PARIS - Ferrari a misé sur le Finlandais Kimi Räikkönen pour tenter de reconquérir un titre mondial de Formule 1 après le retrait, sur deux années infructueuses, de son pilote fétiche Michael Schumacher.

Un défi de taille pour l'écurie comme pour son nouveau pilote, d'autant que le directeur technique Ross Brawn, grand stratège de la Scuderia, a également décidé de prendre une année sabbatique en 2007.

"Avec le départ à la retraite de Michael (Schumacher), un chapitre s'est refermé: nous n'avons plus notre référentiel absolu, reconnaît le directeur sportif de la Scuderia, Stefano Domenicali, sur le site internet spécialisé autosport.com. Mais chacun de nous veut prouver la valeur de notre équipe."

A commencer par Räikkönen lui-même qui, à 27 ans, a déjà échoué à deux reprises aux portes du titre mondial: en 2003 face à Schumacher -pour deux points !- et en 2005 contre Alonso.

"A coup sûr, nous tenteront de remporter le Championnat et de gagner autant de courses que possible, et ce en abordant de notre mieux la toute première course", le 18 mars en Australie, affirmait le Finlandais sur autosport.com à l'issue des derniers essais hivernaux à Bahreïn.

Premier choix

Les Ferrari s'y sont montrées les plus rapides du plateau et se présentent comme l'équipe à battre cette saison, mais Räikkönen a été moins véloce sur la piste de Sakhir que son nouveau coéquipier Felipe Massa.

Et même s'il était pour le patron de la Scuderia Jean Todt le premier choix pour succéder à Michael Schumacher, dire que le Finlandais remplace le retraité allemand n'est qu'un raccourci.

Symboliquement, c'est Massa qui a hérité du numéro 5 arboré en 2006 par la monoplace de Schumacher dont il a été le dernier coéquipier.

Mais Räikkönen et le septuple champion du monde diffèrent aussi notoirement par leurs modes de vie: très sérieux pour le retraité, déluré pour le nouveau venu dont les frasques alcoolisées ne sont pas un secret.

Au travail également: s'il est considéré comme l'un des plus rapides en piste, "Ice Man" n'avait pas la réputation chez McLaren-Mercedes d'un pilote particulièrement assidu auprès de ses ingénieurs.

Aussi, alors que Schumacher avait su fédérer toutes les forces de la plus prestigieuse des écuries de F1 autour de sa seule personne, Räikkönen semble loin du compte sur ce point.

Conseiller de luxe

Surtout si ses réponses aux journalistes traduisent effectivement ses degrés d'implication dans son écurie et de compréhension de sa machine !

Y a-t-il des différences entre Ferrari et McLaren ? "Oui, mais ce n'est pas la peine d'en parler. Cela ne changera rien, si ? Je suis heureux là où je suis". Etes-vous plus heureux ? "Je suis heureux". Etes-vous satisfait de votre nouvelle monoplace ? "Il y a des choses dont nous ne sommes pas contents et que nous améliorons, tout va bien". Tout est-il conforme à vos espérances ? "Oui, pas de problème", répond-il.

Le rôle que pourrait tenir Michael Schumacher au sein de Ferrari semble ainsi prendre toute sa mesure: conseiller de luxe pour aider Räikkönen à pallier ses déficiences techniques.

"Nous utiliserons l'expérience de Schumacher pour développer la monoplace de F1, confirme le directeur technique de Ferrari, Mario Almondo. Nous resterons en liaison avec lui, y compris à distance lorsqu'il ne viendra pas sur les Grands Prix car il peut faire la différence même depuis chez lui".