Deux hommes, dix courses, et un point
Formule 1 lundi, 17 juil. 2017. 07:20 vendredi, 13 déc. 2024. 18:00SILVERSTONE, Royaume-Uni - Un point seulement les sépare avec dix courses encore à disputer: le duel entre Sebastian Vettel et Lewis Hamilton pour le titre mondial en F1 ne pouvait être plus serré, le cap de la mi-saison passé au Grand Prix de Grande-Bretagne, remporté dimanche par le héros national.
Depuis sa victoire inattendue dans la première manche australienne fin mars, Vettel a affiché une belle constance, signant six de ses sept podiums sur les six premières courses.
Force est de constater que Ferrari a bien fait ses devoirs de vacances pour se mettre au niveau de Mercedes, triple championne du monde en titre pilotes et constructeurs, à la faveur du changement de réglementation technique intervenu à l'intersaison.
La Scuderia a créé la surprise avec une monoplace certes moins performante en vitesse pure - ce qui explique la supériorité des Mercedes en qualifications (6 positions de tête pour Hamilton, 2 pour son coéquipier Bottas, les deux restantes pour les Ferrari) - mais plus maniable et moins capricieuse en course.
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Hamilton, lui, a connu des ratés - en Russie (4e) et plus encore à Monaco (7e) -, la faute à des pneumatiques au fonctionnement longtemps resté impénétrable pour son équipe. En Azerbaïdjan (5e) et en Autriche (4e), ce sont un appui-tête mal fixé et une boîte de vitesses à remplacer qui ont contrarié ses plans.
« Pendule »
En compétiteur averti, le Britannique a plié, sans pour autant se priver de faire ostensiblement « la tronche », mais n'a pas rompu. Dès qu'il en a eu l'occasion, il a même signé des coups de maître, s'imposant à Montréal et à Silverstone au terme de week-ends parfaits ou presque.
Il n'a pas non plus oublié de jouer avec les nerfs d'un rival parfois explosif, notamment après leur accrochage à Bakou et le coup de roue pour lequel le pilote Ferrari a été contraint de présenter des excuses. En chevalier blanc de la sécurité routière, Hamilton a plusieurs fois déploré le « mauvais exemple » donné aux fans.
Le GP de Grande-Bretagne, enfin, a montré que la chance pouvait changer de camp. À deux tours de s'adjuger la troisième place, Vettel a crevé, sans préavis, et terminé septième après un passage imprévu par les stands.
Huitième, il aurait cédé les commandes du Championnat. Il sauve sa tête d'un point, mais va permettre à son adversaire d'aborder la dernière course avant la trêve estivale, en Hongrie dans quinze jours, gonflé à bloc.
Faut-il y voir un des tournants de la saison? La star de Mercedes, qui clame n'avoir « jamais aussi bien piloté », n'était pas aussi catégorique après sa victoire dimanche, évoquant un « pendule » qui oscille sans cesse entre son écurie et sa rivale.
Arbitres
« Il a balancé un peu plus fort ce week-end, jugeait-il. Bien sûr, nous espérons qu'il continue de le faire dans notre direction, mais un pendule balance de tous les côtés. Il faudra être vigilants pour réagir à ce qui nous arrivera dans les prochaines courses. »
« Il n'y a pas de raison de paniquer ou même de s'inquiéter, a pour sa part balayé le pilote Ferrari. Nous avons une voiture rapide, nous avons juste à travailler sur quelques petites choses pour être encore plus rapides. » Et de prévenir: « Je n'aime pas perdre, je déteste ça, je vais donc faire en sorte que ça ne soit pas le cas la prochaine fois ».
Si Hamilton et Vettel sont un cran au-dessus, certains n'ont pas renoncé à jouer les arbitres. À commencer par l'autre pilote Mercedes, Valtteri Bottas, qui pointe à 23 points et ne cache plus lorgner sur la couronne mondiale depuis sa victoire en Autriche.
Débarqué en janvier, le Finlandais a immédiatement su tirer le meilleur de sa monoplace pour décrocher sept podiums, dont deux victoires (un bilan largement supérieur à ses neufs podiums en quatre ans chez Williams), et prouvé, avec deux belles remontées en Azerbaïdjan (2e) et en Grande-Bretagne (2e), qu'il sait garder la tête froide.
Red Bull aussi espère jouer de plus en plus souvent les trouble-fête, avec une monoplace certes moins bien née que ses rivales mais qui ne cesse de progresser. Il peut bien ne plus rester que dix courses sur vingt à disputer, 2017 ne fait que commencer.