Ne manquez pas la 2e séance d'essais libres du Grand Prix de Belgique vendredi dès 9 h dans notre environnement multiplex.

LONGUEUIL, Qc – Alors que la plupart des grandes ligues de sport professionnel nord-américaines ont boycotté leurs matchs ou songent à le faire à la suite de l'altercation tragique impliquant Jacob Blake à Kenosha au Wisconsin la fin de semaine dernière, afin de protester contre le racisme systémique et la brutalité policière, cette option n'a pas été envisagée par les pilotes de Formule 1 pour le Grand Prix de Belgique.

C'est du moins ce qu'a affirmé Lance Stroll, en visioconférence jeudi de Spa-Francorchamps. Le Québécois a cependant rappelé que plusieurs initiatives avaient été mises en place depuis le début de la saison par la série pour manifester son soutien au mouvement « Black Lives Matter » et « End Racism ».

L'actuel meneur au championnat, le pilote Mercedes Lewis Hamilton, a d'ailleurs été très volubile à ce sujet au cours de derniers mois, proposant même la mise sur pied d'un comité chargé de favoriser la diversité dans le sport automobile.

« J'ai vu ce qui s'est passé dans la NBA et je comprends très bien que des joueurs soient frustrés et veuillent voir des changements. On veut tous voir des changements, et il faut respecter ça, a-t-il dit. Ici, en F1, j'aimerais bien croire qu'on essaie de faire la même chose – on met des chemises "End Racism" et personnellement je veux voir des changements pas uniquement dans le mouvement "Black Lives Matter", mais aussi en général sur la planète. C'est un défi pour les années à venir, et on doit bien commencer quelque part. Il faut poser des gestes pour faire des changements. »

Toutefois, lorsqu'on lui a demandé si la possibilité d'annuler le Grand Prix de Belgique ce week-end avait été discutée, Stroll s'est rebiffé en déclarant simplement « non, on n'a pas discuté de ça ».

Ce n'est pas le seul facteur qui puisse potentiellement affecter le calendrier dans cette saison mouvementée. Les chances qu'une saison complète de F1 soit présentée en 2020 semblaient plutôt faibles au mois de mars, lorsque la pandémie de coronavirus a éclaté.

À ce sujet, Stroll, qui pointe présentement au cinquième rang du championnat des pilotes, s'est dit agréablement surpris que le calendrier compte maintenant 17 courses – les Grands Prix de Turquie, du Bahreïn (2) et d'Abou Dhabi ont été ajoutés plus tôt cette semaine.

« Si j'avais su (plus tôt cette année) que nous disputerions 17 courses, je me serais dit que ç'allait être très intense – et ça l'est, a admis le pilote de Mont-Tremblant. Je n'étais pas très optimiste, mais hey, ils ont fait du bon boulot pour que tout le monde en F1 soit en sécurité et que tout se déroule le plus normalement possible. La structure semble bonne. C'est bien de pouvoir courir sans être préoccupé par tout ce qui se passe à l'extérieur de la piste. »

Un premier podium depuis 2017?

Même s'il ne prévoit pas d'améliorations techniques apportées à sa voiture au courant de la fin de semaine, Stroll s'est dit confiant de pouvoir poursuivre sa progression au cours des prochaines semaines.

Et il n'exclut pas un podium en 2020 – ce serait alors son deuxième en carrière, après sa troisième place au Grand Prix d'Azerbaïdjan en 2017, alors qu'il pilotait pour l'écurie Williams.

« On se bat pour ça, mais ce sera une course très difficile (cette fin de semaine), a admis le principal intéressé. C'est sûr qu'il va pleuvoir pendant une partie de la course dimanche, alors on doit être prêt pour tout. »

D'autre part, Stroll est également demeuré vague quant à son avenir avec Racing Point, qui deviendra Aston Martin F1 l'an prochain. Son volant n'est toujours pas confirmé en vue de 2021.

« On va voir ce que l'avenir nous réserve. Je dois prendre une fin de semaine à la fois, et c'est là-dessus que je me concentre pour l'instant », a-t-il résumé.

