SHANGHAI, Chine - Années 1960 et 1970 pour l'ambiance malgré le danger, années 1990 et 2000 pour l'allure des monoplaces: à l'occasion du 1000e Grand Prix de Formule 1 ce week-end en Chine, le pilotes actuels évoquent les époques dont ils sont nostalgiques.

Le débutant thaïlandais Alexander Albon (Toro Rosso) a beau être, à 23 ans, un des plus jeunes sur la grille, il se verrait bien dans une monoplace « old school des années 1950 », comme le seul de ses compatriotes à avoir couru en F1, Prince Bira, en 1950 et 1954. 

« J'aimerais voir comment le sport était à ses débuts » en mai 1950, explique-t-il. « Mais je sais que c'était dangereux donc j'emmènerai mon système HANS (un équipement de sécurité soutenant la tête et le cou des pilotes développé dans les années 1980, NDLR) avec moi. »

Le Finlandais Kimi Räikkönen (Alfa Romeo Racing) et le Mexicain Sergio Pérez (Racing Point) sont eux fans des « sixties » et des « seventies ».  

« La fin des années soixante et les années soixante-dix étaient plus amusantes, plus détendues, plus authentiques pour ce qui est de la course, estime le vétéran du paddock, âgé de 39 ans, qui ne cache pas son désintérêt pour les activités promotionnelles et les échanges avec les médias. C'était aussi beaucoup plus dangereux mais c'était normal à l'époque. »

« Pour le pilote, le risque que vous preniez pouvait faire la différence, abonde Pérez,  29 ans. Je pense que c'est quelque chose qui m'a manqué dans ma carrière. Ce sont les voitures qui font la différence et pas tellement les pilotes. »

« L'atmosphère était également très détendue, regrette-t-il. Je pense que de nos jours, la Formule 1 est trop dans l'apparence. J'aimerais que ce soit un peu plus détendu et que les gens s'amusent davantage. »

« La vraie course »

Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), 34 ans, est lui un homme des années 80. « En termes de course pure, les voitures du début et du milieu des années 80 sont celles que je choisirais, confie le quintuple champion du monde. Ce sont celles que je préfère, mais je serais déjà vieux, donc je suis heureux de courir aujourd'hui! ».

Le Français Romain Grosjean  « n'irait (lui) pas aussi loin dans le passé. J'adore les saisons 1993 et 1994 et aussi 2005 et 2006. C'était la vraie course », s'enthousiasme le Français de Haas. 

« J'adore les voitures de cette époque, elles avaient une allure incroyable », détaille le pilote de 32 ans. C'était aussi un temps d'incertitude avec « la guerre des pneus (les écuries étant équipées par plusieurs fournisseurs, NDLR), qui était assez amusante à regarder, et les pleins en course. »

« J'ai piloté une voiture de 2007, c'était plutôt une bonne époque », se souvient-il.

Ce n'est pas le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), 21 ans, qui dira le contraire. Celui-ci se voit bien en piste « entre 2004 et 2008 », juste après la fin de carrière de son père, Jos, qui a couru en F1 entre 1994 et 2003.  

Et d'ajouter: « J'aimerais aussi essayer une voiture du début des années 1990. Avant cela, ça ne m'intéresse pas. C'était un peu trop dangereux. » C'était mieux avant? Pas pour tout le monde!