BARCELONE, Espagne - La Formule 1 a donné son feu vert vendredi à un nouveau système de qualifications dans lequel des pilotes seront éliminés à intervalles réguliers, une formule qui semble déplaire au quadruple champion du monde Sebastian Vettel.

Vettel a dit qu'il s'exprimait au nom de tous les pilotes de F1 lorsqu'il a dénoncé la nouvelle règle, qui a été approuvée à l'unanimité lors d'une rencontre des actionnaires le mois dernier et ratifiée par le Conseil mondial du sport automobile vendredi à Genève.

Les trois vagues de qualifications demeureront intactes, mais plutôt que de voir les pilotes les plus lents être éliminés à la fin de chaque séance, ils seront éliminés un par un après chaque tranche de 90 secondes.

La FIA a déclaré que le système sera en place à temps pour la première manche de la saison, le 20 mars, au Grand Prix d'Australie.

« Lorsqu'on réinvente certains règlements à quelques semaines du début de la saison, ça devient un peu chaotique, a dit Vettel. Je parle au nom des pilotes. Aucun pilote n'est en faveur (du règlement). »

La première vague de qualifications, surnommée Q1, se déroulera pendant 16 minutes et les premiers pilotes seront éliminés après sept minutes. Les 15 toujours en lice participeront alors à Q2, qui s'étalera sur 15 minutes, et les premiers pilotes à être écartés le seront après six minutes.

Q3 se poursuivra pendant 14 minutes, et le premier des huit pilotes toujours « en vie » sera éliminé après cinq minutes, jusqu'à ce qu'il ne reste que deux voitures en piste pour la dernière tranche de 90 secondes.

La dernière élimination de chaque séance se produira sous le drapeau à damiers, et non lorsque la dernière seconde sera écoulée.

Vettel, qui estime aussi que la F1 « manque de leadership », est catégorique; les pilotes n'en raffolent pas.

« Nous ne comprenons pas ce qui cloche avec la vieille formule de qualifications et pourquoi elle doit être modifiée, a-t-il mentionné. Je crois qu'il est important de ne pas dénaturer le sport, de façon à ce que le pilote le plus rapide en piste soit celui qui s'élance de la pole position. C'est dans l'ADN de la Formule 1 depuis toujours. » 

Cette nouvelle formule a comme objectif de rehausser la qualité du spectacle, mais il ne faut pas oublier l'amélioration des règles de sécurité.

L'une des priorités de la F1 est de rendre les courses plus sécuritaires, surtout après le décès du pilote français Jules Bianchi en juillet dernier des suites des blessures à la tête qu'il a subies en étant victime d'une sortie de piste lors du Grand Prix du Japon en octobre 2014.

Cette semaine, Vettel et son coéquipier Kimi R?ikk?nen ont testé un nouveau dispositif de protection de la tête des pilotes.

Ce « halo » forme une barrière semi-circulaire autour de la tête du pilote. Il est le concept le plus apprécié jusqu'ici puisqu'il offre une protection contre les débris en vol sans complètement fermer le cockpit et nuire à la visibilité des pilotes.

Même s'il est en principe déjà approuvé, le concept doit encore obtenir l'aval d'ici au 30 avril afin d'être utilisé pendant la saison 2017. La FIA doit cependant effectuer une série de tests plus exhaustifs.

« Je reconnais qu'il n'est pas très esthétique, et nous ne sommes pas habitués à ce genre de choses en Formule 1, a confié Vettel. Mais il peut augmenter la sécurité des pilotes et sauver des vies. »

Le double champion du monde en titre, Lewis Hamilton, s'est déjà exprimé contre cette pièce, puisqu'il la considère laide. Il a ajouté que si on lui donnait le choix entre l'utiliser ou non, il préfèrerait la laisser de côté.

Mais son coéquipier, Nico Rosberg, qui a eu quelques prises de bec avec Hamilton au cours des deux dernières campagnes, est totalement en faveur du « halo ».

« La tête est la partie du corps la plus vulnérable d'un pilote de F1, a-t-il expliqué. C'est de toute évidence la bonne chose à faire, et cette mesure doit être approuvée le plus tôt possible. Si on regarde la pièce de certains angles, je trouve même qu'elle a de la gueule. »