HOCKENHEIM, Allemagne - Ferrari a besoin de gagner, dimanche à Hockenheim, pour se rassurer avant la trêve estivale de la Formule 1, mais la Scuderia aura du mal à battre à la fois Nico Rosberg et Lewis Hamilton.

Les pilotes des Flèches d'Argent ont remporté 10 Grands Prix sur 11 (cinq chacun) depuis le mois de mars, ne réussissant que trois doublés. La seule grosse exception à la règle a été la victoire de Max Verstappen en Espagne, en mai, pour ses débuts chez Red Bull.

Hamilton vient d'enchaîner trois victoires (Autriche, Grande-Bretagne, Hongrie), prenant ainsi les commandes du championnat pour la première fois de l'année, avec six points d'avance sur Rosberg.

Plus grave pour Ferrari, Red Bull Racing est revenue à un point de la Scuderia, grâce à la jolie 3e place de Daniel Ricciardo dimanche dernier en Hongrie. Et les moteurs Renault des châssis de Milton Keynes n'ont plus que 46 chevaux de retard sur les blocs propulseurs de Mercedes, selon Christian Horner, le Team Principal de Red Bull.

« Il y aura encore des progrès dans plusieurs domaines, notamment l'harmonie entre le moteur et le châssis », a annoncé Horner, définitivement rassuré par les qualités retrouvées de ses moteurs français... commandités par TAG Heuer, la fameuse marque suisse de montres haut de gamme.

« Vous allez me remplacer la semaine prochaine, donc je suis sûr que vous allez bien vous en sortir », a plaisanté Maurizio Arrivabene, interrogé dimanche soir par des journalistes italiens dans le paddock du Hungaroring, après la 4e place de Sebastian Vettel, derrière Ricciardo, et la 6e place de Kimi Räikkönen, derrière Verstappen.

Après avoir évoqué aussi « le charme de Ferrari », ces rumeurs impossibles à vérifier et jamais démenties, Arrivabene a surtout demandé qu'on le « laisse travailler en paix ». Et patatras, mercredi, la Scuderia a dû annoncer le départ de son directeur technique, James Allison, encore plus perturbé par le décès récent de son épouse que par les résultats décevants des monoplaces rouges.

Vettel énervé

« La bonne nouvelle, c'est que personne n'écrirait sur nous si nous étions ennuyeux. C'est donc qu'on doit être intéressants », a ironisé Arrivabene. « Notre équipe est forte et unie. Nous n'allons pas baisser les bras, jamais! », a-t-il ajouté.

Ce qui tombe bien pour le moral des troupes de Maranello, épuisées comme leurs rivales par la succession de six GP depuis la mi-juin, c'est que le fameux Stadium d'Hockenheim réussit souvent à la Scuderia. Sept GP d'Allemagne depuis 2004, quatre victoires Ferrari: Michael Schumacher deux fois (2004, 2006), Fernando Alonso deux fois (2010, 2012).

Vettel aimerait bien renouer avec la victoire, lui qui n'a plus gagné depuis Singapour en septembre 2015. Ca le calmerait car il semble un peu énervé depuis qu'il a passé le cap des 29 ans, début juillet. Sa course à Silverstone a été émaillée d'erreurs inhabituelles et dimanche à Budapest il a montré son doigt à un pilote Williams qui gênait le quadruple champion du monde.

Sur un circuit moins atypique que les rues de Bakou, les collines de Spielberg ou le tourniquet hongrois, les Ferrari devraient retrouver du tonus. D'autant que Räikkönen était le plus rapide en course, en Hongrie, dans la foulée de la prolongation de son contrat pour 2017.

Puisqu'on parle des aînés du plateau de F1, Alonso aura 35 ans vendredi, sur un circuit qu'il apprécie. Il a terminé 7e dimanche en Hongrie, à la régulière, et continue à se rapprocher, lentement mais sûrement, des avant-postes.

C'est l'autre intérêt de cette saison 2016, les rangs sont serrés et les performances voisines dans le milieu de tableau, loin derrière les trois équipes de têtes. Derrière Williams, 4e avec 94 points, il y a Force India (74), Toro Rosso (45), McLaren-Honda (38) et la débutante Haas (28), toutes capables de viser le Top 5, de temps en temps. Seules Renault, Manor et Sauber sont décrochées.

Ca garantit de belles bagarres dans le peloton, à bonne distance du duel Hamilton-Rosberg arbitré par Red Bull et Ferrari. Tant mieux pour les fans purs et durs de la F1 moderne.