Le Grand Prix de Belgique sera la septième manche du calendrier 2020 en F1, et il se mettra en branle vendredi avec la présentation des deux premières séances d'essais libres. Le meilleur résultat de Stroll en carrière à Spa-Francorchamps est une 10e place, acquise l'an dernier avec Racing Point.

Stroll appuie la sortie de son père à Silverstone

L'équipe Renault a confirmé plus tôt cette semaine qu'elle avait retiré son appel pour contester les sanctions qui avaient été imposées par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) à l'équipe Racing Point, qui aurait copié le système de freinage des voitures Mercedes.

Plus tôt cet été, la FIA lui a retiré 15 points de classement et lui a imposé une amende de 400 000 euros (631 000 $ CAN). Étrangement, l'organisation qui chapeaute le sport automobile sur la planète a permis à Racing Point de poursuivre la saison avec les pièces problématiques sur ses voitures.

Renault a justifié sa décision par le fait qu'« un travail intensif et constructif entre la FIA, Renault et toutes les parties prenantes de la F1 a conduit à des progrès concrets dans la préservation de l'intégrité du sport par le biais d'amendements aux règlements sportifs et techniques prévus pour la saison de course 2021 ».

Cette décision signifie que Ferrari est la seule écurie à maintenir son appel des sanctions qui ont été imposées à l'équipe appartenant à l'homme d'affaires québécois Lawrence Stroll.

Pour sa part, Racing Point a annoncé qu'elle a choisi de poursuivre les procédures afin d'être blanchie. Le dossier a été transféré à la Cour d'appel internationale de la FIA.

Stroll père avait émis un communiqué en marge du Grand Prix soulignant le 70e anniversaire de la F1 à Silverstone plus tôt en août dans lequel il s'est dit « consterné » par « le manque d'esprit sportif de nos concurrents ». Il avait expliqué sa sortie publique « parce que je suis extrêmement fâché du fait qu'on laisse entendre que nous avons contourné (des règlements) ou triché – surtout dans les commentaires de nos adversaires ».

Interrogé sur la sortie de son père jeudi, Lance Stroll a indiqué qu'il l'appuyait et qu'elle était devenue nécessaire pour de nombreuses raisons.

« C'était important que quelqu'un s'exprime au nom de notre équipe, parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont travaillé très fort pour développer cette voiture, et ils méritent le respect », a-t-il conclu.

Le souvenir d'Anthoine Hubert est encore vif

Accroupi avec ses mains serrées et sa tête penchée, Pierre Gasly a déposé des fleurs à l'endroit où son vieil ami Anthoine Hubert est décédé l'an dernier à la suite d'un accident tragique survenu la veille du Grand Prix de Belgique.

Stroll a semblé très émotif lui aussi.

« J'ai couru avec lui en Formule 3 en 2016, et ç'a (sa mort) été l'une de mes journées les plus sombres en sport automobile. Ça me hante encore, lorsque je mets les pieds sur ce circuit. Mes pensées étaient avec lui ce matin lorsque je me suis présenté ici. Je crois qu'il sera avec moi cette fin de semaine dans la voiture... c'est un événement tragique, et il restera pour toujours dans notre coeur », a évoqué Stroll.

Quant à Correa, qui a récupéré après avoir été placé dans un coma artificiel en raison d'importantes blessures aux poumons et à la jambe droite subies lors de l'accident, il s'est présenté à Spa pour rendre hommage à Hubert.

« J'avais l'impression qu'il était temps pour moi de tourner la page sur cet événement, et de rendre hommage à Anthoine, a dit l'Américain. Je ne pouvais véritablement le faire de chez moi à Miami. C'était quelque chose en suspens. J'ai obtenu une invitation de la F2, et je l'ai acceptée immédiatement... Ce sera cependant un week-end très émotif pour moi. »

Correa, qui est âgé de 21 ans, espère pouvoir renouer avec la course automobile l'an prochain.

« Je dois encore subir quelques interventions chirurgicales, a-t-il mentionné. Mais les grosses plaques de métal qui enrobent ma jambe devraient être retirées d'ici la fin de l'année. »

En l'honneur de Hubert, la F2 a retiré le no 19 et une minute de silence sera respectée avant la course de F2, samedi, et celle de F1, dimanche.