PARIS - Le champion du monde Lewis Hamilton, qui a déjà bien du mal à défendre son titre sur la piste, pourrait en plus être pénalisé par la FIA qui se penche mercredi sur l'affaire McLaren, l'écurie britannique accusée d'avoir nui à l'image de la Formule 1.

Au classement du championnat du monde, Hamilton accuse un retard de 22 points sur le meneur Jenson Button. Il pourrait perdre davantage de terrain si le conseil mondial de l'automobile punit sévèrement McLaren pour ses mensonges aux commissaires de course le mois dernier lors du Grand Prix d'Australie.

Hamilton risque une suspension de course ou une déduction de points, peut-être même les deux, ce qui porterait un coup à ses chances de titre avant le Grand Prix d'Espagne à Barcelone le mois prochain.

Dans le pire des cas pour l'équipe, McLaren et Hamilton seraient exclus du championnat du monde cette année. Mais l'équipe a fait beaucoup d'efforts pour se réconcilier avec la Fédération internationale de l'automobile et une telle sanction semble improbable.

La FIA a jeté une ombre sur Hamilton et son équipe il y a plusieurs semaines en les accusant d'avoir menti aux commissaires de course lors du premier Grand Prix de la saison à Melbourne.

Hamilton a déjà présenté ses excuses en privé au directeur de course de la F1 Charlie Whiting. Après avoir déjà été disqualifié du Grand Prix d'Australie, il pourrait ne pas être sanctionné davantage. Une amende, une condamnation avec sursis ou une déduction de points au classement constructeurs sanctionnerait McLaren sans faire dérailler les espoirs du titre des pilotes entretenus par Hamilton.

Mais l'agitation interne chez McLaren pourrait se prolonger. Hamilton a en effet déclaré récemment dans un entretien accordé à la BBC qu'il avait même envisagé de quitter le monde de la F1.

"Je n'étais pas certain à 100 pour cent de vouloir être là au cours des cinq prochaines années (NDLR: la durée de son contrat avec McLaren), a déclaré Hamilton. Il y avait tant de choses qui se passaient."

Le patron de McLaren Martin Whitmarsh a lui aussi songé à son avenir tandis que l'ancien directeur sportif Ron Dennis a démissionné de toutes ses fonctions en F1.

Les actionnaires de l'équipe ont aussi le pouvoir de démettre Whitmarsh tandis que Mercedes, qui fournit les moteurs à l'équipe, a aussi annoncé réfléchir à la suite à donner à son contrat de partenariat avec l'écurie.

Dieter Zetsche, le président de l'entreprise parente de Mercedes-Benz, Daimler AG, a déclaré qu'une "sanction déraisonnable" pourrait conduire Mercedes à reconsidérer sa position.

Au Grand Prix d'Australie, McLaren avait fait croire aux commissaires de course qu'Hamilton n'avait pas reçu la consigne de laisser Jarno Trulli (Toyota) tenter une manoeuvre de dépassement interdite alors que les deux hommes se trouvaient derrière la voiture de sécurité.

Trulli avait déjà écopé d'une pénalité de 25 secondes pour son dépassement, offrant à Hamilton la troisième place.

McLaren avait ensuite laissé passer à deux reprises l'occasion de rétablir la vérité et la FIA, après avoir obtenu les preuves du mensonge, avait annulé les résultats de McLaren et du pilote britannique obtenus à Melbourne.

Hamilton a présenté ses excuses, expliquant qu'il avait reçu des instructions du directeur sportif Dave Ryan, désigné comme responsable de l'affaire par McLaren. Il a été suspendu et a depuis quitté l'équipe

McLaren a ensuite tout fait pour limiter les éventuelles sanctions en faisant profil bas.

"Nous nous engageons à coopérer complètement avec le conseil mondial de l'automobile et nous nous réjouissons de l'opportunité de travailler avec la FIA dans les meilleurs intérêts de la Formule 1", a souligné McLaren dans un communiqué.