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RÉSULTATS

Les étoiles et les déceptions de la saison 2022

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La saison 2022 est maintenant terminée. Elle n'aura pas tenu toutes ses promesses et le duel tant attendu entre Max Verstappen et Charles Leclerc a finalement été tout à l'avantage du pilote Red Bull.

Malgré tout, c'est une saison qui n'a pas manqué d'action, notamment dans le milieu de peloton... et même loin des circuits avec plusieurs transferts et des pilotes appréciés des partisans qui doivent dire au revoir à la Formule 1. Je vous propose donc un petit retour sur cette saison 2022.

Les étoiles de la saison

Après une saison de 15 victoires en 22 courses, il est difficile de ne pas mentionner Max Verstappen dans les étoiles de la saison. Malgré un début d'année difficile avec deux abandons en trois courses, il aura finalement été seul au monde dans la course au titre. Je ne reviendrai pas trop longuement sur les succès de Max et de Red Bull, puisque je l'ai fait il y a quelques semaines dans une autre chronique.

Malheureusement, les dernières semaines ont été plus difficiles pour Verstappen. Je ne parle pas de ses performances en piste, mais hors-piste, son image a été affectée par son refus de parler aux journalistes de Sky Sports et de laisser passer son coéquipier au Brésil. Il a ses raisons et il a tout à fait le droit d'y tenir, mais c'est dommage que ce soient ces sujets qui ont davantage retenu l'attention au cours des dernières semaines plutôt que ses exploits au volant, qui étaient pourtant nombreux cette année.

Quand on regarde un peu plus loin en milieu de peloton, il faut souligner les performances de George Russell. À sa première saison avec Mercedes, Russell a vraiment réussi à se démarquer malgré une voiture loin des standards de qualité de son écurie.

En début de sa saison, c'est sa constance qui a été impressionnante, lui valant même le surnom de « Mister Consistency ». Il a terminé dans le top-5 lors des neuf premières courses de la saison avant de voir sa séquence s'arrêter lorsqu'il a été impliqué dans l'incident de Zhou Guanyu au départ de Silverstone, choisissant de s'arrêter pour aider le pilote chinois.

Il a ensuite repris cette séquence lors des six Grands Prix suivants. C'était donc une séquence de 15 top-5 en 16 courses, et ce avec une Mercedes qui éprouvait beaucoup de difficultés, notamment avec le marsouinage, lors du début de la saison.

Plus la saison avançait, plus les Flèches d'Argent devenaient compétitives, et Russell en a profité au Brésil. Le Britannique a remporté la course sprint le samedi avant de récolter la première victoire de sa carrière le lendemain. Il est ainsi devenu le seul vainqueur cette saison qui ne conduit pas pour Red Bull ou Ferrari. Même chose pour les positions de tête, à l'exception de celle de Kevin Magnussen au Brésil également.

À la fin, Russell termine sa première saison avec sa nouvelle équipe au quatrième rang du classement des pilotes, amassant 35 points de plus que son coéquipier septuple champion du monde. Vous en conviendrez, ça se place bien sur un C.V.

Russell a également battu au championnat Carlos Sainz, et il termine à 30 points de Sergio Perez, deux pilotes qui pouvaient compter sur des voitures bien plus performantes que Russell.

Il reste encore des choses à améliorer, bien sûr, pour Russell. Il s'est retrouvé à l'origine de plusieurs accrochages (Perez en Autriche, Sainz aux États-Unis, Schumacher à Singapour, incident de Zhou en Grande-Bretagne, par exemple). Il doit parfois être un peu plus conscient de l'espace qu'il laisse aux autres dans des batailles serrées.

Mais dans l'ensemble, on peut vraiment dire que Russell a fait ses preuves à ses débuts avec Mercedes.

On peut aussi souligner le travail de Lando Norris, qui termine septième au classement, soit au premier rang des pilotes hors des trois grandes équipes. Il est d'ailleurs le seul qui ne conduit pas pour Red Bull, Ferrari et Mercedes à être monté sur le podium cette saison.

Finalement, Alpine mérite aussi une bonne note dans son ensemble, s'emparant du quatrième rang des constructeurs. Il y a des problèmes de fiabilité à régler, mais en termes de performance sur l'ensemble de la saison, l'écurie a bien mérité sa position au classement. Les pilotes ont terminé de manière constante dans les points, même qu'Alonso a toujours inscrit des points lorsqu'il a croisé l'arrivée depuis le Grand Prix d'Espagne!

