« Et maintenant la Russie, voyons ce qu'on peut y faire! » : après avoir donné du fil à retordre à son coéquipier Nico Rosberg lors des trois premières courses sans parvenir à le mettre en échec, Lewis Hamilton, ainsi que les pilotes Ferrari, espèrent relancer le championnat dimanche sur le circuit de Sotchi.

Plus malchanceux qu'en méforme depuis le début de la saison, Hamilton se rassure en regardant le GP de Russie dans le rétroviseur : « C'est une course que j'ai remportée les deux fois (NDLR : où elle s'est courue) et un circuit qui me convient assez », note le triple champion du monde britannique au sujet de cette piste dessinée dans le parc olympique de la citée balnéaire des bords de la mer Noire.

« Beaucoup de choses m'ont traversé l'esprit après la Chine. Mais après toutes ces années, l'expérience m'a appris à rester calme et à continuer d'avancer lorsque je prends des coups », a reconnu Hamilton qui, s'étant élancé dernier sur la grille à Shanghai en raison d'un problème moteur en qualifications, était remonté jusqu'à la septième position, lâchant encore 19 points à Rosberg au championnat.

Jamais dans l'histoire un pilote ayant remporté les trois premiers GP n'a laissé échapper la couronne mondiale. « Une seule mauvaise fin de semaine et cette avance disparaîtra », rappelle cependant Rosberg.

L'Allemand compte 36 points de plus que son coéquipier avant le GP de Russie, déplacé cette année en première partie de saison alors que les deux premières éditions s'étaient déroulées en octobre.

Débuts chaotiques

« J'ai très bien piloté, mais mes adversaires ont eu un début de saison très chaotique », a reconnu Rosberg jeudi à la veille des premiers essais libres.

Ferrari et Red Bull « n'ont pas encore montré leur potentiel. Ils sont sûrement plus rapides que ce qu'on a vu jusqu'ici et nous savons qu'ils sont très proches de nous », a-t-il prévenu.

En raison d'un accrochage au premier tour, les Rouges Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen ont terminé respectivement deuxième et cinquième à Shanghai, alors que la victoire semblait envisageable.

Quant à Red Bull, le tracé de Sotchi qui favorise des stratégies agressives avec des gommes tendres et extratendres et peu de changements de pneus en course, ne leur a pas réussi jusque-là.

« Mais nous avons fait de bonnes courses cette année sur des circuits dont nous ne pensions pas qu'ils nous conviendraient non plus », a commenté l'Australien Daniel Ricciardo, trois fois quatrième en trois courses en 2016.

Son coéquipier russe Daniil Kvyat roulera à domicile et se verrait bien de nouveau sur le podium après sa troisième place en Chine, surtout que les organisateurs du GP de Russie ont donné son nom à la tribune principale face aux stands.

Test de canopée

« À chaque fois que je veux dire un truc cool, je dis 'Il y a une tribune principale qui porte mon nom'! », raconte le deuxième pilote russe de l'histoire du Championnat du monde de F1 après Vitaly Petrov (2010-2012).

Cette année, un autre Russe roulera à Sotchi: le jeune Sergey Sirotkin, 20 ans, a rejoint Renault et participera vendredi aux premiers essais libres dans le baquet du Danois Kevin Magnussen.

Par ailleurs, Red Bull doit tester vendredi un nouveau système de sécurité pour protéger la tête des pilotes à la suite de l'accident mortel du Français Jules Bianchi au Japon en 2014.

Après Räikkönen qui avait testé le système halo - un trépied prenant appui sur la carrosserie derrière le volant et de part et d'autre du casque du pilote - sur sa Ferrari aux essais de pré-saison à Barcelone, le second système envisagé pour la réglementation technique 2017, baptisé canopée, sera donc étrenné par Red Bull vendredi matin.

Il s'agit d'un pare-brise assez élevé mais non fermé.

« Je suis plus en faveur du halo car le casque se refroidit avec l'air », a expliqué jeudi Romain Grosjean (Haas). Contrairement au halo, la canopée dévie le flux d'air par-dessus la tête du pilote.