de la dernière ligne à Melbourne et de la 7e à Sepang.

"Bien sûr, je suis déçu de ne pas avoir fini la course. Mais ce qu'il y a de positif, c'est le fantastique effort réalisé pour amener la nouvelle voiture ici, c'était sans conteste la bonne décision", a déclaré le septuple champion du monde, en allusion au fait que la Scuderia avait précipité l'inscription en course de la F2005, la F2004M se montrant incapable de résister à la concurrence, en particulier de Renault.

"Jusqu'à mon abandon, la voiture était très compétitive et je suis persuadé qu'elle le sera de plus en plus lors des prochaines courses. Nous avons beaucoup travaillé pour amener la nouvelle voiture à Bahreïn et maintenant nous devons continuer son développement sur ce rythme", a-t-il poursuivi.

Calice

Quant à son coéquipier Rubens Barrichello, il a bu le calice jusqu'à la lie. Privé quasiment d'essais libres car il a fallu faire venir d'urgence une boîte de vitesses d'Italie pour remplacer la sienne, cassée vendredi matin, il a abordé les qualifications sur ce circuit mal connu à bord d'une voiture quasi inconnue. La boîte cassée-réparée a finalement été remise avant la course à la place de la nouvelle venue de Maranello.

Pour corser le tout, le moteur de sa monoplace a été changé au dernier moment et Barrichello s'est élancé de la dernière ligne.

Malgré tout, il est remonté jusqu'à la 5e place avant de retomber hors des points en toute fin de course.

"C'est un week-end à oublier pour moi. Les pneus ont été très bons dans la première partie de la course, mais après ils se sont abîmés et j'avais beaucoup de survirage, ce qui m'a ralenti", a expliqué le Brésilien, soulignant que n'ayant aucun repère il avait dû utiliser des réglages de Schumacher inadaptés à son pilotage.

"Nous avons évidemment beaucoup de travail à faire pour améliorer la fiabilité, en coopération avec nos partenaires et avant tout avec Bridgestone", a estimé Todt.

"Le résultat net des trois premières courses hors d'Europe est bien sûr négatif et loin de notre standard. Néanmoins, je suis convaincu que nous sommes capables de nous remettre à niveau d'ici Imola", le 24 avril, a-t-il assuré.