Plusieurs déceptions

Une saison avec d'importants changements techniques représente toujours une opportunité pour les écuries de milieu de peloton de faire un bon pas en avant. Par contre, peu d'écuries en ont profité cette année, et c'est peut-être pour cette raison qu'on a l'impression qu'il y a beaucoup d'équipes qui ont déçu en 2022.

McLaren a manqué de constance, étant parfois devant Alpine sur certains Grands Prix, mais connaissant aussi des épreuves très difficiles. Et si Norris est parvenu à tirer son épingle du jeu, Daniel Ricciardo a connu une autre saison décevante, au point où il devra faire une croix sur un volant régulier l'an prochain.

Alfa Romeo et Haas ont connu des débuts de saisons prometteurs, mais ont perdu du rythme en deuxième moitié de saison, terminant trop souvent hors des points.

Chez Aston Martin, c'est l'inverse. On a vu une importante progression en fin de saison, mais la pente était difficile à remonter après un début de calendrier très compliqué. On a aussi laissé plusieurs points sur la table en raison de mauvaises stratégies et d'accrochages, comme celui de Stroll avec Alonso à Austin. L'écurie n'avait besoin que d'un seul point de plus pour devancer Alfa Romeo...

Chez AlphaTauri, on a connu la pire saison depuis 2018. Les 35 points cette saison font pâle figure face au 142 de l'an dernier. Pierre Gasly a certainement été l'une des étoiles de 2021, mais cette année, il n'avait pas la monoplace pour se faire justice.

Chez Williams, Alex Albon a fait un bon travail, mais c'est un retour au dixième et dernier rang chez les constructeurs. L'écurie avait terminé huitième l'an dernier devant Alfa Romeo et Haas. Nicholas Latifi, lui, n'a jamais été à l'aise dans cette voiture, et c'est pourquoi il devra trouver un autre boulot l'an prochain.

Et finalement, il y a Ferrari, qui a sa place parmi les déceptions, malgré une excellente voiture qui aura permis à la Scuderia de recommencer à se battre pour les victoires.

Mattia Binotto disait aux médias à la pause estivale qu'il n'y avait aucune raison que Ferrari ne remporte pas les 10 dernières courses de la saison.

L'écurie n'en a remporté aucune.  Difficile de ne pas y voir une grande déception.

Au bout du compte, les ennuis de fiabilité, certaines erreurs des pilotes et surtout, plusieurs mauvaises décisions stratégiques ont laissé le champ libre à Red Bull. Des erreurs, ça arrive dans un sport stratégique comme la Formule 1, mais c'est le nombre trop élevé qui est inacceptable. On n'a jamais vraiment été en mesure de corriger le tir et cette tendance s'est poursuivie jusqu'à l'avant-dernier Grand Prix de la saison, au Brésil, alors que Charles Leclerc était le seul à attendre dans la file avec des pneus intermédiaires avant le début de la Q3. Il faudra s'assurer d'améliorer cet aspect l'an prochain.

Mais évitons d'être trop pessimistes pour les Rouges. Les saisons 2020 et 2021 ont été très difficiles pour Ferrari et l'année 2022 représente tout de même un énorme pas en avant. Avec 554 points, c'est le plus haut total de l'écurie depuis 2018. On est loin des 131 d'il y a deux ans à peine.

Ferrari a terminé deuxième au classement des constructeurs. Charles Leclerc est vice-champion du monde. Même que c'est une excellente décision stratégique qui lui a permis d'obtenir ce titre à Abou Dhabi, alors que Ferrari a feinté un deuxième arrêt aux puits, faisant mordre Red Bull à l'hameçon et permettant à Leclerc de devancer Sergio Perez à l'arrivée.

Il y a donc de l'espoir pour les Tifosis. Oui, c'est une déception parce qu'on voyait le potentiel de cette voiture. Sauf que cette saison représente tout de même une bonne base pour l'avenir. Les performances sont là, maintenant, il faut apprendre de nos erreurs, autant les pilotes que l'écurie, et arriver en 2023 avec une machine mieux rôdée.

Il le faudra non seulement pour offrir une meilleure opposition à Red Bull, mais aussi, pour rester devant Mercedes.

Car, oui, Mercedes a raté son coup avec la voiture 2022. Sauf qu'on a vu l'écurie progresser tout au long de la saison. On a vu les deux pilotes être constants. Il n'y a pas de raisons de croire que Toto Wolff et son équipe ne pourront pas être de retour dans la lutte au titre dès l'an prochain.

Sur ce, il ne me reste plus qu'à vous remercier d'avoir suivi la saison de Formule 1 avec nous à RDS. J'espère que vous avez apprécié ces chroniques et je vous souhaite une bonne saison hivernale.