LONDRES - L'écurie canadienne de Formule 1 Racing Point deviendra Aston Martin à compter de la saison de 2021, à la suite de l'achat d'une participation significative dans le manufacturier anglais d'un consortium mené par l'actuel propriétaire de l'équipe, le Québécois Lawrence Stroll.

Le groupe de Stroll a investi 182 millions de livres sterling (316 millions $ CAD) pour acquérir 16,7 % d'Aston Martin, et l'objectif sera maintenant de rebaptiser l'équipe Racing Point à temps pour la saison 2021. Au passage, Stroll est devenu le président et directeur exécutif d'Aston Martin.

Cette décision d'affaires a été prise 18 mois après que le consortium mené par Stroll ait pris le contrôle de l'équipe Force India, qui a été rebaptisée Racing Point à l'aube de la saison 2019.

« Je suis convaincu que ce capital, combiné à mon expérience dans l'industrie mondiale de l'automobile et de l'établissement de marques mondiales performantes, nous permettra de réaliser le potentiel d'Aston Martin au fil du temps », a souligné l'homme d'affaires de 60 ans dans un communiqué.

Le dévoilement officiel de la voiture Racing Point aura lieu le 17 février à Mondsee, en Autriche, deux jours seulement avant le début des essais hivernaux au circuit de Catalunya, en banlieue de Barcelone. Le fils de Stroll, Lance, ainsi que le Mexicain Sergio Perez sont les pilotes titulaires de cette équipe.

À la suite de cette annonce, l'équipe Red Bull a annoncé que son partenariat avec Aston Martin arrivera à échéance après la saison 2020.

Il s'agira d'un retour en F1 pour le manufacturier anglais après une absence de 60 ans, Aston Martin avait pris part à cinq courses inscrites au championnat de 1959-1960. Ses meilleurs résultats avaient été deux sixièmes places, aux Grands Prix de F1 de Grande-Bretagne et du Portugal en 1959.

Du travail à faire

Aston Martin a connu de meilleurs jours.

« La dernière année a été très décevante et difficile pour la compagnie, a expliqué le président et chef de la direction d'Aston Martin, Andy Palmer. Malgré nos efforts, les conditions difficiles et les mauvais résultats ont mis de la pression sur les liquidités, ce qui affecte notre capacité à respecter notre plan initial. »

Aston Martin, dont l'arrivée à la Bourse de Londres remonte à la fin de 2018, tente de retrouver un élan après avoir affiché une performance décevante, notamment au chapitre des ventes.

Le 7 janvier, le groupe avait lancé un avertissement sur ses résultats, citant notamment la performance décevante des ventes et des coûts plus élevés qui ont grugé les marges. Les livraisons aux concessionnaires étaient également en baisse de 7 %, à 5809 unités.

Même s'il a fait fortune dans le milieu de la mode où il a redressé des marques de prêt-à-porter, l'arrivée de M. Stroll au sein de l'équipe d'administrateurs d'un constructeur automobile est logique, d'après le professeur Karl Moore, du département de gestion de l'Université McGill.

« Il connaît bien le marché du luxe et comprend le marché dans lequel évolue Aston Martin, a souligné M. Moore au cours d'un entretien téléphonique. C'est une marque de luxe, de voitures performantes. Les contacts de M. Stroll dans le monde de la Formule 1 risquent d'aider également. »

Sur le parquet londonien, l'arrivée de M. Stroll chez le constructeur automobile a été accueillie favorablement par les investisseurs, puisque son action a pris près de 24 % pour se négocier à 498,8 pence.

Outre messieurs Stroll et Desmarais, les hommes d'affaires Jonathan Dudman, John Idol, John McCaw Michael de Picciotto et Silas Chou (un partenaire de longue date de M. Stroll) font aussi partie du consortium.