Successeur de Sebastian Vettel chez Ferrari l'an prochain, l'Espagnol Carlos Sainz Jr affiche, derrière son masque barrière contre le Covid-19, une « confiance élevée»  et promet, lors d'une interview en vidéo avec l'AFP, de se consacrer à McLaren pendant la saison de F1 qui s'ouvre dimanche en Autriche.

Q: Quels sont vos objectifs en 2020 ?

R: « Les mêmes que l'an dernier. En termes de résultats, il va être difficile de faire mieux. Au point où en est McLaren dans sa progression, nous sommes parvenus à atteindre tout ce que nous pouvions, donc les objectifs restent les mêmes mais la concurrence risque d'être plus féroce. (...) Racing Point, particulièrement, risque de rendre la quête de la place de 4e constructeur compliquée. Renault et nous sommes très proches pour le moment, je crois. Entre eux et nous, ça dépendra des circuits. »

Q: Pouvez-vous signer un deuxième podium, après le Brésil 2019 ?

R: « Je suis assez convaincu qu'il y aura des chances de podium, mais elles risquent de revenir à Racing Point. Dans la F1 moderne, pour une équipe comme la nôtre, il y a une chance de podium par an, donc nous essayerons, même si cette chance est mince. »

Q: Vous commencez la saison en sachant que, l'an prochain, vous serez chez Ferrari. Cela change-t-il votre approche ?

R: « Honnêtement, je n'y avais pas pensé aujourd'hui avant que vous en parliez. Ca n'est pas un problème. Sur le circuit, j'arrive à me concentrer à 100% sur McLaren pour donner le meilleur pour cette équipe. »

Q: A quel moment penserez-vous à 2021 ?

R: « Après le dernier tour de la dernière course (de 2020). Jusque-là, je suis entièrement dédié à ce projet et à cette équipe. En tant que pilote, vous ne concentrez pas sur la suite, vous essayer de gagner la prochaine course. Bien sûr,je ne pourrais pas gagner (cette année) à moins qu'il se passe quelque d'inhabituel mais, en F1, on se concentre à 100% sur la piste car il y a beaucoup à faire, beaucoup de courses, pas un moment pour se détendre.»

Q: Sentez-vous déjà plus de lumière sur vous, même si la saison s'ouvre sans spectateurs et avec moins de contacts avec les médias ?

R: « L'atmosphère est différente mais je vais sûrement réaliser à un moment que plus de gens me regardent parce que je serai chez Ferrari l'an prochain. Ca ne me gêne pas. Parfois, l'an dernier, on ne me voyait pas à la télé ! (rires) Donc je ne vais pas me plaindre de plus d'attention. Ceci dit, j'ai été surpris de voir à quel point Ferrari me suivait et analysait ma carrière. La quantité de données auxquelles les écuries ont accès aujourd'hui m'a fait comprendre que, même si vous n'êtes pas à la télé, on vous regarde. »

Q: Que vous inspire le fait de succéder à Sebastian Vettel en rouge ?

R: « C'est toujours un défi de succéder à un quadruple champion du monde avec l'expérience de Sebastian, qui est un des meilleurs pilotes de l'histoire et a toujours été une référence. J'ai grandi dans l'équipe junior (de Red Bull, par laquelle est aussi passé Vettel, ndlr) et j'ai toujours voulu suivre dans ses traces. (...) Ca ne sera pas simple mais, chez McLaren, j'ai remplacé Fernando Alonso, un double champion du monde très expérimenté, et je m'en suis bien sorti, donc la confiance est élevée. »

Q: Justement, comment avez-vous évolué depuis votre arrivée en F1 ?

R: « En piste, sur tous les plans. En F1, vous évoluez et apprenez sans cesse et je suis sûr de progresser encore cette année. En dehors, je suis devenu plus travailleur. J'ai compris l'importance de créer un bon environnement dans l'équipe, d'être proche de l'usine, en contact avec tout le monde. »

Q: Ces derniers mois loin des circuits à cause de la pandémie de coronavirus vous ont-il apporté des enseignements ?

R: « J'ai découvert que j'adore voyager ! Parfois, nous les pilotes nous en plaignons. Quatre mois à la maison m'ont fait comprendre que j'adore être toujours actif, à faire ce que j'aime en voyageant autour du monde. Alors qu'avant je critiquais un peu, parfois trop, le calendrier, faire autant de courses, etc. »

Q: Votre adversaire Lewis Hamilton peut cette année égaler le record de sept titres mondiaux de Michael Schumacher. Qu'en pensez-vous ?

R: « C'est incroyable. Ce qu'a fait Lewis ces dernières années est impressionnant et je le respecte beaucoup. Il a pris les bonnes décisions et deviendra une légende, c'est sûr. »


Propos recueillis par Raphaëlle PELTIER.