PARIS – Mercedes a présenté mardi une nouvelle monoplace très similaire à celle de 2020, gel réglementaire oblige, et vise avec Lewis Hamilton et Valtteri Bottas un huitième doublé consécutif constructeur-pilote, avant une révolution attendue en F1 en 2022.

Si l'on écoute le patron de Mercedes, l'écurie allemande n'attaque pas forcément l'année comme favori : « il vaut mieux être plutôt sceptique qu'optimiste », a expliqué Toto Wolff lors d'une conférence de presse après la présentation de la nouvelle monoplace.

Mais, sans grand changement réglementaire, il va être difficile de contrarier la domination de Mercedes, qui roule sur la Formule 1 depuis l'instauration des moteurs hybrides. Elle a tout remporté depuis 2014 avec Hamilton au volant, seulement battu en 2016 par son coéquipier de l'époque Nico Rosberg.

En 2021, le Britannique, qui aura toujours comme coéquipier Valtteri Bottas, rêve d'un huitième titre record qui le placerait seul au sommet de la F1. Devant les sept sacres de Michael Schumacher au tournant des années 2000 et les cinq de Juan Manuel Fangio dans les années 1950.

Développement secret

Pour y parvenir, il sera à bord de la monoplace W12, présentée mardi, qui reste en grande partie basée sur celle de 2020 car la plupart des développements ont été gelés, hormis un nouveau règlement obligatoire concernant l'aérodynamique.

« La partie que nous ne vous montrons pas est celle au ras du sol », explique avec malice le directeur technique de Mercedes James Allison dans la vidéo de présentation de la monoplace qui arbore, comme l'an dernier, une livrée principalement noire, en hommage à la lutte contre les discriminations raciales chère à Hamilton.

« Cette zone est celle qui a été la plus touchée par la nouvelle réglementation. Il y a un tas de détails aérodynamiques que nous ne sommes pas tout à fait prêts à dévoiler. »

De quoi « gagner quelques semaines supplémentaires » avant les essais de pré-saison du 12 au 14 mars à Bahreïn puis le premier Grand Prix, toujours à Bahreïn, le 28 mars.

Outre ces changements, la marge de manoeuvre semble maigre pour les autres écuries, qui misent davantage sur 2022, année d'une révolution annoncée avec de nombreux changements sensés rétablir l'équilibre des forces entre les écuries.

En attendant, Mercedes est toujours l'équipe à battre et Bottas, double vice-champion du monde en titre, espère bien, enfin, passer no 1 : « absolument, je crois que je peux me battre pour le titre ».

« Cette année, je vais être plus exigeant que jamais envers moi-même », a expliqué le  Finlandais, pointant « la régularité » et « la communication » comme les points à améliorer.

Verstappen sur les radars

« Avec Valtteri, nous savons exactement ce que nous avons et nous apprécions cela », a avancé pour sa part Wolff.

Est-ce à dire que Mercedes se satisfait d'avoir une vraie hiérarchie entre ses pilotes pour ainsi éviter une bataille frontale? « Cela ne veut pas dire qu'il n'a pas ce qu'il faut pour remporter le championnat du monde », rectifie Wolff.

Pour 2022, le patron autrichien a confirmé que Mercedes allait premièrement parler avec ses pilotes actuels pour évoquer une prolongation. S'ils ne sont pas reconduits, pour une raison ou une autre, le pilote Red Bull Max Verstappen apparaît, avec ses dix victoires en Grand Prix pour 119 départs à seulement 23 ans, comme un des prétendants.

« Max est certainement un jeune pilote exceptionnel qui sera dans le futur sur tous les radars, mais nous ne draguerons pas à l'extérieur avant de nous être mis d'accord avec nos deux pilotes », a indiqué Wolff.

Pour le Britannique de Williams George Russell, 23 ans, qui avait remplacé à merveille Hamilton touché par la COVID-19 au Grand Prix de Sakhir fin 2020, « l'avenir est prometteur dans tous les cas », assure Wolff. « Il dépend de la tournure que prendra la situation des pilotes au sein de Mercedes. »