Pour Esteban Ocon, la course se joue en coulisses
Formule 1 vendredi, 21 juin 2019. 08:14 vendredi, 13 déc. 2024. 08:49LE CASTELLET, France - Pour Esteban Ocon, les Grands Prix de F1 se jouent cette année en coulisses, le jeune pilote français se retrouvant privé de baquet en course tout en se rattrapant dans le simulateur où il aide à la mise au point des Mercedes.
Le natif d'Evreux (Normandie) a été victime du jeu de chaises musicales en fin de saison dernière et n'a pu trouver de volant cette année. Considéré à 22 ans comme l'un des espoirs de la F1 après deux très bonnes saisons, il est « couvé » par Mercedes dont il est pilote de réserve.
« J'ai passé beaucoup, beaucoup de temps dans le simulateur depuis le début de l'année, c'est très important pour l'équipe, on développe la voiture. Quand je viens sur les Grands Prix, l'équipe me pose des questions, c'est vraiment un gain pour elle », assure-t-il en marge du Grand Prix de France au Castellet en fin de semaine.
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Lors du GP de Monaco par exemple, il était dans le simulateur le vendredi, lorsque Lewis Hamilton et Valtteri Bottas ne pouvaient pas tourner sur la piste entre les essais libres du jeudi et les essais qualificatifs du samedi.
Les progrès technologiques permettent aux simulateurs de reproduire quasiment à l'identique le comportement d'une monoplace de F1 et le pilote de réserve devient un « troisième homme », d'autant plus que les essais sur la piste hors weekends de course sont limités.
« Si le team rouge (celui de Lewis Hamilton) demande un certain réglage, on va le tester et si le team bleu (Valtteri Bottas) demande autre chose, on va le tester aussi », précise-t-il. « Il n'y a aucune limite, on peut tout faire. »
Cela lui permet aussi de découvrir les secrets de pilotage des deux pilotes de Mercedes. « Je change le volant aussi, selon que c'est Lewis ou Valtteri. Je suis un peu au milieu », estime-t-il, assurant qu'il « apprend énormément » dans l'optique de son retour en piste.
Il reconnaît toutefois une petite frustration à voir ses coéquipiers tourner alors qu'il reste dans les puits. « J'aimerais bien être sur la piste et rouler dans la voiture. Quand j'entends les voitures démarrer je n'ai qu'une seule envie c'est de monter dedans. Pour l'instant, il faut que je travaille très bien pour l'équipe, je suis bien entouré et cela devrait avancer pour moi cette saison pour trouver des solutions. »
« C'est comme le vélo »
Valtteri Bottas n'a qu'une option pour son contrat l'an prochain chez Mercedes et nombreux sont ceux dans le paddock estimant qu'Esteban pourrait le remplacer s'il n'est pas à la hauteur. Actuellement 2e au championnat du monde, il a remporté deux Grands Prix depuis le début de la saison pour cinq à Hamilton et, s'il ne démérite pas, il peine à suivre le rythme imposé par son quintuple champion du monde de coéquipier.
Le pilote français ne veut pas se prononcer sur le sujet, étant en quelque sorte juge et partie. Il n'a toutefois pas voulu aller courir dans une autre discipline dans l'attente de voir la situation en F1 se débloquer.
Reste que le simulateur, s'il reproduit le « ressenti » d'une F1, n'offre pas les véritables conditions d'une course.
« L'oeil de la course, la gestion de la course c'est quelque chose qui ne se perd pas. C'est un peu comme le vélo, quand on revient on l'a ou on ne l'a pas, cela ne se travaille pas », assure Esteban. Il entretient la réactivité, la coordination, la « détection visuelle », pendant son année sabbatique « mais je le ferais aussi si je roulais cette année », précise-t-il.
« J'avais des opportunités d'aller dans d'autres catégories mais, pour moi, il n'y a que la F1 qui compte et on a décidé avec Mercedes que cette année je serai complètement concentré sur la F1. Si l'année prochaine je ne trouve pas de baquet, dans le pire des cas j'irais dans une autre catégorie mais ce n'est pas du tout ce que je veux. Ce que je veux c'est être en F1 l'année prochaine ».