Encore une fois, le Grand Prix du Canada sera un succès populaire cette année, même si aucun pilote canadien ne sera au volant d'une Formule Un.

Plus que jamais, ce sport semble réservé aux pilotes qui disposent d'immenses ressources financières. En F1, le pilote recrue Felipe Nasr apporte à l'écurie Sauber une somme de 25 millions d'euros, avec l'aide de son commanditaire, Banco do Brasil.

Cela sourit toutefois à deux Québécois qui pourraient un jour piloter une F1 : Lance Stroll et Kami Laliberté.

Néanmoins, le pilote québécois de 22 ans Mikaël Grenier ne rêve plus à la F1. Ses proches et lui tentent toujours d'obtenir un volant en série Indy, là où les sommes demandées sont importantes, mais beaucoup moins qu'en F1.

« Une saison complète, par voiture, par équipe, ça coûte environ 7 millions $. Ensuite, les recrues, nous devons apporter entre 4 et 5 M$. Cette année, à 2 millions $, il y avait possibilité de faire une saison complète. Reste que c'est encore beaucoup d'argent à trouver », a expliqué Grenier qui a commencé le karting à l’âge de sept ans en 2000.

Depuis 2008, Mikaël Grenier a choisi l'Amérique du Nord pour poursuivre son développement.

« Mes premières saisons en monoplace coûtaient entre 400 000 et 500 000 $. Ce sont de gros budgets, mais ça se trouvait bien avec les commanditaires. Mais quand on arrive à la dernière marche, pour faire une série professionnelle comme en Indy, et que l'on soit bloqué par l'argent et non les résultats, c'est frustrant », a-t-il indiqué.

Un autre jeune Québécois, Elie Arsenault, avait opté pour l'Europe. Mais il a dû revenir au pays, faute d'argent, pour poursuivre en Formule Renault.

« Une saison, au niveau où j'étais, c'était 100 000 euros. Mais pour l'autre niveau, on parlait de 450 000 à 500 000 euros par année. Rendu à ce niveau, les sommes étaient devenues astronomiques. Je n'ai pas pu continuer en Europe pour une question d'argent », n’a pas caché Arsenault.

« Pour un pilote qui n'a pas de famille avec une fortune, c'est difficile présentement », a ajouté Grenier.

Appuyés par la fortune familiale

Les jeunes pilotes québécois Lance Stroll et Kami Laliberté ont la chance de venir de familles fortunées. Leurs pères respectifs, Lawrence Stroll et Guy Laliberté, sont milliardaires et passionnés de course automobile.

ContentId(3.1136335):Hamilton et Montréal, c'est rocambolesque
bellmedia_rds.AxisVideo

Lance Stroll, qui est âgé de 16 ans, fait partie de la famille Ferrari. Il dispute sa première saison en F3 et se retrouve au huitième rang du classement des pilotes.

Kami Laliberté a 15 ans et amorce son apprentissage de la monoplace en France dans le Championnat de F4. Ils sont riches, mais surtout talentueux.

« Je crois qu'ils sont vraiment bons. Rendus à un certain niveau, ça prend le talent et ils l'ont démontré. Lance est probablement le prochain Canadien en F1. Il est très bon et il a les moyens derrière lui. Et Kami, j'ai vu son début de saison. Il performe très bien. Alors je leur souhaite », a déclaré Arsenault.

En attendant de revoir un Québécois en F1, l'organisation du Grand Prix dit travailler à développer le talent local, en surveillant les jeunes qui émergent en karting. On présentera aussi en fin de semaine les courses des Formules 1600 et Coupe Micra.