MONTRÉAL - À l'instar de Red Bull, l'équipe Ferrari a reconnu jeudi qu'elle comptera sur une nouvelle évolution moteur au Grand Prix de Formule 1 du Canada. Mais ce n'est pas ce qui a retenu l'attention du pilote Sebastian Vettel jeudi; ce sont plutôt les pneus.

Cet enjeu risque d'être déterminant ce week-end sur le circuit Gilles-Villeneuve. Le manufacturier de pneus Pirelli a d'ailleurs déclaré plus tôt cette semaine que l'épreuve montréalaise sera un test important pour les nouvelles gommes hypertendres.

La course servira en ce sens d'étalon de mesure afin de déterminer quelles gommes seront privilégiées pour les autres Grands Prix cette saison.

Les pneus hypertendres, aux flancs roses, ont été utilisés pour la première fois au Grand Prix de Monaco, mais la particularité du circuit urbain, où la vitesse de pointe n'est guère élevée, a empêché Pirelli de tirer des conclusions claires sur la qualité de ceux-ci.

« C'est important pour nous de comprendre le comportement de la gomme hypertendre au Canada, a déclaré au site internet Motorsport.com le grand patron de Pirelli Mario Isola. Ça aura un impact sur le choix des pneus plus tard cette saison.

« Nous avons un nouveau pneu (hypertendre) sur lequel nous apprenons des choses. Nous avons certes recueilli des données pour ces gommes sur un circuit qui n'est pas celui d'Abu Dhabi ni de Barcelone, où nous avons déjà procédé à des tests, a ajouté Isola. Mais la piste au Canada est différente, elle a plus d'adhérence; donc elle nous enseignera davantage sur la dégradation des hypertendres à l'arrière de la voiture, plutôt qu'à l'avant. »

Un point de vue qu'a partagé Vettel.

« Ce seront les mêmes pneus (qu'à Monaco), mais l'environnement, la piste, tout est différent, a-t-il souligné. Le coefficient de dégradation des pneus pourrait donc être différent de celui à Monaco. Nous verrons, mais les essais libres du vendredi seront importants. »

Ne le comptez toutefois pas parmi ceux qui raffolent des nouvelles gommes hypertendres. Il l'a d'ailleurs de nouveau exprimé en point de presse jeudi dans les paddocks.

« La situation des pneus à Monaco était bien pire que lors des courses précédentes, a admis le quadruple champion du monde. C'est malheureux, parce que contrairement à l'an dernier, alors que nous avions un peu de gestion du rythme à faire, cette année nous ne pouvions carrément pas pousser. »

« Évidemment, à Monaco, c'est une situation unique, mais de manière générale, je crois que les pneus cette saison sont plus vulnérables (qu'en 2017) », a-t-il ajouté.

Vettel a souligné que le facteur de dégradation des pneus pourrait jouer en faveur de Red Bull, comme il l'a remarqué en piste il y a deux semaines, ainsi que l'évolution apportée au moteur Renault.

« Je crois que leur voiture sollicite moins les pneus que la nôtre, a évoqué l'Allemand. Je crois donc que ça pourrait les aider, sur une piste comme celle-ci, et puis leur amélioration au niveau du moteur sera à surveiller. Je crois que ce sera serré ce week-end, mais avec un peu de chance Ferrari terminera devant. »

D'autre part, le porte-parole de Ferrari, Alberto Antonini, a déclaré avant le point de presse du coéquipier de Vettel, Kimi Raikkonen, qu'il ne répondrait à aucune question relative au dossier de harcèlement sexuel dont il fait l'objet.

La semaine dernière, Raikkonen a porté plainte pour extorsion et harcèlement à la police de Montréal contre une jeune femme qui l'accusait d'avoir commis des gestes sexuels déplacés lors du Grand Prix du Canada de 2016.

Circuit Gilles-Villeneuve