PARIS - L'écurie de Formule 1 Marussia, en faillite depuis octobre 2014, continue à entretenir l'espoir d'un retour sur la grille de départ au début de la saison 2015, par la voix de la société Manor Grand Prix.

Jeudi, le Groupe Stratégique de la F1, qui réunit des représentants de six écuries (Mercedes-AMG, Red Bull, Williams, Ferrari, McLaren, Force India), de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) et du promoteur de la F1 Formula One Management (FOM), a refusé qu'elle utilise en 2015 ses monoplaces de 2014.

Puis Robert Fernley, directeur principal adjoint de Force India, a expliqué que la demande de Manor GP, la société qui vient de régler les droits d'entrée de Marussia pour la saison 2015 (450 000 euros), « manquait de substance ». De quoi déclencher la colère des internautes pour qui l'écurie indienne n'a vu que son intérêt alors qu'elle clamait fin 2014, avec Lotus et Sauber, qu'il fallait faire quelque chose pour les petites équipes.

Réaction immédiate de Graeme Lowdon, dirigeant et seul porte-parole de Manor GP, dès vendredi sur internet : « Nous n'avons pas fait de demande spécifique au Strategy Group (...) Nous en avions fait une le 17 décembre et nous travaillons depuis cette date pour satisfaire aux exigences qui nous avaient été communiquées ensuite en matière de respect du règlement 2015 », précise Lowdon.

« Nous faisons tout ce qu'il est possible de faire pour adhérer au processus qui nous a été indiqué afin de pouvoir retourner sur la grille en 2015 », ajoute Lowdon. Pour appuyer sa démarche auprès des fans, les sites internet et comptes Twitter de Marussia et Manor GP ont été réactivés en fin de semaine.

Caterham aux enchères

Quant à l'administrateur provisoire, FRP Advisory, il avait indiqué mercredi qu'une sortie de la liquidation judiciaire était envisagée pour le 19 février, « en accord avec les créditeurs », alors que son rapport détaillé, fin 2014, faisait état de 200 créanciers, dont Ferrari (moteurs) et McLaren (conception du châssis) en tête de liste, pour plus de 30 millions de livres de dettes en un an.

Toutes ces informations contradictoires sont d'autant plus étonnantes que Marussia semblait perdu suite à une vente aux enchères, en décembre, ayant notamment permis à Gene Haas, le milliardaire américain qui arrivera en F1 en 2016, de racheter l'usine de Banbury, du matériel et surtout la maquette de la monoplace 2015.

Le sauvetage de Caterham F1, autre écurie de fond de grille en faillite elle aussi, semblait plus probable que celui de Marussia après sa participation miraculeuse au GP d'Abou Dhabi, en fin de saison, grâce à deux millions de livres levés en 15 jours, sur internet par l'administrateur judiciaire.

Il n'est plus à l'ordre du jour, car des ventes aux enchères sont prévues dans le courant du printemps pour liquider les derniers actifs. Cela rend la survie de Marussia, grâce à des investisseurs encore anonymes, d'autant plus cruciale pour la « grande famille » de la F1 qui avait montré son émotion après l'accident dramatique de Jules Bianchi à Suzuka, début octobre dans une Marussia.

« Nous avons recruté d'anciens salariés de Caterham et Marussia, expérimentés et talentueux, qui travaillent déjà sur les monoplaces 2014 et 2015. C'est une histoire très positive pour notre sport. Nous voulons juste courir », explique Lowdon.

« Nous faisons le maximum, en termes de règlement, pour permettre à Marussia de revenir », a indiqué à l'AFP une source proche de la FIA, en demandant l'anonymat. Alors, comme disent les Anglais, « wait and see ».