MONTRÉAL - Pour la première fois en quatre présences à Montréal, Lewis Hamilton n'amorcera pas le Grand Prix du Canada depuis la position de tête, dimanche. Le pilote de l'équipe McLaren pourrait même quitter Montréal les mains vides à l'issue du week-end, ce qui serait là aussi une première.

À entendre parler le pilote britannique, samedi, il semblait y avoir peu d'espoir qu'il puisse ajouter à son palmarès de trois positions de tête et deux victoires sur le circuit Gilles-Villeneuve.

« Nous manquons de vitesse par rapport aux années précédentes, a noté Hamilton, qui s'est contenté du cinquième temps des qualifications, samedi, deux rangs devant son coéquipier Jenson Button. Nous ne sommes pas dans la pire des positions, mais c'est sûr que nous aurions aimé être mieux placé sur la grille de départ.

« Nous avons connu certains difficultés techniques plus tôt (samedi), reste à voir si cela aura un impact sur notre rythme en course. Espérons que non. »

Malgré ce résultat moyen en qualifications, Hamilton avait le sentiment d'avoir tout tenté pour être aussi rapide que Sebastian Vettel. Le pilote de Red Bull a raflé la position de tête.

« Jamais de ma vie n'ai-je poussé une voiture aussi fort. J'étais tellement sur la limite, a lancé Hamilton. J'ai l'impression d'avoir tout fait ce qu'il était possible de faire. Nous avons tenté d'apporter des modifications parce que la voiture était très lente dans les lignes droites - nous avions un retard de 10 à 12 km/h par rapport aux autres voitures -, mais nous perdions sans cesse du terrain.

« J'ai poussé aussi fort que possible, mais on dirait que les autres équipes ont de nouveau progressé. »

Même s'il avait l'air quelque peu abattu, samedi, Hamilton s'est dit optimiste de pouvoir réaliser quelque chose de positif en vue de la course de dimanche.

« C'est une longue course, la météo est changeante, il faudra voir ce que ça donne, a-t-il affirmé. Ce serait bien que la course commence sur le sec et qu'il pleuve ensuite pour qu'il y ait un peu d'action.

« Je veux juste terminer dans les points, a-t-il ajouté. Vettel est rapide, il sera difficile à rattraper. Mais je demeure quand même optimiste de réussir quelque chose de bien. »

Se faire pardonner

Hamilton ne pourra pas miser sur une performance relâchée de Vettel pour s'immiscer sur la plus haute marche du podium, toutefois. Ce dernier veut se racheter aux yeux de ses mécanos, qui ont travaillé d'arrache-pied pour remettre en bon état la voiture que le pilote allemand a propulsée sur « le mur des champions » du circuit Gilles-Villeneuve, vendredi.

L'incident est survenu en matinée, lors de la première séance d'essais libres. Une roue a pratiquement été arrachée à cause de la force de l'impact. L'équipe de Vettel a tout mis en oeuvre pour que le jeune pilote puisse disputer la deuxième séance, en après-midi.

Cette séance a permis à Vettel de se familiariser davantage avec le circuit, puis de dominer la journée de samedi - lors des essais libres en matinée tout autant qu'en qualifications.

« Ce n'est pas une bonne sensation de revenir aux puits sans sa voiture, a reconnu Vettel après les qualifications de samedi. J'ai évidemment constaté qu'ils (les mécanos) ont raté leur dîner pour s'assurer que la voiture soit prête en après-midi. Je me sentais mal parce qu'il n'y avait rien que je pouvais faire pour les aider. Je devais tout simplement attendre.

« La seule façon de me racheter, c'est de m'assurer qu'à ma prochaine présence derrière le volant, j'aille le plus vite possible afin de placer la voiture en bonne position. »

Vettel a réussi le coup samedi, deux fois plutôt qu'une. Avant de décrocher la position de tête en qualifications, il s'est montré le plus rapide de la troisième séance d'essais libre du week-end, en matinée, avec un chrono de 1:13,381. Il s'est ainsi approché du record absolu de piste du circuit Gilles-Villeneuve, qui appartient à Ralf Schumacher (Williams-BMW). Celui-ci avait décroché la pole en 1:12,275 en 2004.

Journée cahoteuse pour de la Rosa

De son côté, le vétéran de 40 ans Pedro de la Rosa a connu une journée cahoteuse au volant de sa Sauber. Après avoir effectué une sortie de piste à la fin de la séance d'essais libres en matinée, samedi, il a inscrit le 17e temps des qualifications au volant d'une voiture qu'il connaissait encore mal.

De la Rosa a été appelé, la veille, à remplacer Sergio Perez à pied levé. Ce dernier avait reçu jeudi le feu vert des médecins de la FIA pour courir ce week-end, malgré un accident subi à Monaco qui a nécessité une hospitalisation. Perez a toutefois éprouvé un malaise vendredi matin, lors de la première séance d'essais libres, et les dirigeants de Sauber ont décidé de le remplacer par de la Rosa par mesure de précaution.

« C'est évidemment une période mouvementée pour moi, a commenté de la Rosa. (Vendredi) matin, je ne m'attendais pas à me retrouver au volant de cette voiture, et (samedi) matin) je n'avais pas de grandes attentes en vue des qualifications. Ce n'est pas facile de se familiariser avec la voitures et tous les nouveau boutons en aussi peu de temps.

« Évidemment, l'accident de (samedi) matin n'a pas aidé non plus, au niveau de la confiance notamment, a-t-il ajouté. Je suis quand même relativement satisfait du résultat obtenu en qualifications et je suis optimiste en vue de la course. »