MONACO - Nico Rosberg (Mercedes), qui reste sur trois victoires d'affilée en Principauté et mène le Championnat du monde 2016 grâce à quatre victoires en cinq manches, est le favori doublement logique du Grand Prix de Monaco dimanche, dans les rues de la Principauté où il a grandi.

Comme il est un peu le héros local, le blond Nico a eu l'honneur et le privilège, en début de semaine, de conduire SAS le Prince Albert II autour du tracé de 3,3 km, emprunté il y a dix jours par les concurrents du GP de Monaco Historique, dans une Mercedes-Benz 300 SL Gullwing datant de 1955.

« Ils en ont profité pour parler de la tradition du GP de Monaco, de leur passion pour les voitures et de ce qui a changé dans leur vie depuis qu'ils sont devenus pères de famille », confie Mercedes-AMG, l'écurie double championne du monde de F1, dans un communiqué sobrement illustré. À 30 ans, Rosberg est à l'apogée de sa carrière, en train de vivre sa meilleure saison de F1.

Certains doutaient du niveau de motivation de son coéquipier anglais, Lewis Hamilton, triple champion du monde en titre, jusqu'à l'accrochage du 1er tour en Catalogne. Pendant quelques minutes, d'autres ont imaginé que c'était reparti comme en 14, ou plutôt 2014, quand les deux Flèches d'Argent s'étaient accrochées au début du GP de Belgique.

Mais non, la dream team de Stuttgart, autour du Team Principal Toto Wolff, a tiré les leçons de ses (rares) errements passés et donc parfaitement géré ce début de crise potentielle. « Les torts sont partagés, on en a parlé, c'est la course. On perd ensemble et on passe à autre chose », a dit Wolff, en substance. D'autant qu'en plus de Ferrari, depuis quelques mois, se profile une nouvelle menace, depuis Barcelone : Red Bull, avec son prodige Max Verstappen.

Six pilotes pour une position de tête

« Monaco, c'est un défi très différent », ajoute le patron autrichien. « On a vu que nos rivaux avaient fait des pas en avant. Ce sera une bagarre encore plus acharnée que prévu. Red Bull a gagné à Barcelone après s'être battu contre Ferrari, ça veut dire qu'on est attaqués sur deux fronts. On ne peut pas se permettre de lâcher prise, donc on doit rester unis, forts, et prendre une belle revanche cette fin de semaine ».

L'objectif de Toto, c'est forcément un doublé dimanche en Principauté, et cela quelque soit l'ordre d'arrivée. Rosberg est chez lui, et il le sait: « C'est le circuit absolu pour un pilote. C'est là que j'ai grandi et que j'habite encore, donc c'est toujours une fin de semaine spéciale. Je connais tous les virages par coeur, depuis que j'allais à l'école ici. Je serai très soutenu par ma famille, mes amis et mes fans, ça me donne une motivation supplémentaire ».

Hamilton est résident monégasque, comme beaucoup de pilotes de F1, mais il est célibataire et souvent en vadrouille, dans son jet privé rouge vif. Il n'a gagné qu'une seule fois en Principauté, en 2008 dans une McLaren. C'était l'année de son premier titre mondial. Il adore « faire danser une F1 dans ces rues, car c'est l'une des sensations les plus pures qu'on puisse vivre dans une voiture de course ».

Le natif de Stevenage, dans la campagne anglaise, apprécie aussi « les bateaux dans le port, la journée du vendredi et le fait de pouvoir dormir à la maison ». Il n'a qu'une seule idée en tête, gagner dimanche, et pense « avoir montré l'an dernier », avant une erreur incroyable de son stand, qu'il était « capable de faire le boulot ». Ça lui permettrait de réduire l'écart avec Rosberg : 43 points d'avance pour l'Allemand, grâce aussi à la malchance de l'Anglais.

Tout risque de se jouer samedi en qualifications, les dépassements étant quasi-impossibles à Monaco. Quatre autres pilotes peuvent rêver d'une pole position en forme d'option sur la victoire finale : les pères de famille de la Scuderia, Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen; les jeunes loups de Red Bull, Daniel Ricciardo et le sensationnel Verstappen Jr, 18 ans, vainqueur historique en Catalogne. Ça va rouler vite.