DOHA, Qatar - La Formule 1 découvre ce week-end le Qatar et début décembre l'Arabie saoudite, deux nouveaux pays et circuits à appréhender rapidement pour les pilotes et les équipes, à l'aide d'une préparation adaptée.

« Je n'ai pas du tout roulé sur cette piste, sauf en vélo »: c'est d'une feuille quasiment vierge que Charles Leclerc et les autres pilotes sont partis vendredi pour les premiers tours d'essais libres du circuit de Losail.

Le vélo, qu'il a enfourché mercredi et jeudi avec son équipier Carlos Sainz, « ça n'aide pas vraiment », confesse le Monégasque de Ferrari, « même si ça nous permet de voir les vibreurs, voir où est-ce qu'on peut couper un peu plus ou un peu moins ».

Même si Leclerc n'a pas eu le temps de faire du simulateur, la faute à un calendrier surchargé (États-Unis, Mexique, Brésil et Qatar depuis le 24 octobre), cet outil est la pierre angulaire de la préparation avant d'entrer dans une nouvelle arène.

« Chaque fois qu'il y a une nouvelle piste, vous faites 30-40 tours supplémentaires pour apprendre où la piste va, connaître plus ou moins les lignes, les vitesses, les données, le type de virages, la configuration de la voiture », développe Sainz.

« Comprendre où ça tourne »

Le simulateur, Esteban Ocon s'y est attelé jeudi matin: « On a réussi à construire quelque chose rapidement chez les ingénieurs, parce qu'on n'avait pas pu en faire à Enstone », au siège châssis d'Alpine. 

« On a pu avoir des datas, j'ai pu comprendre où est-ce que ça tourne exactement », ajoute le Français. 

Alors, à quoi ressemble le Qatar? « Ça se rapproche un peu de Zandvoort (Pays-Bas), où il y a beaucoup de virages qui se suivent. C'est sûr qu'il y a beaucoup plus de dégagements hors-piste, mais sur les caractéristiques des virages et du tracé, ça y ressemble », estime Leclerc.

Pour Ocon, « ça ressemble un peu à la Malaisie, avec beaucoup de virages rapides qui s'enchainent et seulement deux lents... Ou à Istanbul peut-être ».

Pierre Gasly (AlphaTauri) met tout le monde d'accord: « Ça ressemble à pas grand chose que l'on connait ». 

« C'est stimulant d'aller sur une piste que personne ne connaît, car il y a toujours ce facteur de rapidité d'adaptation », explique Gasly. « On fait du simulateur pour arriver aux essais avec des points de repère. Ensuite avec trois séances (d'une heure chacune, ndlr) je pense qu'on va arriver à trouver les trajectoires ». 

« Mais c'est plus compliqué pour l'équipe, pour rapidement trouver les bons réglages », estime le pilote normand, qui a été très rapide lors des deux premières séances d'essais vendredi, deux fois 2e derrière Max Verstappen (Red Bull) puis Valtteri Bottas (Mercedes).

« Trouver le bon équilibre »

« Aucune F1 n'a roulé ici donc on a eu un énorme travail de simulation, mais ce sont les essais qui vont surtout nous donner plus de réponses », explique le team principal d'AlphaTauri, Franz Tost.

« Pour choisir nos réglages aérodynamiques, en combinaison avec les réglages mécaniques, il faut tenir compte des autres défis que les équipes doivent affronter ici: les températures qui vont changer au fil du week-end, le tarmac qui sera vert, ce qui veut dire qu'il n'y aura pas d'adhérence, le vent, etc. »

« Ce n'est pas qu'un nouveau circuit, ce sont toutes ces choses qu'il faut prendre en considération avant d'espérer trouver le bon équilibre », relève encore Franz Tost. « Les pilotes doivent aller chercher les limites, essayer de tirer le maximum de la voiture, et cela prend quelques tours ».

Quelques tours vendredi pendant lesquels les pilotes ont en effet testé les limites du tracé... mais aussi le bac à graviers pour Mick Schumacher (Haas) et Leclerc, ou la résistance de la monoplace à la rugosité des vibreurs pour Lewis Hamilton (Mercedes) et d'autres.