Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Domination aux multiples facteurs pour Red Bull en 2022

Sergio Perez et Max Verstappen Sergio Perez et Max Verstappen - PC
Publié
Mise à jour

Au commencement était la RB18: si Max Verstappen a conservé le titre de champion du monde de F1 au terme d'une campagne 2022 dominée outrageusement, c'est d'abord grâce à une monoplace Red Bull bien née et à une fiabilité trouvée en cours d'année.

Bien sûr il y a le pilote, celui qui prend toute la lumière. Et Verstappen est sans conteste pour beaucoup dans son nouveau titre conquis dimanche au Japon, roulant sur les traces de l'Allemand Sebastian Vettel, titré quatre fois entre 2010 et 2013 avec Red Bull.

Mais si le Néerlandais a pu écraser la concurrence Ferrari et Mercedes, c'est aussi parce qu'il conduisait la voiture la plus performante dans une équipe à la mécanique bien huilée. 

La RB18 n'est pas forcément la plus rapide. En témoignent les 11 pole positions de Ferrari (neuf de Charles Leclerc, deux de Carlos Sainz) face aux six de Red Bull (cinq pour Verstappen, une pour Sergio Perez).

Mais si sur un tour la Ferrari F1-75 a été dominante, en course, la tendance s'inverse complétement: 14-4 pour la firme autrichienne face à l'italienne, et zéro pointé pour les autres.

Aux premières loges du titre de Verstappen, et futur titre de Red Bull chez les constructeurs -qui reste à confirmer-, l'Espagnol Carlos Sainz a bien résumé le tout après le GP de Belgique, remporté fin août par Verstappen depuis la 14e place sur la grille.

« Ils étaient forts en qualifications, forts en course, meilleurs dans la gestion des pneus, plus forts dans les lignes droites, forts dans les virages, dans certains d'entre eux, et nous n'étions pas assez rapides », a-t-il regretté.

Différents concepts

Plusieurs raisons expliquent cet avantage considérable. En premier lieu le changement de règlement technique en 2022, selon l'ancien pilote Jean Alesi. 

« Avec Adrian Newey (directeur de la technologie pour Red Bull, NDLR) ils sont sortis avec un projet de voiture extraordinaire et rapidement ils ont pris leur rythme de croisière », a-t-il expliqué à l'AFP au Japon.

En début de saison, plusieurs différences sont apparues entre les options choisies par les ingénieurs des écuries, notamment les pontons latéraux, musclés chez Red Bull ou Ferrari, très effacés et creusés pour Mercedes. 

Le concept de Mercedes était peut-être bon virtuellement, en soufflerie, mais la réalité est tout autre: la marque à l'étoile est moins rapide. 

« On s'est planté mécaniquement, on s'est planté aérodynamiquement », reconnaissait le patron de l'écurie Mercedes Toto Wolff auprès de l'AFP à mi-saison, ajoutant toutefois que « ce n'est jamais une seule chose, c'est une combinaison ».

Pour l'ingénieur français Pierre Waché, directeur technique de Red Bull et donc un des principaux cerveaux derrière la RB18, les pontons ne sont « qu'une partie du puzzle ».

« Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur ou le pire concept » qui fasse la différence, expliquait-il en Italie en septembre, relevant toutefois qu'une fois un concept choisi, il est difficile d'en changer.

Si Mercedes s'est entêté dans son concept « zéro ponton », c'est aussi en raison du plafond budgétaire mis en place dès 2021, qui complique les développements en cours de saison.

Pour Ferrari, le problème n'est pas lié au concept: au contraire, la Scuderia avait sans doute tout vu avant tout le monde.

Fiabilité et stratégie

« Ferrari a été plus rapide que nous la plupart du temps », selon Pierre Waché, mais « ils ont eu des problèmes de fiabilité ». 

Les deux écuries en ont connu en début de saison, mais Red Bull a su les résoudre rapidement.

« Ferrari a aussi sorti un super projet, malheureusement à cause de petits faux pas, surtout dans des situations critiques stratégiques, ils se sont pris (les pieds) dans le tapis », retrace Alesi, ancien pilote Ferrari dans les années 1990.

Le Français estime qu'en 2023, son ancienne écurie va « apprendre de ses erreurs ».

Mercedes aussi voudra revenir et s'est « concentré très tôt » sur le développement pour 2023, expliquait en septembre son directeur de l'ingénierie, Andrew Shovlin.

Va-t-on avoir le droit à une bataille à plusieurs écuries, comme promis par les dirigeants de la F1 pour 2022? Rien n'est moins sûr: assuré très tôt du titre, Red Bull aussi a eu le temps de voir venir 2023.