BUDAPEST - Felipe Massa, en soins intensifs après une grave blessure au crâne consécutive à son très violent accident samedi en qualifications, était dans toutes les pensées dimanche au Hungaroring, où s'est tenu le Grand Prix de Hongrie.

"A plusieurs reprises pendant la course, quand j'ai passé le virage 4 où il a eu l'accident, j'ai pensé à lui. Ce n'était pas agréable", a raconté son compatriote et ami, Rubens Barrichello (Brawn GP - 7e dimanche), qui a couru à son chevet, à l'hôpital AEK de Budapest, une fois la course terminée.

"J'ai une très bonne relation avec Felipe depuis des années maintenant, et nous avons connu de superbes bagarres l'un contre l'autre. Ne pas le voir aujourd'hui était très triste", a confié le vainqueur du jour, le champion en titre Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes).

Hormis un Grand Prix en 2002, lors de sa première année en Formule 1, Massa, quand il a été pilote titulaire, n'a jamais manqué une seule course. Son absence sur la grille de départ a créé un vide.

"Il nous a manqué aujourd'hui. Mais le spectacle doit continuer", a rappelé Mark Webber (Red Bull), pour qui les pilotes, qui sont "entièrement derrière lui" ne veulent "pas être trop transportés (émotionnellement) par ce qui lui est arrivé".

Vendredi, le casque du petit Brésilien, 28 ans, avait été heurté par un élément de l'amortisseur de Barrichello, qui le précédait, alors qu'il roulait à plus de 250 km/h. Etourdi, Massa avait à peine freiné et s'était encastré tout droit dans un mur de pneus à 190 km/h.

"Indicateurs très bons"

"C'est une situation très malchanceuse. Mais heureusement, il est plus ou moins OK. Il sera probablement de retour à 100% dans peu de temps. Nous l'espérons tous dans l'équipe", a estimé son coéquipier Kimi Räikkönen, deuxième dimanche, un résultat que la Scuderia a "dédié" à son grand absent.

Après de légitimes craintes qu'il meure des suites d'un accident si effrayant, le paddock semble tranquillisé. "J'ai parlé au docteur et à la famille et tous les indicateurs ce matin étaient très bons", a expliqué Barrichello.

A la question "se trouve-t-il entre la vie et la mort ?" posée par l'AFP, Andrea Nagy, une porte-parole du ministère de la Défense, en charge de l'hôpital militaire où a été transporté Massa a répondu dimanche en milieu de journée : "Je n'irai pas si loin."

"Il est dans un état très grave, après une blessure très grave. Mais son état est stable. Les 48 premières heures sont la phase critique" après une telle blessure, a précisé Andrea Nagy.

Opéré samedi d'une fracture du crâne, Massa a passé "un scanner par échotomographie pour savoir dans quel état sa blessure au crâne se trouvait et pour avoir plus d'informations sur sa résorption. Le résultat est rassurant", a souligné le médecin en chef, Peter Bazso.

"Nous l'avons réveillé temporairement pour voir dans quelle condition il se trouvait et pour savoir s'il pouvait parler aux membres de sa famille. Maintenant, il est de nouveau sous sédatifs, et il y restera pour les 48 heures à venir, car c'est plus sûr après une telle opération, et cela améliore la résorption de la blessure," a poursuivi le médecin.

Le monde de la F1, pour une fois solidaire, rêve d'une issue positive. Dimanche chez Ferrari, une pancarte "Allez Massa, on est avec toi" lui était adressée. Profondément endormi, il n'a malheureusement pu la voir.