MONZA - Arrivé chez Ferrari début septembre en provenance de Force India, l'Italien Giancarlo Fisichella devra faire mieux ce week-end au Grand Prix d'Italie que son compatriote Luca Badoer, dont le court passage à la Scuderia s'est soldé par un échec retentissant.

En deux courses à peine, Badoer avait montré toute l'étendue de ses carences. Le pilote-essayeur de Ferrari, remplaçant au pied levé de Felipe Massa, gravement blessé à Budapest, avait terminé dernier des deux épreuves qu'il avait disputées, à des années-lumières de son coéquipier Kimi Räikkönen.

Badoer, 38 ans, avait surtout porté à 51 le nombre de ses GP courus sans inscrire le moindre point. Une disgrâce dont Ferrari ne pouvait se rendre complice plus longtemps.

La Scuderia l'a dès lors remplacé par un autre Italien, Giancarlo Fisichella, auteur d'un récent exploit chez Force India. Deuxième du dernier GP de Belgique, Fisichella s'était sublimé à Spa-Francorchamps, où il avait décroché la pole position.

"Fisico" avait en outre réalisé une telle performance au volant d'une monoplace jamais entrée dans les points en une saison et demie, montrant qu'il restait compétitif à 36 ans, après quatorze saisons de F1 honorables à défaut d'être exceptionnelles.

Avec 275 unités inscrites en 226 courses, pour trois victoires (Brésil-2003, Australie-2005 et Malaisie-2006) et deux classements flatteurs (4e en 2005, 5e en 2006) alors qu'il courait chez Renault, l'Italien laissait l'image d'un pilote besogneux mais peu brillant.

"Nous avons choisi Fisichella parce que nous attendons de lui une importante contribution pour cette fin de saison. Giancarlo a montré qu'il était rapide et compétitif au cours de sa longue carrière", a néanmoins expliqué le directeur de Ferrari, Stefano Domenicali.

"Rêve d'enfant"

L'intéressé, lui, est resté humble. "Je veux juste faire du bon boulot, essayer de marquer des points à chaque course et faire de mon mieux, être bien plus proche de Kimi" que ne l'était Badoer, a réagi Fisichella.

"Mon objectif est (d'aider) Ferrari à terminer troisième (du Championnat constructeur), de marquer personnellement autant de points que possible, et peut-être de faire un podium", a-t-il poursuivi, observant qu'il n'était "pas facile de sauter d'une Force India à une Ferrari".

Tout sourire, Giancarlo Fisichella s'est également réjoui d'avoir atteint son "rêve d'enfant": "piloter une Ferrari ici à Monza, mon GP national".

"C'est aussi le rêve de mon père et de toute ma famille. Tout mes amis sont très heureux de ce qui m'arrive. J'ai reçu beaucoup de messages et de coups de téléphones de la part de nombreux amis", a-t-il raconté. "C'est génial, simplement génial."

"Je suis même beaucoup plus populaire quand je me balade alors que je suis en Formule 1 depuis quatorze ans", a-t-il remarqué.

Passé par de tels états, le deuxième du classement pilotes, le Brésilien Rubens Barrichello, s'est souvenu de l'"impression particulière" qu'il ressentait alors qu'il pilotait pour Ferrari à Monza.

"On voit tout le monde autour de soi habillé en rouge. Je vois assez clairement ce qu'il ressent. C'est bon pour lui. (...) Il doit utiliser cette énergie pour être très puissant et faire son travail", a conseillé Barrichello.

"Parce que chez Ferrari, il est difficile d'oublier que l'on court par amour du sport. La pression monte très vite", a-t-il averti. "Mais Giancarlo a de l'expérience. Il s'en sortira très bien", a estimé le Brésilien. L'Italie, qui s'est trouvé un nouveau héros, veut donner raison à Barrichello.