Red Bull vise le titre à Austin, Max Verstappen lorgne les records
Le titre constructeur et la lutte pour la deuxième place au classement pilotes constituent les enjeux du Grand Prix de F1 des Etats-Unis, où Max Verstappen, désormais double champion du monde, tentera d'égaler le record de 13 victoires sur une saison.
Quinze jours après le deuxième sacre d'affilée du Néerlandais, dans des conditions dantesques à Suzuka - où la pluie a longtemps interrompu la course - puis rocambolesques avec une officialisation du sacre dans la confusion totale - pendant une interview d'après-course et après une pénalité infligée à Charles Leclerc, son équipe Red Bull peut à son tour être récompensée.
L'écurie compte, avant le rendez-vous d'Austin (Texas), 165 points d'avance sur Ferrari. Or, 191 points peuvent être glanés sur les quatre derniers GP (USA, Mexique, Brésil, Abou Dhabi). Ce n'est donc qu'une question de temps pour qu'elle décroche le cinquième titre de son histoire (depuis 2005), le premier depuis 2013.
Le champagne est au frais, prêt à être débouché... Entre autres scénarios possibles, il faudrait que ses deux pilotes, Verstappen et Sergio Pérez, finissent devant ceux de la Scuderia, Leclerc et Carlos Sainz.
Pourtant, l'heure n'est pas complètement à la fête, car Red Bull vient de se faire épingler par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) pour avoir dépassé le plafond budgétaire la saison passée. La seule écurie dans ce cas.
Red Bull sanctionné?
Selon la FIA, l'infraction commise est « mineure », c'est-à-dire un dépassement en deçà de 5% du plafond alors fixé à 145 millions de dollars.
L'instance a expliqué jeudi qu'un accord d'acceptation avait été proposé à Red Bull, qui doit décider de l'accepter ou non.
Ce dernier, qui reste confidentiel, peut notamment comporter, selon le règlement financier de la F1 qui le prévoit, une « pénalité financière » ou une « pénalité sportive ».
Si l'écurie ne reconnaît pas être en faute, et donc décide de refuser l'accord, l'affaire sera portée devant le comité d'arbitrage compétent en matière de plafonnement budgétaire (« Cost Cap Adjudication Panel »).
Zak Brown, patron de McLaren, a estimé cette semaine que Red Bull a bénéficié d'un « avantage déloyal », résultant d'« une triche », et réclame donc « sanctions financière et sportive ».
Interrogé jeudi, Lewis Hamilton (Mercedes), qui avait perdu le titre face à Verstappen l'an dernier, a appelé à préserver « l'intégrité du sport » et averti qu'en cas de sanction « souple », le plafond budgétaire perdrait toute raison d'être.
Verstappen a, au contraire, répété l'argument de son équipe, qui refuse d'avouer toute irrégularité, et a parlé de critiques « hypocrites » de ses concurrents.
En attendant, sur le Circuit des Amériques (COTA), long de 5,513 km et très vallonné, la rivalité Red Bull/Ferrari se prolongera chez les pilotes, pour le gain de la 2e place au général. L'actuel dauphin de Verstappen (366 pts), son coéquipier mexicain Pérez (253), ne compte qu'un point d'avance sur le Monégasque Leclerc (252).
Mercedes plus léger
S'ils peuvent encore jouer les trouble-fêtes, George Russell (4e, 207 pts, Mercedes) et Carlos Sainz (5e, 202 pts, Ferrari) devraient plus probablement jouer la 4e place.
Sixième, le septuple champion Lewis Hamilton (180 pts) est décroché mais visera une première victoire en 2022, pour l'honneur.
Du haut de sa première place, désormais gravée dans le marbre, Verstappen, vainqueur ici-même l'an passé, se concentre à présent sur les pages d'histoire à écrire.
Il peut en effet égaler dimanche le record de 13 succès sur une saison, détenu par les Allemands Michael Schumacher (Ferrrari, 2004) et Sebastian Vettel (Red Bull, 2013). Il faudra nuancer ce possible record après le 22e et dernier GP de 2022, au prorata du nombre de courses: en 2004 il y en avait dix-huit, et en 2013 dix-neuf.
« Super Max » peut aussi, à terme, battre le record de points au championnat. Il en compte 366, soit 47 de moins que Hamilton quand il avait totalisé 413 unités en 21 GP en 2019.
Pour l'occasion, Verstappen arborera un casque customisé avec les étoiles du drapeau des USA, une référence également présente sur les monoplaces Williams. Histoire de célébrer les dix ans de présence d'Austin au calendrier et de rappeler que la conquête de l'Amérique ne fait que s'accentuer pour la F1, qui a inauguré au printemps le GP de Miami et investira le strip de Las Vegas en 2023.