Rentré auprès de ses parents en Normandie, le pilote de F1 français Esteban Ocon (Renault) vit des journées de confinement « assez chargées » entre préparation physique et courses virtuelles sur son simulateur personnel, comme il l'a raconté à l'AFP.

Q : Quel est le programme de vos journées ?

R :  Elles sont assez chargées! Je me prépare comme si j'allais rouler la semaine prochaine. Je fais beaucoup de course en ligne sur mon simulateur, beaucoup de sport aussi. Le maximum que je peux. (...) J'essaye de me rapprocher du programme que j'avais cet hiver, de continuer le développement, adapté aux conditions. C'est une journée cardio plus le bas du corps, l'autre musculation plus le haut du corps et cibler le cou et les trapèzes. C'est un gros travail physique, plus que sur les petits détails. On ne sait pas exactement quand on va repartir, donc il faut taper dans le physique, essayer de passer un cap. C'est maintenant qu'on peut le faire vu qu'il y a beaucoup de temps. »

Q : C'est comme si la trêve hivernale se prolongeait?

R : « C'est une trêve hivernale prolongée mais c'est quand même très différent car elle a un goût un peu amer... Ca fait longtemps qu'elle aurait dû être finie et, avec tout ce qui se passe, on est scotchés aux infos tous les soirs, on voit des bilans très lourds et des choses très difficiles qui se passent dans ce monde, donc on est espère passer vite ce mauvais moment et retrouver vite un rayon de soleil. »

Q : Comment gérez-vous cette incertitude sur le calendrier de la saison de F1?

R : « Je relativise. L'important, c'est qu'on soit tous en bonne santé. Le sport, dans tout ça, c'est secondaire. Ca reprendra quand ça pourra reprendre et que tout le monde sera en sécurité pour pratiquer le sport qu'on aime. »

Q : Comment vous préparez-vous mentalement pendant cette période?

R : La préparation mentale, je ne peux pas en faire car je ne peux pas aller à mon centre d'entraînement qui est dans les Pyrénées (à Font-Romeu, ndlr). C'est pour ça que je fais énormément de simulateur. Ça sert à garder le rythme, c'est surtout ça qui est important. Rouler quelques heures tous les jours avec des très bons pilotes, ça aide à rester éveillé, à garder les réflexes. J'arrive à rester efficace là-dessus et même à progresser avec le temps qu'on a. »

Q : Cela peut faire une différence quand les courses reprendront?

R : « J'espère que ça fera une différence, que, quand on reviendra, je serai plus prêt, moi et quelques autres jeunes (comme Lando Norris ou Max Verstappen, adeptes comme lui du simracing, ndlr). C'est vrai que la vraie voiture, le vrai sport, c'est toujours autre chose que le simulateur, mais c'est l'outil qui s'en rapproche le plus de nos jours et, du coup, c'est quand même une bonne chose. »

Q: Vous courez pour gagner?

R : « Oh que oui! Vraiment pour gagner! Je déteste perdre... C'est aussi un peu pour ça que je n'ai pas fait le Grand Prix virtuel (de Bahreïn organisé le 22 mars par la F1 sur son jeu vidéo officiel, ndlr). Je m'entraîne tellement sur Gran Turismo qu'à changer de jeu, je n'aurais pas été prêt tout de suite. Je ne veux pas participer et faire 5 ou 6e en qualifs, ça n'est pas mon but. Ce que je veux, c'est gagner! »

Q : Êtes-vous en contact avec votre écurie?

R : « Oui, très souvent! Plus ou moins tous les jours. Après votre appel, je dois appeler mon ingénieur pour un débrief rapide. Pas vraiment sur le technique, je pense, plus sur comment tout le monde va, etc. Et avec l'équipe marketing énormément, bien sûr, car il y a beaucoup de choses qui se passent malgré le confinement. »