SINGAPOUR - L'écurie Mercedes-AMG, dont les deux pilotes caracolent en tête du Championnat du monde de Formule 1, est quand même attendue au tournant, dimanche soir dans les rues de Singapour, sur le circuit le plus tortueux (23 virages), et peut-être le plus périlleux, de la saison de F1.

Nous sommes aux deux tiers du championnat, il ne reste plus que six manches, toutes plus exotiques les unes que les autres, et une chose est sûre: le podium de Singapour a peu de chances de ressembler à celui de 2013, quand Sebastian Vettel (Red Bull) avait gagné pour la 3e année d'affilée dans la cité-Etat, devant Fernando Alonso (Ferrari) et Kimi Räikkönen (Lotus).

Depuis, tout a changé en F1, ou presque, et ça continue... Depuis le retour de Monza, où Mercedes avait renoué avec la victoire (doublé Hamilton-Rosberg), le président Luca di Montezemolo a annoncé son départ de Ferrari, après 23 ans de service, et la Fédération internationale de l'automobile (FIA) a décidé d'interdire une grande partie des conversations radio entre les stands et les pilotes.

Comme si ça ne suffisait pas, les rumeurs les plus folles ont continué à se propager, notamment sur les réseaux sociaux. Un jeune retraité de la F1, Adam Parr (ex-Williams), est persuadé qu'il n'y aura plus que huit équipes en 2015, certaines alignant trois monoplaces. Ça voudrait dire que trois vont disparaître corps et biens, ce qui est très inquiétant.

D'autres imaginent un échange immédiat Alonso-Vettel, entre Ferrari et Red Bull, ou encore un départ du quadruple champion du monde allemand, avant la fin de son contrat, pour être dès 2015 chez McLaren-Honda. Comme d'habitude en F1, tout ceci est confidentiel, invérifiable, voire même délirant, et la seule chose qui compte vraiment c'est qui va gagner dimanche: un pilote Mercedes ou non ?

Bottas peut gagner

Nico Rosberg est arrivé à Singapour avec 22 points d'avance sur Lewis Hamilton, au sein d'une écurie Mercedes où le calme semble revenu et où le moral du Britannique, champion du monde 2008, est reparti à la hausse. Comme Vettel et Alonso, Lewis a déjà gagné à Singapour, il aime le "glamour" et les paillettes du Monaco asiatique, alors on peut imaginer qu'il sera dur à battre.

« Malgré les hauts et les bas, je suis toujours en mesure de me battre pour le titre, donc ça me donne une énorme motivation pour les six dernières manches, à commencer par Singapour. J'adore le buzz de cette ville et ce circuit est mega », explique Hamilton, qui « adore les circuits en ville ». En 2008, il était sur le podium de l'édition inaugurale, à côté de Rosberg. L'année suivante, il a gagné, dans une McLaren.

« C'est l'un des grands moments de l'année », résume Nico, pour qui « l'ambiance est incroyable, tout comme le circuit et la ville dont tout un quartier est complètement transformé, et même fermé, pour accueillir la F1. Je recommande cette expérience fantastique à tout le monde », ajoute le fils de Keke Rosberg.

Comme d'habitude depuis trois mois, les pilotes des Flèches d'Argent vont devoir se méfier en priorité des pilotes Red Bull, Vettel et Daniel Ricciardo. Le jeune Australien est bien installé à la 3e place du championnat, à 50 points d'Hamilton. Il a 44 points d'avance sur son poursuivant immédiat qui n'est plus Alonso, mais Valtteri Bottas.

Le jeune Finlandais, autre révélation de la saison 2014, n'en finit plus de progresser, de monter dans la hiérarchie, et sa superbe Williams à moteur Mercedes peut lui permettre de remporter très bientôt son premier GP. A Singapour ou ailleurs.