PORTIMAO, Portugal - Hamilton contre Verstappen: le duel naissant de la saison 2021 en Formule 1 pourrait bien être épique ce week-end encore au Portugal, sur le circuit méconnu de Portimao, comme à Imola il y a bientôt quinze jours.

La F1, en effet, n'a connu qu'une course dans l'Algarve (Sud), en octobre 2020, dont la piste vallonnée au revêtement lisse offre une adhérence limitée et « rend compliqué de faire fonctionner les pneus », rappelle en autres le patron de Mercedes Toto Wolff.

Or, on l'a vu l'an passé et il y a deux semaines en Emile-Romagne (Italie), les scénarios les plus inattendus s'écrivent sur des tracés qu'écuries et pilotes ne maîtrisent pas et même les tout meilleurs peuvent y commettre des erreurs

Y compris le septuple champion du monde Lewis Hamilton. À mi-course à Imola, sur un circuit humide, le Britannique a effectué une rare sortie de piste... pour finalement remonter à la deuxième place derrière Max Verstappen. 

Avec un succès chacun en deux manches cette saison (Hamilton a gagné l'épreuve d'ouverture à Bahreïn), le pilote Mercedes et le Néerlandais de Red Bull font quasiment jeu égal au championnat du monde, avec un petit point d'avance pour le premier (celui du meilleur tour en course en Emilie-Romagne).

« Red Bull encore devant »

Position de tête, meilleur tour, victoire avec 25 secondes d'avance sur son équipier finlandais Valtteri Bottas et 34 sur Verstappen: l'an dernier, le week-end portugais avait été idéal pour le champion en titre, devenu à Portimao l'unique détenteur du record de victoires en F1 devant Michael Schumacher.

Difficile d'imaginer un tel scénario dimanche, tant l'écart s'est réduit entre l'écurie Mercedes, septuple championne du monde, et sa dauphine, qui semble même avoir l'avantage en ce début d'exercice.

« Red Bull est encore devant nous en termes de performance », admettait ainsi un Hamilton peu loquace jeudi. « Mais je pense que, de manière générale, nous avons fait plutôt du bon travail lors des deux premières courses et le chemin est encore long », tempérait celui qui peut décrocher sa 100e position de pointe samedi.

« Je suis heureux du travail réalisé avec la RB16B. Elle est plus rapide, a plus d'adhérence et plus d'équilibre », se félicite pour sa part Verstappen. « Nous commençons solidement la saison, mieux que jamais depuis que je suis arrivé dans l'équipe » courant 2016.

« L'état d'esprit est différent désormais, sachant qu'on peut se battre à chaque fois pour la position de tête », ce qui manquait les années précédentes, remarque le Néerlandais, qui se refuse toutefois à prédire l'issue des courses à venir.

« Réaliser un boulot parfait »

« La seule chose que je voie, c'est que nous sommes très proches. Eux ou nous devons essayer de réaliser un boulot parfait pour être capable de battre l'autre », termine-t-il. 

Pour Toto Wolff, Verstappen et les siens pourraient même ne pas être la seule menace. « Nous nous attendons à une nouvelle bagarre serrée avec Red Bull, et McLaren et Ferrari pourraient aussi s'en mêler », anticipe l'Autrichien. 

Ses prédictions sont probablement biaisées, sachant sa tendance à minimiser les forces des siens et à valoriser la concurrence. Les performances des écuries britannique et italienne, candidates à la troisième place chez les constructeurs, méritent toutefois le coup d'oeil. 

Lors de la manche précédente à Imola, le Britannique Lando Norris (McLaren), le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari) et l'Espagnol Carlos Sainz Jr (Ferrari) avaient terminé 3e, 4e et 5e, à plus de 20 secondes du vainqueur néerlandais mais séparés par... à peine plus de 3 secondes!