SHANGHAI - Une série de victoires va prendre fin dimanche au Grand Prix de Chine de Formule 1, pour un pilote Mercedes: celle de Lewis Hamilton à Shanghaï ou celle de Nico Rosberg depuis fin 2015. Ou les deux.

À tout seigneur tout honneur, le Britannique reste sur deux triomphes en terre chinoise, en 2014 et 2015. Mais il n'a plus gagné depuis le GP des Etats-Unis à Austin, en octobre, le jour où il a verrouillé définitivement son 3e titre mondial et une place de choix dans les annales de la F1.

Pour Rosberg, c'est l'inverse: cinq victoires d'affilée, série en cours, soit trois pour clôturer 2015 et deux pour entamer 2016, en Australie et à Bahreïn. « Ça m'est complètement égal qu'il vienne d'en gagner cinq », résume Hamilton, toujours aussi présent sur les réseaux sociaux. Il a fait un bref passage sur la grande muraille de Chine, avec quelques amis, avant de se poser à Shanghaï.

La nouvelle du jour, c'est qu'Hamilton partira avec un handicap dimanche: cinq places de pénalité sur la grille de départ, en raison d'un changement de boîte de vitesses avant le quota règlementaire de cinq courses avec la même boîte.

Auteur des deux premières pole positions de la saison, Hamilton compte 17 points de retard sur Rosberg. Il a limité les dégâts à Melbourne (2e) et Manama (3e), et il s'attend encore à une « fin de semaine difficile », a-t-il confié sur son compte Instagram, comme légende d'une photo de fans l'ayant accueilli à l'aéroport de Shanghaï.

« Je vais démarrer avec cinq places de pénalité, mais grâce à vous (les fans) je me sens plein d'énergie, motivé et confiant », a ajouté Hamilton. D'autant plus confiant qu'il gagne une fois sur deux à Shanghaï (2008, 2011, 2014, 2015) et que la variété de stratégies permise par le choix plus étendu de pneus Pirelli, depuis cette année, peut lui être profitable.

Ferrari en faire-valoir?

Hamilton est bien dans sa tête, Rosberg aussi, donc le duel au sommet promet encore beaucoup, au volant des deux meilleures monoplaces du plateau. Et on pourra compter aussi sur deux faire-valoir de haut niveau, Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen, dans des Ferrari plus performantes que l'an dernier... et un peu moins fiables, à en juger par l'incendie du moteur du Finlandais à Melbourne, puis la panne brutale de l'Allemand à Manama.

Dans le peloton, les fans chinois, plus nombreux chaque année, observeront l'écurie américaine Haas, débutante en F1, qui vient de marquer deux fois de suite: Romain Grosjean a terminé 6e en Australie, puis 5e à Bahreïn. D'autres seront ravis de voir que Fernando Alonso reprend la piste, chez McLaren, après son accident effrayant en Australie et son forfait dans le Golfe.

Côté suisse, Sauber sera bien présente, malgré ses problèmes récurrents de trésorerie, résolus temporairement par les partenaires suédois de Marcus Ericsson.

Enfin, comme la F1 ne fait jamais rien comme les autres sports, l'ancien format des qualifications, valable de 2006 à 2015, sera remis en vigueur samedi, après deux expériences ratées en Australie et à Barheïn. Les onze écuries, avec l'aide de Jean Todt, le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), ont en effet réussi à convaincre Bernie Ecclestone, le promoteur de la F1, que le mieux est parfois l'ennemi du bien.