SINGAPOUR - La victoire remportée en 2008 à Singapour par Fernando Alonso garde sa valeur, a estimé jeudi l'Espagnol, pourtant largement aidé par l'accident volontaire de son coéquipier chez Renault, Nelson Piquet Jr., sans lequel il n'aurait jamais gagné la course.

"On ne peut jamais décider d'une course au 12e ou 13e tour. Il y en a plus de 60. Il peut tout se passer. Là, tout s'est déroulé à la perfection. La voiture était parfaite", a estimé le double champion du monde 2005 et 2006.

"On a gagné à cause de nombreux facteurs: les problèmes de ceux de devant, notre bonne course - nous étions les plus rapides en piste -, nous n'avons pas commis d'erreur, etc.", a remarqué Alonso, qui a répondu "non" à la question "votre victoire perd-elle de sa valeur".

Renault a été convaincu de tricherie lundi par la Conseil mondial de la FIA pour avoir causé l'accident volontaire du Brésilien Nelson Piquet Jr. au Grand Prix de Singapour 2008, sur demande du patron de l'écurie Flavio Briatore et de son bras droit, le Britannique Pat Symonds.

En provoquant cet accident, Piquet Jr. avait entraîné la neutralisation de la course, ce dont avait profité Fernando Alonso, qui avait ravitaillé très précocement.

L'Espagnol, dans le sillon de la voiture de sécurité, avait doublé un à un tous ses adversaires quand ceux-ci s'étaient à leur tour arrêtés aux puits, pour finalement remporter la course. La FIA, qui a suspendu Briatore à vie et Symonds pour cinq ans, a reconnu qu'Alonso n'était pour rien dans la combine.

Renault ne sera exclue que si elle récidive dans les deux ans. Piquet Jr., qui n'a révélé la tricherie qu'après avoir été licencié par Renault, a par contre obtenu l'immunité de la FIA en échange de son témoignage.

"C'est la faute de tout le monde, des pilotes, de l'équipe. Du sport lui-même. Il y a des sports qui sont plus touchés par les scandales que d'autres. La F1 est tellement grosse que quoi qu'il se passe, cela a de grosses répercussions", a commenté Alonso, qui a dit "ne pas avoir fait de cauchemar" en raison du "Crashgate".

"Je suis très heureux de ne pas lire les journaux ni les commentaires des gens. Je vis dans le présent et dans le monde réel", a-t-il commenté.