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MONTRÉAL, Canada - Max Verstappen (Red Bull), solidement installé en tête du championnat du monde de Formule 1, a l'occasion au Canada de creuser l'écart sur son rival de Ferrari Charles Leclerc, rétrogradé 3e après son abandon en Azerbaïdjan et en quête de rebond.

La Formule 1 est de retour à Montréal après deux ans d'absence sur fond de crise sanitaire, et c'est à peine si l'on évoquera le dernier vainqueur sur le circuit Gilles Villeneuve, Lewis Hamilton. 

En 2019, le pilote Mercedes surclassait encore la concurrence et s'offrait sa 7e victoire au Québec. Mais en cette saison 2022, le septuple champion du monde n'est plus en mesure de gagner, à la régulière, au volant d'une Flèche d'argent réduite à jouer le troisième rôle derrière Red Bull et Ferrari.

À un tiers de la saison, avant la 9e course sur 22 dimanche, l'heure d'un premier bilan a sonné et le maître horloger n'est autre que le tenant du titre: Verstappen, 21 points devant son équipier Sergio Pérez et 34 devant Leclerc.

Le rubis néerlandais a tout pour continuer à briller. D'une part une confiance décuplée par son premier titre mondial. D'autre part une Red Bull née pour gagner, et dont les problèmes de fiabilité du début de saison (double abandon à Bahreïn et abandon en Australie pour Verstappen) semblent oubliés. 

Avec le fidèle lieutenant Pérez, prêt à sacrifier sa place pour le meneur « Max », Red Bull tient un duo au sommet. Une première pour le taureau ailé depuis 2011, alors avec Sebastian Vettel et Mark Webber.

Alors, pour empêcher le retour de l'hégémonie Red Bull (2010-2013), Ferrari doit mettre au placard ses démons. 

Après avoir dominé le début de saison grâce aux victoires de Charles Leclerc à Bahreïn et à Melbourne, Ferrari accumule les erreurs. En Espagne et la semaine dernière à Bakou, Leclerc a abandonné sur problèmes mécaniques alors qu'il menait. A Monaco, c'est une mauvaise stratégie qui lui a coûté la victoire.

Du marsouinage plein le dos

Pourtant, Leclerc est en grande forme. Si le pilote monégasque est parti à la faute en Italie en avril, finissant 6e alors qu'une 3e place était acquise, il est depuis irréprochable et vient de signer les quatre dernières positions de tête. 

Le plus rapide sur un tour, c'est lui. Reste à Ferrari de lui donner une machine et une tactique capables de s'inscrire dans la durée.

Avec déjà 80 unités de moins que Red Bull au classement des constructeurs, le temps commence à presser pour Ferrari si la Scuderia veut offrir à ses tifosi un premier titre depuis 2008, ou depuis 2007 chez les pilotes.

À l'affût, Mercedes est 3e à 38 points de Ferrari. Portée par sa recrue George Russell (4e à 17 points de Leclerc), l'écurie allemande devra encore gérer ses problèmes de marsouinage. Des rebonds fâcheux qui valent à Hamilton et ses 37 bougies des douleurs au dos, comme il s'en est plaint dimanche.

Russell, Carlos Sainz (Ferrari), Pierre Gasly (AlphaTauri), Valtteri Bottas (Alfa Romeo) ou encore Daniel Ricciardo (McLaren)... Les pilotes sont nombreux à regretter l'absence de solution face aux rebonds dans les lignes droites. 

La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a entendu leurs plaintes et annoncé jeudi des mesures à court terme pour « réduire » ce phénomène aérodynamique lié au retour de « l'effet de sol » en F1. Notamment des contrôles accrus des planchers et des pontons, une limitation des « oscillations verticales » des châssis de F1 et une réunion technique avec les écuries.

Ce week-end, ils vont encore devoir faire avec sur le circuit fluvial de l'Île Notre-Dame. Avant que les ingénieurs ne corrigent le tir sans perdre en performance, de l'eau aura coulé sous les ponts du Saint-Laurent.