Au cours des dernières semaines, je vous ai souvent écrit sur les différentes erreurs de Sebastian Vettel et comment elles avaient affecté le championnat. Maintenant que Lewis Hamilton est officiellement champion du Monde, c’est le moment de vous écrire à quel point j’ai été impressionné par le pilote Mercedes. On connaissait tous son talent, et pourtant, après quatre titres mondiaux, il a trouvé le moyen de mettre la barre encore plus haut, d’être encore meilleur, de nous surprendre une fois de plus.

 

Plusieurs ont affirmé que Vettel et Ferrari ont perdu le championnat. C’est vrai qu’ils se sont tirés dans le pied plus souvent qu’à leur tour. Sauf que pour moi, ça ne fait aucun doute, c’est Lewis Hamilton qui a gagné le titre par son talent, sa constance, sa concentration…

 

Franchement, Hamilton n’a commis aucune erreur cette saison. Il a terminé dans le top-5 lors de chacune des courses sauf une, en Autriche, à la suite d’un problème mécanique qui l’a contraint à l’abandon. En Qualifications, il a eu le dessus sur Vettel avec neuf positions de tête contre cinq pour l’Allemand. Il a d’ailleurs sorti quelques tours d’anthologie, comme en Australie dès le début de la saison, mais aussi à Singapour, alors qu’on s’attendait à un week-end difficile pour Mercedes.

 

Il a effectué de magnifiques remontées, comme en Allemagne, où il partait 14e pour finalement remporter l’épreuve, ou en Grande-Bretagne, où il s’est retrouvé dernier après un accrochage avant de revenir en deuxième place.

 

Si on veut être extrêmement sévère à son endroit, on peut peut-être lui reprocher un début de saison un peu lent. Il aurait dû gagner en Australie si Mercedes n’avait pas commis une erreur de calcul lors de la sortie de la voiture de sécurité virtuelle. Il a ensuite terminé 3e à Bahrein et 4e en Chine, derrière son coéquipier les deux fois. Puis, il va chercher la victoire à Bakou, gain qu’il ne méritait pas, de son propre aveu, lui qui avait roulé derrière Valtteri Bottas, mais qui avait profité de sa crevaison pour l’emporter. On ne parle toutefois pas d’erreurs graves, simplement d’avoir mis un peu de temps à prendre son envol. Et je le répète, ça, c’est si on veut absolument lui trouver du négatif…

 

Bref, lorsqu’on affronte un pilote aussi constant et dominant, c’est facile de vouloir en faire trop et d’avoir le sentiment qu’il faut toujours essayer quelque chose de différent. C’est ce qui s’est passé cette saison. Ferrari s’est placé dans des situations difficiles parce que la Scuderia croyait qu’elle devait toujours en faire plus pour vaincre Hamilton, qui lui, performait, peu importe la situation. Il capitalisait lorsque Mercedes avait la voiture la plus performante et surprenait lorsqu’on croyait que Ferrari avait la meilleure voiture. Il excellait sur le sec comme sous la pluie, en qualifications comme en course.

 

À tel point que j’en suis venu à me demander s’il ne s’agissait pas de la meilleure saison de Lewis Hamilton. Comme j’aime bien aller voir ce que les chiffres ont à dire, je me suis tourné vers quelques statistiques.

 

Avec 358 points cette saison, le pilote Mercedes a récolté 75,37% des points disponibles cette année. S’il remporte les deux dernières courses, ce pourcentage grimpera à 77,71%. C’est plus que l’an dernier, mais moins que ses titres acquis en 2014 et 2015, où il avait respectivement amassé 80,84% et 80,21% des points disponibles. Ses neuf victoires cette saison égalent sa récolte de l’an dernier, mais sont moins que les 10 acquises en 2015 et les 11 en 2014… du moins pour l’instant, puisqu’il pourrait très bien terminer la saison avec onze victoires.

 

Donc, statistiquement parlant, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agit de la meilleure saison d’Hamilton. Cependant, vous conviendrez sans doute que les chiffres ne disent pas tout et qu’ils démontrent aussi que l’opposition de Ferrari devient de plus en plus forte.

 

Je persiste donc à croire que parmi toutes les excellentes saisons d’Hamilton, celle-ci était sa meilleure. Il s’est retrouvé dans un duel très relevé face à un autre quadruple champion et lui a passé le K.-O. On le sent aussi plus calme, plus serein, plus concentré que jamais. Hamilton lui-même a fait sa propre analyse après le Grand Prix du Mexique.

 

Lance Stroll a hâte que ce soit terminé

« C’est définitivement ma meilleure année. C’était mon objectif quand j’ai gagné le championnat l’an dernier. Je me suis demandé comment je pouvais m’améliorer. Comment être en meilleure forme, plus concentré, comment mieux gérer mon temps? Comment être un pilote plus polyvalent, non seulement dans la voiture, mais aussi avec mon équipe dans le garage, avec les ingénieurs à l’usine? J’ai le sentiment d’avoir réussi à m’améliorer à tous ces niveaux. Je ne sais pas l’âge à un lien, mais l’expérience a sûrement aidé. J’ai performé à mon meilleur cette saison », a expliqué Hamilton.

 

Difficile de contredire son analyse qui résume parfaitement sa saison et sa progression. Et surtout, rien ne laisse croire qu’Hamilton pourrait ralentir au cours des prochaines saisons, du moins jusqu’en 2021, année où de nombreux changements techniques seront au rendez-vous.

 

Hamilton retourne maintenant là où il a remporté son tout premier titre mondial il y a dix ans, soit à Sao Paulo, au Brésil. Il voudra maintenant aider les Flèches d’argent à confirmer un 5e titre des constructeurs consécutifs sur un circuit qui donne toujours beaucoup d’action.

 

Je vous invite à être au rendez-vous samedi matin pour la séance de qualifications à 11 heures 45 sur RDS. Pour la course, il faudra syntoniser RDS2 dès 11 heures 30.