SPA-FRANCORCHAMPS, Belgique - La rentrée des classes en Formule 1, dimanche au Grand Prix de Belgique, a permis à trois élèves doués de se faire remarquer : Max Verstappen et Esteban Ocon sur la piste, Stoffel Vandoorne dans le paddock.

Le Néerlandais Verstappen, 18 ans, est parti en première ligne pour la première fois de sa carrière en F1, devant des milliers de fans ravis, mais il s'est raté au premier virage. Le Français Ocon, 19 ans, pour son premier Grand Prix de F1 sur le plus beau circuit du monde, a rendu une copie sans rature au terme d'une course appliquée.

C'était la reprise d'un duel qui a tenu en haleine les amateurs de Formule 3, en 2014, lors d'un Championnat d'Europe finalement remporté par Ocon, aux dépens de Verstappen. Comme le sport automobile est parfois injuste, c'est Verstappen, membre de la filière Red Bull, qui a alors été promu en F1, à 17 ans, et a continué son apprentissage chez Toro Rosso.

Pendant ce temps, en 2015, Ocon remportait un nouveau titre, en GP3, et devenait pilote de réserve de deux écuries de F1, Mercedes-AMG et Renault (ex-Lotus). Mais comme la F1 est un avant tout un gros « business », la panne de budget de Rio Haryanto, le jeune Indonésien, a accéléré le processus et propulsé Ocon chez Manor, pour toute la fin de saison 2016.

Nouveau public

Ce week-end dans les Ardennes, Verstappen et Ocon ne jouaient pas dans la même catégorie car le prodige belgo-néerlandais a pris de l'avance. La victoire en Catalogne en mai, pour son premier GP au volant d'une Red Bull, a fait de « Max la menace » la nouvelle star de la F1, un post-adolescent capable aussi de sauver la mise des promoteurs, en attirant ses fans par milliers dans les tribunes.

C'était déjà le cas à Hockenheim fin juillet, et encore plus évident dimanche à Spa, tout près de sa ville natale de Hasselt : plus de 80 000 spectateurs, soit 25 % de hausse du chiffre d'affaires par rapport à 2015, a indiqué le promoteur. Les supporters ont été déçus car la course de Verstappen a été catastrophique, mais ils vont continuer à suivre la F1 de près, comme à l'époque de Jos Verstappen, son père.

Ocon et Vandoorne sont aussi talentueux que Verstappen, mais ils vont devoir se montrer patients. Le Français est couvé par Mercedes mais les deux pilotes sous contrat, Lewis Hamilton et Nico Rosberg, sont liés jusqu'en 2018. Alors il reste les autres écuries motorisées par la marque allemande. A commencer par Manor où Pascal Wehrlein, 21 ans, est déjà en place depuis six mois.

Trois en piste en 2017?

Ocon a encore huit GP pour saisir sa chance, car 2017 se rapproche. Son dimanche a été studieux, conclu par une 16e place et un bilan encourageant : « C'est une journée dont je vais me souvenir toute ma vie. Ce n'était pas une course facile mais je suis très satisfait de mon premier GP. Je pense que j'ai fait le maximum avec ma voiture et je suis heureux de finir 16e, devant les Sauber ».

« Je ne suis pas fatigué, je pourrais encore rouler pendant 24 heures mais je vais devoir attendre une semaine, jusqu'à Monza », a conclu Ocon, toujours souriant, avant de quitter le paddock avec ses parents. Il pointait au 11e rang à la fin du 3e tour, après avoir évité tous les écueils d'un début de course très agité. Ce fut moins évident par la suite, à cause d'un problème d'écope de frein, d'une roue bloquée dans son stand, mais il a bien géré ses pneus et encore beaucoup appris.

Reste le cas Vandoorne, 24 ans, champion de GP2 en 2015, couvé par McLaren. « C'est compliqué », résume Gaétan Vigneron, qui commente la F1 sur la RTBF avec Stoffel comme consultant. Car l'avenir du jeune Belge dépend de deux champions du monde : Fernando Alonso, qu'il a remplacé pour un seul GP à Bahreïn, en avril, et Jenson Button, qui hésite à retourner chez Williams pour finir sa carrière.

Une chose semble sûre, annoncée par Vandoorne à Spa, confirmée par Toto Wolff (Mercedes) et Frédéric Vasseur (Renault) qui le suivent de près : Vandoorne sera titulaire la saison prochaine en F1, face à Verstappen et probablement Ocon. Ça promet.