Lorsque la saison de Formule 1 reprendra la semaine prochaine, ayez une pensée pour les employés responsables du marketing.

Ils ont du bon matériel avec lequel travailler : les temps de Ferrari lors des essais hivernaux pourraient mettre la table pour une lutte intéressante avec Mercedes; l'arrivée de l'équipe Haas permet aux Américains de changer le paysage de la F1; Renault est de nouveau propriétaire d'une écurie près d'une décennie après la conquête de son dernier championnat du monde; et l'équipe Manor comptera sur deux jeunes pilotes très prometteurs.

Les bonnes nouvelles ont cependant été ensevelies sous des tas de manchettes négatives pendant la saison morte.

Bernie Ecclestone, qui fêtera cette saison le 60e anniversaire de son implication en F1, a déclaré le mois dernier que son sport « n'a jamais été dans un pire état. Je ne dépenserais pas d'argent pour amener ma famille assister à une course. C'est certain. »

De nombreux amateurs ont été surpris par un tel commentaire, venant de l'homme qui est responsable de mousser l'intérêt des commanditaires et des télédiffuseurs. Pour certains, c'était l'expression de la frustration découlant des obstacles réglementaires aux changements nécessaires pour dynamiser le sport. Pour d'autres, c'était une stratégie de négociations dans l'espoir de racheter la F1 au propriétaire majoritaire, le fonds d'investissement CVC Capital Partners.

Peu de temps après les déclarations incendiaires d'Ecclestone ont commencé les tractations sur la modification du format de la séance de qualifications. Annoncés très rapidement, puis presque tablettés, ces changements seront en vigueur à temps pour la première course de la saison, dimanche prochain, à Melbourne, en Australie.

En vertu du nouveau système, les pilotes bénéficieront d'une brève période de temps pour enregistrer un chrono dans chaque tranche de qualifications _ sept minutes en Q1, six minutes en Q2 et cinq minutes en Q3 _, à l'issue desquelles le pilote le plus lent sera éliminé à intervalle régulier de 90 secondes. En conséquence, même les équipes de pointe devront rester en piste pendant la majeure partie de la séance de qualifications.

« Lorsqu'on réinvente certains règlements à quelques semaines du début de la saison, ça devient un peu chaotique », a dit le pilote Ferrari Sebastian Vettel.

On ignore pour l'instant l'impact qu'aura ce nouveau système de qualifications sur la grille de départ, et aussi s'il atténuera la domination de Mercedes au championnat.

Lewis Hamilton a gagné les deux derniers championnats des pilotes sans trop forcer, et il est le favori pour rejoindre Juan-Manuel Fangio, Michael Schumacher et Vettel dans le groupe exclusif des pilotes qui ont décroché trois titres consécutifs.

Mercedes a complété le plus de tours chronométrés parmi les équipes du plateau lors des essais préparatoires, éprouvant seulement quelques petits pépins techniques.

« L'équipe a fait du travail formidable avec la voiture et nous avons l'impression que nous serons probablement plus dominants que l'an dernier, particulièrement après les essais préparatoires », a récemment confié Hamilton.

Le seul pilote qui risque de pouvoir le freiner est son coéquipier chez Mercedes, Nico Rosberg, qui a gagné les trois dernières courses du calendrier 2015 après que Hamilton se soit adjugé le championnat des pilotes.

Parmi les autres équipes, Ferrari semble être la seule qui puisse menacer l'écurie allemande. L'équipe italienne a enregistré les meilleurs temps des essais préparatoires, mais ces résultats ne garantissent pas les résultats en course, notamment à cause des différentes stratégies qui peuvent être adoptées pour les gommes et le niveau de carburant.

Vettel est parvenu à gagner trois courses l'an dernier en dépit de l'hégémonie de Mercedes, et en conséquence si Ferrari parvient à réduire ne serait-ce qu'un tout petit peu l'écart entre les deux équipes la saison 2016 pourrait offrir une véritable lutte au championnat.